Chapitre 7 : Deux princes...

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Après sa balade avec son père, Marc fut congédié dans sa chambre car le roi avait des choses à régler avant la soir avec son oncle. Mais, en partant, il lui avait promis de revenir le voir avant le soir pour lui montrer quelque chose d'important.

Désormais dans sa chambre, le jeune prince se demandait de quoi il s'agissait... Il soupira et s'allongea sur son lit, trouvant que son seizième anniversaire était mouvementé... Entre son escapade du matin, sa course pour rentrer, son cours de danse catastrophique, sa nourrisse qui semble faire des cachotteries, son oncle qui lui montre toujours plus de mépris et son père qui a besoin d'évacuer un peu de sa tristesse, pour après le faire courir jusqu'au château, puis le laisser en plan dans la confusion... Pourquoi a-t-il fallu que son seizième anniversaire se passe ainsi ?

Il soupira encore en se disant que ça serait encore pire au soir, avec tous les invités qui allaient lui parler de sa vie de prince, lui poser des questions sur le fait d'être le prochain roi ou, carrément, demander s'il a déjà reçu des propositions de mariages ou s'il espère un décès rapide de son père (car certains nobles du royaume le voient déjà dans la tombe et pensent que le prince se languit d'être roi) ... Rien que d'y penser, le prince avait déjà envie de fuir !

- « Allez, ne pas y penser ! Il faut que je me change les idées... »

Il vit la sacoche qu'il avait prit au matin pour aller en ville et qu'il avait précipitamment jeté près de son bureau quand il est revenu se changer pour vite aller à son cours de danse. Il se leva en se disant qu'il ferait mieux de la ranger avant que son oncle ne la voie et ne veuille fouiller dedans !

En la prenant, il fit tomber par mégarde un papier blanc, plié en deux, comme une petite lettre...

Il se rappela ce matin et, en allant ramasser la lettre, se dit avec un soupire intérieur qu'il allait devoir s'arranger pour pouvoir en donner deux ce soir à son parrain. Il la tourna et retourna dans sa main, hésitant à la lire, mais se retient. Il savait que ça gênait Raphaël, il ne voulait pas lui faire de la peine...

Il alla à son bureau et ouvrit un tiroir. Il fouilla sous les liasses de papiers qu'il avait mis là exprès et ressortit un bout de papier similaire à celui que le gris avait donné au matin. Il s'assura qu'il y avait bien la petite signature en bas et constata que le « S » signature du gris s'y trouvait bien ! Pas de doute : c'était la précédente lettre de Raphaël !

Il les mit toutes les deux dans une enveloppe qu'il ferma avec le sceau d'Argenta, afin que son parrain comprenne d'où venait la lettre, sans se douter de qui l'a écrite. Il avait également pensé à écrire aux dos de chaque lettre l'ordre de lecture, au cas où...

Il soupira de soulagement, en pensant au gris et à son amour impossible pour le « Roi du Miel », comme certains de ses sujets l'appelaient. Cet amour, rendu déjà impossible par la distance, l'écart d'âge et le fait qu'ils soient tous les deux des hommes, devient dangereux quand on sait que l'un est marié, père et, en plus de ça, roi d'un royaume qui ne juge que par la richesse et le pouvoir ! Si Raphaël venait à tenter quelque chose un jour, il pourrait être accusé de tentative de corruption du roi et il se ferait couper la tête sans préambule !

Marc déglutit difficilement, en s'imaginant que l'aide qu'il apportait aujourd'hui pourrait conduire l'amoureux secret à l'échafaud... Cet amour est définitivement très dangereux, autant pour le prince que pour le transit d'amour !

- « En parlant d'amour... » songea le prince en se rappelant ce que le gris lui avait donné, en plus de la lettre.

Il se précipita à son sac et en sorti la page de journal, légèrement froissée à cause du voyage dans le sac.

Marc et la malédiction des royaumesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant