Fiction OrelxGringe - Protecteur.

Partie 13 - La fête.

Quatre mois plus tard.

« Et alors...? Ça t'a plu ? Mon cadeau... »

Il sourit tendrement à Aurélien quand celui-ci lui demanda ça d'un petit air timide lorsqu'il entra dans sa chambre après avoir raccompagné son ami Claude jusqu'à la voiture de sa mère dans la rue. Aujourd'hui, c'était son anniversaire, il avait treize ans, et il avait invité tous ses amis. Matthieu, Ablaye, Serge, Claude, et même d'autres gens de sa classe. Dont des filles. C'était plus pour faire plaisir à ses amis ça d'ailleurs. Aurélien lui avait paru un peu en retrait de toute la soirée, comme s'il se sentait de trop. Et c'est pour ça qu'il voulait s'assurer qu'il allait bien avant d'aller se coucher. Aurélien ne serait jamais de trop, surtout pas avec lui.

« Beaucoup, mon chat. Regarde, je l'ai déjà mis autour de mon poignet ton bracelet, dit-il en s'approchant de son lit et Aurélien le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il vienne s'asseoir à ses côtés. Dis-moi, Aurél... Tout va bien ? Tu avais l'air un peu ailleurs de toute la soirée.

— Il est tard. Si papa et maman apprennent que je me suis couché à cette heure-là, ils vont pas être contents, répondit précipitamment le plus jeune en détournant le visage et il attrapa son menton pour l'obliger à le regarder dans les yeux de nouveau.

— Aurél. Ne détournes pas la conversation, s'il te plaît. Il s'est passé quelque chose durant la soirée ? T'as pas aimé mes amis peut-être ?

— Non, c'est pas ça. C'est juste... je sais que c'était ta soirée mais... ça m'a fait bizarre, tous ces gens. Ils sont... Ils sont grands...

— Grands ? répéta-t-il en riant, surpris. Mais ils ne sont pas grands, Aurél. La plupart n'avaient que deux ans de plus que toi, hein. Y'a que Claude qui est plus grand que moi, ici, et on a tous les deux treize ans.

— Je... Je sais mais... j'aime pas... les grands. Ils me font peur...

— Les grands te font peur ? répéta-t-il encore une fois avant de se rappeler qu'il lui avait déjà dit quelque chose comme ça quand il était plus petit. Aurél, est-ce que je te fais peur, moi ?

— Non... Mais... tu vas devenir un adulte aussi... Et peut-être que toi aussi... »

Il fronça les sourcils, se demandant ce qu'il essayait de lui dire comme ça, et soudain Aurélien sembla penser à quelque chose car il le vit écarquiller les yeux.

« Elle est amoureuse de toi ?

— Hein ? Qui ça ?

— La fille brune là... Celle qui t'a offert ce manga... Celui que tu voulais...

— Ah, Léa ? dit-il et il vit Aurélien écarquiller les yeux avant de hocher la tête vivement, les larmes aux yeux. Eh, mais Aurél... Pourquoi tu te mets dans cet état ?

— Elle est amoureuse de toi ? Tu l'as déjà embrassée ? lui demanda son frère d'une petite voix brisée et il fronça les sourcils, confus.

— Mais... Mais non... Pourquoi tu te mets des idées comme ça dans la tête, Aurél ?

— C'est faux, tu mens. Je suis sûr qu'elle te plaît. Elle est jolie en plus...

— Eh... Eh...! s'exclama-t-il en prenant le visage de son frère entre ses mains en le voyant se mettre à pleurer. Aurél, je n'ai jamais embrassé Léa. Arrête d'imaginer ça, s'il te plaît.

— Si... J'en suis sûr...

— J'ai jamais embrassé qu'une seule et unique personne dans ma vie, Aurél, et c'est toi. Toi, tu m'entends ? »

Son frère lui sauta dans les bras quand il dit ça et il fut surpris de voir à quel point ses battements de cœur battaient rapidement contre le sien. Il glissa une main sur sa nuque pour caresser cette dernière délicatement et quand il eut l'impression qu'il se fut calmé un minimum, il tira faiblement sur ses cheveux pour l'amener à le regarder, ce qu'il fit. Aurélien lui jeta un regard interrogateur, lui demandant silencieusement ce qu'il voulait, et il l'attira à lui pour l'embrasser avec tendresse. En réalité, il n'en avait rien à foutre de si c'était normal ou pas. De si ça se faisait ou pas. Du regard que porterait son meilleur ami sur lui s'il venait à l'apprendre. Ce qu'il avait avec Aurélien, c'était bien plus que tout ce qu'il avait jamais connu avec n'importe qui. Il voulait passer sa vie à ses côtés, à le protéger, à veiller sur lui, à l'aimer... Et tant pis si ça dérangeait quelqu'un.