Partie 2 - La blessure.

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Je suis pas sûr... qu'il m'apprécie.

Mais si, Guillaume. Laisse-lui un peu de temps. Aurélien a eu une vie compliquée jusqu'ici, tu te rappelles ce qu'on t'avait expliqué la dernière fois, n'est-ce pas ? Alors tu vois... ce n'est pas contre toi, il faut juste lui laisser un peu de temps pour s'habituer.

Guillaume pensa à ce que son père lui avait dit la veille en l'accompagnant se coucher après le dîner. Il avait exposé ses doutes à son père quant aux sentiments du plus jeune à son égard et ce dernier avait tenté de le rassurer un tant soit peu avant de remonter sa couverture sur ses épaules pour pas qu'il attrape froid. Une vie compliquée... Il se souvenait de quand ses parents lui en avaient parlé en effet, mais il ne se rappelait plus ce que ces derniers lui avaient dit précisément. Qu'est-ce qui était arrivé à Aurélien déjà ? Il n'eut pas le temps de se questionner davantage qu'il vit sa mère tourner à l'angle du couloir, le plus petit sur ses talons. Celle-ci tenait doucement la main d'Aurélien dans la sienne et un large sourire apparut sur ses lèvres en voyant ce dernier. Aurélien. Son petit frère. Il observa un instant sa mère s'approcher de lui sans jamais s'arrêter de parler au plus jeune avant de se précipiter dans leur direction :

« Aurél ! Alors ?? Comment c'était ta première journée d'école ?! »

Aurélien releva la tête pour lui lancer un regard hésitant en l'entendant s'exclamer cela en s'approchant de lui et il le vit le dévisager un long moment avant de le voir se cacher derrière sa mère, comme il l'avait fait la veille avec son père. Il fronça les sourcils en le voyant recommencer son manège et sa mère rigola doucement avant de se retourner pour poser une main sur l'épaule du plus jeune :

« Aurélien... Je crois que ton grand frère t'a posé une question, hein ? »

Il vit le plus petit lancer un bref regard effrayé à sa mère, semblant inquiet à l'idée de la décevoir ou bien de se faire engueuler par celle-ci, et ce dernier se tourna alors vers lui doucement. Il sentit son cœur rater un battement dans sa poitrine en croisant son regard si sombre à ce moment-là.

« O-Oui... C'était... bien... »

Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en l'entendant lui murmurer ces quelques mots d'une toute petite voix et il hocha la tête afin de lui faire comprendre que cette simple réponse lui suffisait. La veille, Aurélien n'avait pas ouvert la bouche de tout le dîner, même quand la mère de Claude lui avait posé une question à table. Sa mère s'était excusé, prétextant que le plus petit était bien trop exténué pour répondre quoi que ce soit, mais il savait que c'était faux bien sûr. Aurélien semblait plutôt terrifié d'eux. De parler devant eux. Comme s'il avait peur qu'ils se moquent de lui s'il le faisait. C'était étrange. Mais il supposait qu'il lui fallait juste du temps pour qu'il commence à leur faire confiance. Pour qu'il se fasse à eux. Ça allait venir. Petit à petit.

***

N-Non... Ça me... fait mal...

Il s'arrêta net dans son élan quand il entendit la voix du plus petit dire ça dans un sanglot quand il sortit de sa chambre pour aller prendre sa douche après lui et il se tourna vers la chambre d'Aurélien sur sa droite, légèrement entrouverte. Il serra plus fort son pyjama contre son torse quand il sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine en entendant les petits sanglots qui semblaient sortir de la chambre de son petit frère et hésita un bref instant avant de décider d'aller jeter un œil à l'intérieur de celle-ci pour voir ce qu'il avait. Il s'approcha alors à pas de loup de la porte entrouverte de la chambre de plus petit et se pencha pour essayer de voir ce qu'il se passait à l'intérieur de celle-ci. Il fronça les sourcils en le voyant agenouillé sur son lit, dos à son père qui semblait suivre une ligne doucement sur sa peau de ses doigts. Mais qu'est-ce que son père faisait...?

« Tout va bien, mon petit cœur. Serre bien ton doudou contre toi si ça te fait mal, ce sera bientôt fini. Tu sais que je suis obligé si je veux que ça cicatrise bien... Je ne te fais pas souffrir par plaisir, je le fais pour te soigner... »

Il fronça les sourcils de plus belle en entendant son père dire ça et il remarqua alors le petit tube de pommade que son père tenait dans sa main. Il n'arriva pas à lire ce qu'il y était écrit dessus, mais il comprit que ça devait être une pommade pour apaiser n'importe quelle blessure qu'Aurélien devait être en train d'arborer sur son dos. Il se recula alors sans jamais le quitter du regard, Aurélien serrant plus fort son lapin en peluche contre lui en fermant les yeux fortement, avant que ce dernier ne disparaisse à sa vue. Aurélien... Mais qu'est-ce qu'il avait ? Pourquoi avait-il si mal que son père devait le soigner ainsi après sa douche ? Et surtout, à quel point était-ce grave ?

Fiction OrelxGringe - Protecteur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant