Partie 24 - La fuite.

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« Tu as fait quoi ? »

Il était assis en tailleur sur le lit de son meilleur ami, le souffle saccadé et les joues rouges d'avoir tant parlé, et quand il releva la tête il vit ce dernier le regarder avec des yeux ronds.

« J'ai... tout dit à mon père...? bredouilla-t-il, pas sûr que ça soit de ça que Claude voulait parler.

— Genre... pour de vrai de vrai ? Tu lui as vraiment dit que vous vous étiez embrassés avec Aurél ?

— Ouais. Et pire. Je lui ai dit que je l'aimais avant de lui crier que je les détestais tous.

— Mais... Attends, stop. Déjà, t'as dit à ton père que t'étais amoureux de la crevette ? »

Il exhala un petit rire en entendant ce surnom encore une fois dans la bouche de son meilleur ami. La crevette. C'est vrai que ça lui allait bien, tellement Aurélien était un poids plume.

« Je suis fou amoureux de lui, Claude. Ça sert plus à rien de le cacher, j'y arrive plus, soupira-t-il en s'allongeant sur le lit de son ami. Tu sais, trois ans à se mentir à soi-même, c'est long.

— Ouais, j'imagine. Mais je crois que tu te plantes quelque part.

— Ah bon ? Et où ça ? dit-il en se redressant sur ses coudes.

— Ben... sur le fait qu'Aurél, il t'aime vraiment. C'est pas possible autrement.

— Non. Tu l'as dit toi-même. Quand il s'était énervé pour Léa, c'était parce qu'il comprenait pas pourquoi je laissais quelqu'un d'autre que lui m'embrasser, tout simplement. Et s'il a eu mal au cœur, c'était parce qu'il était jaloux. Mais il est trop petit pour savoir ce que c'est qu'être jaloux, alors c'était seulement de la peine de se rendre compte... Enfin, croire plutôt, qu'il n'était pas le seul dans ma vie. Maintenant je sais qu'il m'a embrassé seulement parce qu'il trouvait ça normal d'embrasser son frère parce que c'est ce que l'autre con lui avait appris. Il m'a jamais aimé. Il recopiait juste inconsciemment ce qu'on lui avait dit de faire quand il était plus petit. »

Claude resta silencieux un moment avant qu'il ne le voie soupirer d'un air las :

« Mais c'est pas possible comme tu peux être con, mon pote. Aurél, il t'aime. Que tu le veuilles ou non. Qu'il l'ait fait d'abord par automatisme ou pas d'ailleurs. Il t'a toujours badé, ok, mais c'est plus de la fascination. Le môme, il en pince pour toi. Je l'ai toujours su.

— Arrête.

— Non, Guillaume. Le p'tit, je pense qu'il t'aime vraiment. D'un amour pur, sans aucune prétention. C'est tes parents qui se sont fait des idées. Et c'est normal qu'ils aient eu peur avec son passé. Mais je suis sûr qu'ils vont finir par comprendre. Ils sont pas cons, tes vieux. Et je pense pas me tromper quand je dis ça.

— En attendant, c'est à cause d'eux qu'Aurélien s'est rappelé de ce connard.

— Parce qu'ils avaient peur pour lui. Ils voulaient le protéger.

— Ouais, ben tellement que ça fait une semaine qu'il me tient à l'écart. Tu le connais, Aurél ! Il est terrifié à la seule idée de les décevoir ! Et là... bordel, il va me haïr de tout leur avoir raconté. J'en ai marre, Claude. Pourquoi tout est toujours si compliqué ?? »

Son ami ne répondit rien, mais celui-ci lui tapa dans l'épaule et il fit une grimace de douleur au coup.

« Bon. Vas te coucher. Essaie de dormir, ça te remettra les idées en place. Je vais essayer de régler ça avec ma mère.

— Qu'est-ce que tu vas lui dire ?

— J'sais pas, que t'as besoin d'un endroit où rester quelques temps ? Ça te va ?

— Ouais... Ce serait bien en effet. Je te revaudrais ça, mon pote.

— C'est ça, oui. Allez, vas rejoindre ta crevette dans tes rêves.

— Pff, t'es con...! » rit-il, amusé par son ami.

Celui-ci lui fit un clin d'œil avant de se lever de son lit et il le suivit du regard se diriger vers la porte de sa chambre. Claude éteignit la lumière avant de refermer la porte derrière lui et il se rallongea dans le lit en fermant les yeux. Aurélien. Comme il se détestait de le laisser seul gérer le cas de ses parents par sa faute. Mais c'était trop pour lui. Il n'en pouvait plus. Et ce n'était pas eux qu'il détestait. C'était lui. Car comment avait-il pu croire un instant qu'Aurélien l'aimait réellement ? C'était impossible.

Fiction OrelxGringe - Protecteur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant