Fiction OrelxGringe - Protecteur.

Partie 11 - La dînette.

Six mois plus tard.

« Aurél ? À quoi tu joues ? »

Le plus jeune se tourna vers lui pour lui jeter un regard surpris en l'entendant lui demander ça, puis il le vit se lever pour le rejoindre dans l'ouverture de la porte de sa chambre. Quand il l'avait entendu parler tout seul en se dirigeant vers la salle de bain, il s'était demandé ce qu'il pouvait bien être en train de faire et l'avait vu agenouillé devant la dînette que lui avait achetée ses parents en jetant un œil dans sa chambre. Il avait été plutôt surpris d'ailleurs quand il avait vu le cadeau que ces derniers lui avait fait la veille pour son anniversaire, avant de comprendre à son expression émerveillée que c'était tout à fait ce dont il avait envie. Faut croire qu'ils le connaissent mieux que moi, s'était-il dit en regardant le manga délaissé près de la dînette alors qu'Aurélien faisait un gros câlin à ses parents.

« Je joue au cadeau que m'a fabriqué papa, lui dit le plus jeune en lui offrant un large sourire et il haussa les sourcils, son cœur tremblant dans sa poitrine à ce sourire.

— Fa-Fabriqué ?

— Oui, regarde ! Tout est en bois, c'est trop bien ! Je sais que c'est aussi le cadeau de maman, mais je suis sûr que c'est lui qui l'a faite en entier ! Regarde comme elle est belle ! »

Aurélien l'attrapa par la main et quand il l'entraîna jusqu'à la dînette en bois, il remarqua son livre grand ouvert sur son lit. Finalement, ça lui plaisait ?

« Alors ? Comment tu la trouves, Guillaume ?! le rappela sur terre Aurélien et il se tourna vers lui.

— C'est vrai qu'elle est jolie cette dînette. Tu me ferais quelque chose à manger ?

— Tu veux ? »

Il hocha la tête, un petit sourire attendri sur les lèvres, et Aurélien lui offrit un sourire radieux à cette réponse. Le plus jeune se précipita alors vers sa dînette et il vint s'asseoir sur son lit pour l'observer faire semblant de cuisiner. Il était adorable. Et, pour la énième fois depuis l'épisode de la tente, il crut entendre la voix de son ami dans sa tête lui dire de faire attention à lui. Mais pourquoi faire ? Pourquoi devrait-il faire gaffe à Aurélien ? Celui-ci se retourna alors vers lui, un grand sourire sur les lèvres, et il haussa les sourcils en voyant un véritable croissant et un jus d'orange dans ses mains.

« Tadaaa.

— Mais...? Aurél ?

— Je les ai pris dans la cuisine ce matin pour toi en voyant que tu faisais la grasse matinée. Dis-moi que ça te fait plaisir ? »

Il observa attentivement son petit frère qui était encore en pyjama, puis lui prit le croissant des mains pour le goûter. Aurélien haussa les sourcils, lui indiquant ainsi qu'il attendait une réponse de sa part et il rit doucement :

« Bien sûr que ça me fait plaisir ! T'es adorable, mon chat. Merci beaucoup pour ce petit-déjeuner. »

C'est alors qu'il le vit se mettre à rougir. À cause du surnom ? Parce qu'il l'avait remercié ? Lui avait dit qu'il était adorable ? Il ne savait pas, mais ce qu'il savait c'était que cette expression embarrassée sur son visage ne le laissait pas indifférent.

« O-Ok. Super alors... Très bien... bredouilla Aurélien, de toute évidence gêné même s'il ne comprenait pas vraiment pourquoi, et il le rattrapa par la main quand il le vit sur le point de tourner les talons pour retourner à la dînette.

— Eh, attends... Je t'ai pas payé encore. Comment tu veux que je te payes ? demanda-t-il et il vit son petit frère hausser les sourcils de surprise avant de rougir violemment.

— Me... Me payer ?

— Ben oui. Alors, qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il en caressant distraitement le dos de la main d'Aurélien et celui-ci se mordilla la lèvre, semblant hésiter sur quoi dire.

— Un... Un baiser ?

— Un quoi ?

— Ben... un bisou. Tu veux bien ? »

Il resta muet un long moment avant de sentir Aurélien sur le point d'enlever sa main de la sienne et s'en aller.

« J'ai dit une bêtise. Excuse-moi.

— Hein ? Mais non, viens-là, mon petit chat. » dit-il en le tirant à lui, ne voulant pas qu'il s'en aille, et Aurélien poussa un petit cri de surprise en tombant sur lui.

Il posa son petit-déjeuner sur sa table de chevet et regarda Aurélien sur lui. Son frère était à présent assis sur ses genoux et le regardait d'un air hésitant, étant lui-même assis sur son lit, et il se pencha vers lui pour embrasser sa joue chaude. Avant de recommencer. Encore, et encore, et encore, jusqu'à le faire tomber à la renverse sur son lit. Aurélien se mit à rire sous ses attaques avant qu'il ne le sente entourer son cou de ses bras et l'attirer à lui. La seconde d'après, ses lèvres étaient sur les siennes et il écarquilla les yeux, pris par surprise. Qu'est-ce que...?

« C'était de ce genre de baiser... que je parlais, Guillaume. » murmura Aurélien contre sa bouche en se reculant et il se laissa tomber à ses côtés dans le lit.

Son frère... venait de l'embrasser. Sur la bouche. Comme quand on est une grande personne et qu'on a une amoureuse. Comme leur parents. Comment... c'était possible ? Il sentit Aurélien se blottir contre lui dans le lit, sans vraiment trop le coller comme pour pas l'oppresser, et il fixa le plafond au-dessus de lui, les mots de Claude résonnant en lui. Fais attention à toi. Il n'avait pas assez fait attention.