Deux semaines plus tard.
« Je suis désolé, encore une fois. En quelle langue il va falloir que je te le dise ?!
— Essaie le Roumain ! »
Il était en train de s'engueuler avec Claude, deux semaines après la fête que celui-ci avait donnée chez lui. Enfin... à la base, Claude était venu s'excuser, chez lui. Depuis deux semaines, Aurélien agissait bizarrement avec lui, comme si cette fois c'était lui qui essayait de mettre de la distance. Comme si, finalement, ce qu'il lui avait dit la dernière fois avait provoqué un petit déclic dans son esprit. Un déclic qui lui avait fait comprendre qu'embrasser son grand frère ce n'était pas normal. Un déclic qui lui avait fait comprendre qu'on embrasse les gens seulement quand on est amoureux d'elles, tout comme il l'avait aussitôt imaginé pour Léa et lui. Et depuis, bien qu'il essaye de lui en parler pour lui dire que ce n'était pas grave, Aurélien restait muet comme une carpe et l'évitait au collège, lui empêchant de savoir ce qu'il pensait de tout ça. Alors, il s'était énervé contre son meilleur ami à cause de qui tout ça arrivait et ce dernier, à l'opposé d'Aurélien, ne s'était pas laissé faire. Claude le harcelait littéralement depuis deux semaines pour essayer de savoir pourquoi il lui en voulait autant et il commençait à perdre patience.
« Ok ! Tu sais quoi ?! Tu veux savoir pourquoi je t'en veux à cause d'Aurél et ben tu vas le savoir !
— Vas-y, mon pote, je t'écoute. Et si je peux faire quelque chose pour réparer ce que j'ai fait, j'irai lui parler moi-même au môme.
— Surtout pas. »
Il s'affala sur son lit et se prit la tête dans les mains, ne sachant pas où commencer. Son ami vint s'asseoir à ses côtés et il le sentit poser une main sur son dos d'un air réconfortant :
« Allez. Dis-moi tout.
— Ok... Aurél, quand il a vu Léa m'embrasser à cause de ton putain de défi à ta fête... il a tout simplement disjoncté. Tu l'as bien vu quand il s'est enfui en courant lors du jeu. Quand je l'ai rattrapé dans ton jardin, il ne voulait pas que je le touche et ensuite, il m'a dit qu'il avait eu l'impression qu'on lui arrachait le cœur quand il avait vu Léa m'embrasser.
— Vraiment ? Et à ton avis pourquoi il a réagit aussi fortement le petit ? Je veux dire... moi, j'ai ma petite idée dessus, mais toi ?
— Comment ça, tu as ta petite idée ? De quoi tu parles ? dit-il en relevant la tête pour regarder son ami et Claude hésita un moment avant de dire ce qu'il avait en tête.
— Guillaume... Il est fou de toi, le gamin. Ça se voit comme le nez au milieu du visage.
— Mais... c'est mon petit frère, Claude...
— Oui, bien sûr. Mais... peut-être que votre relation, à ses yeux, c'est plus que ça ?
— Je... Je ne pense pas... Il me considère vraiment comme son grand frère, ça je le sais.
— Oui, mais peut-être inconsciemment ? Tu sais, Aurél, je pense pas qu'il connaisse beaucoup de choses sur les relations, l'amour, le sexe, tout ça. Il n'est qu'en sixième après tout. Alors peut-être qu'il a tout simplement pas compris ce que ça voulait dire quand Léa t'a embrassé ? Ou que ça lui a fait mal parce que lui, il veut ça, justement. Que tu l'embrasses comme Léa t'a embrassé.
— Euh... Faut que je t'avoue quelque chose, balbutia-t-il en entendant son ami dire ça soudain. Aurél et moi... Fin... On s'est déjà embrassés.
— Ah bon ? répondit simplement Claude en haussant les sourcils et il rougit fortement. Ben tu vois, ça m'étonne même pas plus que ça. Combien de fois ?
— Je... Je sais pas... Une petite dizaine de fois je dirais... raconta-t-il, embarrassé. Ça a commencé quand il m'a demandé un bisou l'an dernier pour payer pour de faux quelque chose qu'il m'avait offert. Sur le coup, j'ai pas réagi tellement j'étais sous le choc. Après j'ai mis de la distance sans trop savoir pourquoi et Aurélien a compris que c'était à cause de ce baiser alors il s'est excusé et m'a expliqué que c'était un jeu auquel les enfants jouaient dans la cour de l'école primaire. Et puis après... je sais pas, j'ai pas eu la force de le repousser toutes les fois où il me quémandait un bisou ou m'en donnait un... Et avant que je le sache, je suis devenu accro.
— Mm... Je vois... dit Claude à ses côtés. Donc, si je comprends bien... Tu ne lui as jamais expliqué ce que ça voulait dire d'embrasser quelqu'un sur la bouche ? Tu lui as fait croire que c'était normal ? Guillaume, bordel.
— Mais tu as bien vu avec Léa qu'il le savait ! Même instinctivement. Vu qu'il a pas aimé qu'elle m'embrasse ?!
— Mais Guillaume, ça veut rien dire ça. Ça veut seulement dire qu'il n'a pas compris pourquoi tu te laissais embrasser par quelqu'un d'autre que lui.
— Je... Je sais pas... Ça fait plusieurs fois qu'il me demande si elle est amoureuse de moi. Et à ta fête, quand je l'ai rattrapé il m'a dit tu vois qu'elle est amoureuse de toi vu qu'elle t'a embrassé. Alors je lui ai demandé si lui aussi était amoureux de moi vu qu'il m'a déjà embrassé aussi... et là, il a bugué. Puis il s'est effondré en larmes et depuis, il m'évite. Il m'écoute quand je lui parle mais il refuse de me répondre. Ça me rend fou...! »
Il poussa un grognement de frustration en disant cette dernière phrase et se prit la tête dans les mains. Il était en train de perdre son petit frère. Et il ne savait pas quoi faire pour empêcher ça. À ses côtés, il sentit Claude poser un bras sur ses épaules pour lui donner un câlin réconfortant et il exhala un petit rire. Bien sûr qu'il ne pourrait jamais lui faire la gueule bien longtemps à cet idiot. C'était son meilleur ami après tout.
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Fiction OrelxGringe - Protecteur.
FanfictionLorsque les parents de Guillaume adoptent un petit garçon et qu'il devient grand frère, il tombe aussitôt sous le charme de ce dernier.