Marc et la malédiction des royaumes

Chapitre 6 : Le Miroir Magique

Guidé par Nino, le jeune valet binoclard aux allures d'un étranger originaire des Terres de Sable, Félix et Lila descendaient à la salle des trésors magiques, où l'objet tant attendu était stocké en attendant que Félix ne lui trouve une autre place.

Ils descendaient tous les trois un long et sombre escalier, qui semblait s'enfoncer sous le château, s'orientant à la seule flamme de la chandelle de Nino.

Une fois devant la porte de « La Chambre des Trésors », comme écris sur la pancarte de bronze accroché au mur, Nino sortit les clés et en incéra une dans la serrure en tremblant. Tremblant, pas de peur, mais parce que sa constitution trouvait les souterrains du château froid et humide, alors que Félix et Lila s'y sentaient bien. Surtout cette dernière, d'ailleurs : elle adorait venir ici et, à chaque fois, elle prenait une grande inspiration, comme si elle retrouvait enfin son oxygène.

Une fois la grande pièce ouverte, le couple d'amant pu voir apparaitre toutes sortes d'objets, la plupart couvert de draps ou derrière des vitres, pour les conserver ou, dans le cas le plus probable, éviter qu'on ne les utilise sans autorisation. D'ailleurs, peu de personne avaient la clé pour entrer : seul le roi, le comte et le valet binoclard. Le fait que ce dernier soit en possession des clés étonnait d'ailleurs beaucoup Félix...

Félix les passa rapidement en revu, comme il le faisait à chaque fois, sans grande envie : des chaudrons et des plantes enfermées derrière des barreaux, un grand chapeau difforme placé sous une haute cloche de verre, un diadème sur un oreiller, lui-même sur une sorte de piédestal en pierre noir, une épée au manche noir et au fourreau d'argent, le tout accroché au mur, un gros chat empaillé, une mue de caméléon et une chandelle mise sous verre qui semblait brûler depuis des années...

- « Les mêmes vieux objets inutiles que la dernière fois... » nota le comte avec amertume et déception.

Pourtant Nino les emmena vers le fond de la pièce, où un objet plus grand, plus imposant et plus puissant que les autres reposait, nappé d'un drap de protection.

D'un geste de la main, Félix ordonna au valet de retirer le drap, afin de découvrir l'objet se trouvant en dessous.

Nino obéit, en grimaçant, et dévoila un miroir plus grand que ceux qu'ils possédaient au château. Le verre du miroir était noir et le cadre était fait d'une multitude de moulure d'or ornés de pierres précieuses, représentant les éléments de la nature (des feuilles de vignes partant du bas et remontant sur les bords, jusqu'en haut, qui représentaient la Terre, des spirales, rappelant des bourrasques ou des tornades, ornaient le haut et représentaient l'Air, des rubis, incrustés par-ci par-là rappelaient des flammes ardentes, c'était le Feu ! Quant à l'Eau, elle était représentée par des saphirs entourant le verre) et Félix put remarquer une pomme noire sur le sommet. Le tout dégageait une puissante aura magique.

Lila paru à la fois choqué et émerveillé. Félix, lui, sentait monter en lui une certaine forme d'ivresse, provoqué par l'aura magique que ce miroir dégageait.

- Est-ce vraiment lui ? murmura Lila comme si elle n'osait pas y croire.

- D'après le souverain de Tournesol, c'est bien l'ancien Miroir Magique de l'ancienne sorcière de Tournesol. Expliqua Nino. D'après son Altesse Jacob, cette sorcière serait morte il y a presque une centaine d'année, après avoir vécu plus longtemps que la moyenne des personnes de Tournesol, environ deux cents ans... Elle se serait protégée de la justice grâce à ce miroir, qui lui révélait toujours l'emplacement et les plans de ses ennemis, lui permettant de toujours avoir un coup d'avance. Cependant...

- Economise ta salive, je connais la suite : c'est grâce à la magie de Mayura la Magicienne, à l'époque jeune apprentie en magie, qui a trouvé comment bloquer la magie du miroir, que la sorcière a pu être interpellé et tué sur le buché.