Partie 4 - Les parents.

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Cinq jours plus tard.

Il se tournait et retournait dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Depuis l'épisode de la salle de bain, son esprit était en permanence occupé par une seule et unique chose : les marques qu'il avait vues sur le dos de son petit frère. Même à l'école, alors qu'il essayait tant bien que mal de se concentrer sur ses exercices, son esprit le ramenait invariablement à ce qu'il avait vu ce soir-là. Claude lui avait d'ailleurs plusieurs fois sauvé la mise en lui donnant un coup de pied sous la table pour le réveiller, l'institutrice s'adressant à lui. Il poussa un grognement de frustration en voyant qu'il n'arrivait pas à dormir et repoussa les draps, avant de se redresser sur son lit. Il posa les pieds au sol et se perdit de nouveau dans ses pensées. Ce soir-là... quand Aurélien était entré dans le bain et qu'il s'était retourné vers lui... celui-ci s'était immédiatement tourné vers lui pour lui cacher son dos, ne sachant évidemment pas qu'il venait de tout voir dans le miroir. Son petit frère avait commencé à se laver en évitant son regard, semblant complètement intimidé par sa présence à ses côtés, et il n'avait rien fait si ce n'est le regarder se laver d'un air un peu ailleurs. Jusqu'à ce qu'Aurélien lui demande s'il pouvait sortir plusieurs longues minutes plus tard. Il avait acquiescé et avait attrapé sa serviette, dans le but de le sécher, mais Aurélien lui avait pris celle-ci des mains et s'était séché par lui-même, évitant son regard. Puis, il lui avait tendu son pyjama et Aurélien s'était habillé en silence, avant qu'il le ramène dans sa chambre pour le border dans son lit. Aurélien avait paru attendre quelque chose anxieusement, mais il n'avait pas compris quoi et il lui avait souhaité une bonne nuit avant d'aller se coucher à son tour après avoir vidé l'eau du bain. Le lendemain, ses parents l'avaient remercié d'avoir fait en sorte qu'ils soient tous les deux lavés et déjà au lit quand ils étaient rentrés la veille. Ils n'en avaient plus parlé. Il se rendit compte en sortant de ses pensées qu'il était à présent devant la chambre de son petit frère et en regardant à l'intérieur de celle-ci à travers l'entrebâillement de la porte, il le vit profondément endormi, le visage en direction de la porte de sa chambre et son doudou bien serré dans ses bras. Cette vision si douce remua quelque chose en lui. En tendant l'oreille, il entendit le bruit diffus de la télévision au rez-de-chaussée et il décida d'aller voir ses parents, un poids ayant maintenant fait son apparition sur sa poitrine. Il voulait comprendre.

***

« Maman...? Papa...? »

Ses parents se tournèrent vers lui quand ils l'entendirent entrer dans le salon et sa mère haussa les sourcils à sa vue :

« Eh, mon chéri... Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'arrives pas à dormir ? »

Il secoua la tête lentement avant de se diriger vers le canapé et monta sur ce dernier, entre ses deux parents.

« Non, j'arrive pas à dormir... Parce que... je fais que penser à lui... À Aurélien...

— À Aurélien ? Et quoi par rapport à lui, Guillaume ? lui demanda son père et il se mordit la lèvre inférieure, hésitant à leur dire, avant de se décider à se lancer.

— Son... Son dos... J'ai vu les marques sur son dos... L'autre fois, quand je l'ai amené se laver...

— Oh... Bien sûr... murmura sa mère et il se tourna vers cette dernière pour lui lancer un regard inquiet.

— Maman, qu'est-ce qu'il a, Aurél ? Qu'est-ce qu'il lui ait arrivé avant qu'il vienne chez nous ? Avant que vous l'adoptez ? »

Ses parents restèrent silencieux un long moment avant que sa mère ne passe une main dans ses cheveux courts afin de le décoiffer gentiment.

« Aurélien... a connu beaucoup de malheurs dans sa vie jusqu'ici, mon chéri. Des gens... lui ont fait du mal...

— Du mal ? répéta-t-il en fronçant les sourcils alors que le visage endormi du plus jeune apparaissait dans son esprit et sa mère hocha la tête tristement. Mais... pourquoi ? Il a l'air... tellement gentil. Pourquoi est-ce que des gens voudraient lui faire du mal ?

— Parce que dans le monde... il existe des méchantes personnes, Guillaume, lui dit son père alors en posant sa main sur son bras pour qu'il le regarde. Des personnes qui existent seulement pour faire du mal autour d'elles. Mais tu n'as pas à t'en faire. Maintenant, Aurélien est avec nous, et ces personnes qui lui ont fait du mal sont hors d'état de lui nuire. Il ne peut plus rien lui arriver à présent. »

Il réfléchit un moment, se demandant ce que ces personnes pouvaient avoir fait à Aurélien sans réussir à trouver de réponses. Il n'en avait aucune idée. Il se blottit alors contre sa mère et celle-ci passa un bras autour de lui pour le serrer contre elle tandis qu'il fermait les yeux. Aurélien... Il n'était pas vraiment plus avancé maintenant.

Fiction OrelxGringe - Protecteur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant