Partie 17 - Claude.

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« Mm... Attends... »

Il repoussa la fille qui était penchée par-dessus lui et qui venait de l'embrasser, les yeux écarquillés et le souffle court. Merde. Il était à l'anniversaire de Claude, son meilleur ami, et il entendit ce dernier rire d'un air hilare. C'était son défi. Claude venait de défier au action-chiche-ou-vérité Léa de l'embrasser. Et celle-ci avait accepté. Sauf que Aurélien était présent. Il se tourna vers son frère pour voir sa réaction et il vit qu'il avait un air choqué sur le visage, les yeux grands ouverts et rivés sur lui. Il entendit alors dans un coin de sa tête la voix de son meilleur ami lui dire en riant Oh mais tu l'as ramenée ta petite crevette, trop bien ! et juste quand il pensa à ça, il vit Aurélien se lever et s'enfuir en courant :

« Aurél ! Attends ! »

Il vit les têtes de ses camarades de classe se tourner vers lui et il rougit fortement sous leurs regards inquisiteurs avant de se lever à son tour pour courir après son petit frère. Putain.

***

« Non...! Ne me touche pas ! Guillaume, je t'interdis...! »

Il se recula précipitamment quand il entendit Aurélien lui crier ça quand il l'eut rattrapé dans le jardin de son ami. Son frère avait peur de lui.

« Qu-Quoi ? Aurél, pourquoi tu veux pas que je te touche ? » bredouilla-t-il, perdu, et ce dernier fit un pas en arrière en direction de la piscine dans son dos.

Aurélien le regarda d'un air effrayé, puis il le vit faire un pas en arrière de nouveau et cette fois il le rattrapa pour l'empêcher de tomber dans la piscine.

« Aurél, attention !

— Non ! Ne me touche pas ! chercha à se débattre le plus jeune, mais il le lâcha dès qu'il l'eut assez éloigné de l'eau.

— La piscine, Aurél. T'allais tomber dedans. »

Aurélien se tourna vers cette dernière avant de le regarder de nouveau et il vit des larmes se mettre à border ses yeux.

« Pourquoi...?

— Pourquoi... quoi ?

— Pourquoi tu l'as laissée t'embrasser ? Léa ? Tu m'avais dit... que t'étais pas amoureux d'elle.

— Je ne le suis pas, Aurél, dit-il en secouant la tête, toujours aussi confus de sa réaction. Je te jure que je ne le suis pas.

— Pourtant... tu l'as laissée t'embrasser. Alors peut-être... qu'elle, oui ? »

Il resta silencieux, réfléchissant au sens caché des mots du plus jeune. Il lui avait déjà fait une crise comme ça, le jour de sa fête d'anniversaire, neuf mois plus tôt.

« Qu'est-ce que tu veux dire par là, Aurél ? Ce n'était qu'un défi débile lancé par Claude. Et toi... toi aussi, tu m'as déjà embrassé, non ? Est-ce que je dois comprendre que tu es amoureux de moi, alors ? Alors que je suis ton frère ? »

Il vit le plus jeune se perdre dans ses pensées, semblant à présent tout à fait perdu, et il fronça les sourcils en voyant cette expression sur son visage :

« Aurél ?

— Je... Je sais pas... J'y ai jamais réfléchi... C'est pas pareil... Pour moi... quand je t'embrasse... je sais pas... c'est comme... un besoin... vi-vital ? bégaya le plus jeune, incertain du mot qu'il utilisait.

— Un besoin vital ? Tant que ça ?

— J'ai... J'y ai jamais réfléchi... répéta le plus jeune. Je sais juste... que là, quand cette fille t'a embrassé, ça m'a fait mal au cœur. J'ai eu l'impression qu'on me l'arrachait. Et... »

Le plus jeune, qui jusqu'ici avait les larmes aux yeux, se mit soudain à pleurer et il se précipita vers lui en le voyant s'effondrer ainsi.

« Aurél !

— Je veux rentrer à la maison ! pleura Aurélien alors qu'il le prenait dans ses bras et il le sentit essayer de le repousser, ce qui lui fit mal au cœur.

— Aurél, Aurél, je vais appeler les parents d'accord ? Je vais leur dire de venir nous chercher. D'accord ? Mais calme-toi, je t'en supplie...! Arrête de pleurer... »

Aurélien secoua la tête vivement et il poussa un juron en l'attirant plus encore contre lui. Il sortit son téléphone de la poche de son jean et composa le numéro de ses parents. Du coin de l'œil, il vit Claude sortir sur la terrasse, puis son ami sembla se mettre à chercher quelque chose chose du regard. Alors quand il le trouva lui et que leurs regards se croisèrent, il lui lança un regard noir. Tout ça, c'était de sa faute. Si Aurélien était aussi paniqué, c'était à cause de son défi à la con. Et il se demanda même s'il ne l'avait pas fait exprès.

Fiction OrelxGringe - Protecteur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant