Fiction OrelxGringe - Protecteur.

Partie 5 - La promesse.

Deux semaines.

« Gui... Guillaume...? »

Il referma la porte de la salle de bain derrière lui lorsqu'il y entra à la suite du plus petit et celui-ci se tourna vers lui pour le regarder d'un air effrayé.

« Aurél, je ne veux pas que tu aies peur de moi, ok ? dit-il rapidement en le voyant faire un pas de recul à sa vue. Papa et maman ont accepté que ce soit moi qui te lave ce soir.

— Qu-Quoi ? bégaya le plus petit et il esquissa un petit sourire triste à ça.

— Aurél, je voulais te dire... que la dernière fois, j'ai vu les marques sur ton dos. Et que ça me fait pas peur, dit-il et il vit Aurélien froncer les sourcils avant qu'il ne le voie écarquiller les yeux.

— Mon dos...? Mais Guillaume...! Je voulais pas que tu les voies ! C'est pour ça que je t'avais demandé de te retourner ! »

Il fronça les sourcils en voyant le plus petit se mettre à paniquer et il se gifla mentalement en comprenant que tout ça c'était de sa faute, à cause de son manque de tact comme lui disaient souvent ses parents.

« Je... Je suis désolé... Je les ai vues sans faire exprès, je te jure... Mais je voulais te dire que maintenant... tu n'avais plus à te cacher de moi, ok ? Je suis au courant. Et... moi, je suis ton grand frère. Donc mon rôle, c'est de te protéger. Je veux que tu comprennes ça, Aurél... Je ne veux pas que tu aies peur de moi. Je veux seulement que tu puisses me faire confiance. »

Aurélien lui lança un bref regard hésitant avant qu'il ne le voie hocher la tête et il eut l'impression de pouvoir respirer normalement à nouveau.

« Tu... me fais confiance...?

— Je... Je crois... Oui... Je veux bien... essayer. Puis... je préférerais... balbutia le plus petit et il haussa les sourcils, surpris.

— Tu préférerais ? Quoi donc ?

— Le... Le bain... Je crois que je préférerais si c'était toi qui me le donnait. Parce que j'ai peur... après ce qui est arrivé...

— De quoi tu parles ? ne put-il pas s'empêcher de dire, confus. Des parents...?

— Je... Non... J'ai pas peur de papa et maman mais... J'ai encore... peur... des adultes. »

Il resta muet en l'entendant avouer ça et se rappela que les gens qui lui avaient fait ces marques sur le dos devaient sûrement aussi être des grandes personnes. Aurélien baissa la tête doucement et il l'observa un long moment, avant de venir poser sa main sur son épaule.

« Écoute-moi bien, Aurél. Je suis ton grand frère. Alors rien ne t'arrivera jamais tant que je suis là, ok ? J'en fais la promesse. Et les gens qui t'ont fait du mal, jamais plus ils t'approcheront. Ils ne le peuvent plus, dit-il sans même réellement savoir la vérité. Papa et maman, ils sont gentils. Et moi aussi. Mais si tu préfères, à partir de maintenant, c'est moi qui te donnerais le bain.

— Et... la pommade ? Sur mon dos ? C'est toi aussi qui me la mettra ?

— Si tu veux, oui. »

Aurélien réfléchit un instant avant de hocher la tête doucement. Alors, il le vit se déshabiller lentement et il resta immobile, bouche-bée et les yeux rivés sur ses mains qui déboutonnaient le col de son tee-shirt, son pantalon déjà au sol. Le plus petit lui jeta un regard hésitant quand il fut complètement déshabillé hormis son caleçon et il se racla la gorge.

« A-Attends, faut que j'allume l'eau pour le bain. Tu vas attraper la crève, là. »

Aurélien se décala pour le laisser passer et dans son dos, il sentit ses yeux le fixer avec attention. Mais qu'est-ce qu'il lui faisait, bordel. Ce n'était pas normal.

***

« Ça va, c'est pas trop chaud ? » demanda-t-il dans un murmure au plus petit dix minutes plus tard alors qu'il le rinçait grâce à un jouet en forme de tasse.

Aurélien secoua la tête doucement et il sourit, le cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il était en train de laver son petit frère. À la base, c'était juste une excuse qu'il avait trouvé pour pouvoir lui parler sans ses parents à côté, mais maintenant, c'était une tâche qu'il avait accepté de faire quotidiennement jusqu'à ce qu'il puisse le faire de lui-même. Aurélien lui avait dit qu'il avait peur des adultes, et lui, ben il était encore un enfant. Comme lui. Il rinça avec une extrême délicatesse les cheveux plein de shampoing de son petit frère afin d'éviter de lui en mettre dans les yeux et ce dernier remonta dans le même temps ses mains à son visage. Il était adorable. Depuis le premier jour, c'était le qualificatif qu'il avait trouvé qui lui allait le mieux. Ça et le fait qu'il lui faisait penser à un petit chat égaré. Il le ressentait au plus profond de lui, il avait une envie démesurée de le protéger. C'était presque un besoin à ce stade.

« Aurél, j'ai fini. Tu es tout propre maintenant. Tu sors du bain ? »

Son petit frère enleva ses mains de devant son visage et se tourna vers lui pour lui lancer un petit regard interrogateur. Il comprit à son regard ce qu'il semblait se dire et il se leva pour aller chercher la serviette blanche qu'il avait mise de côté pour sa sortie du bain.

« Allez, viens. Viens te réchauffer. »

Aurélien se leva dans la baignoire et il enveloppa presque aussitôt sa silhouette de la serviette avant de se mettre à frotter doucement :

« Ça va ? Je ne te fais pas mal ? » lui demanda-t-il, réellement soucieux de son bien-être, et le plus petit secoua la tête.

Avant de venir se blottir contre lui. Il sentit son cœur rater un battement à ça et il entoura quasi-aussitôt sa silhouette frêle de ses bras. Aurélien était en train de lui faire un câlin. Il lui faisait confiance. Et à ce moment précis, il était le plus heureux de tous les grands frères.