Prologue

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      Il est cinq heures de l'après-midi quand mon thé est posé sur la table, cinq heures dix quand je bois ma première gorgée et cinq heures vingt quand on me referme mon ordinateur portable sur les doigts en me sommant de le ranger. Je lève les yeux au ciel mais finis par obéir en soupirant de dépit.

      Mon appareil rangé dans la sacoche de transport, je rapproche ma tasse et ma théière pour laisser de la place à l'homme devant moi. Il pose un dossier sur la table et on se fixe en silence pendant de longues minutes. J'en profite pour siroter mon breuvage en admirant la pluie qui tombe contre les vitres.

_ J'aimerais savoir pourquoi tu es venues jusqu'à Londres pour te cacher. Me dit mon interlocuteur pour briser le silence.

_ La quête du « Grand peut-être », j'imagine... Répondis-je de manière évasive.

_ Et si tu cessais tes réponses sibyllines, pour une fois ? Je sais que tu ne me fais pas confiance mais ta méfiance me surprend depuis que l'on se connaît.

_ Certainement parce que je ne vous apprécie guère. Je sais qu'il vous suffit d'un ordre pour m'expulser et me forcer à rester en France. Mais vous ne semblez pas vouloir le faire malgré mon obstination pour conserver le secret. Conclusion, je présente un intérêt pour vous.

_ Je veux seulement t'aider à reconstruire ta vie. Si je te montre la preuve de ma bonne foi, parleras-tu ?

      Je me mords la lèvre inférieure avant de me servir ma seconde tasse de thé. Je la bois rapidement sans prêter attention au reste et je réfléchis à la réponse que je peux donner pour éviter de trop en dévoiler.

_ Disons que je voulais juste refaire ma vie loin d'un pays qui aura été la source de mes tourments pendant longtemps. Trop longtemps.

     Ma réponse semble le satisfaire car il n'insiste pas et fait glisser le dossier jusqu'à moi. J'ouvre la pochette et reste sans voix quand je lis ce qui est écrit. Je feuillette le contenu avec une attention particulière et finis par le reposer.

_ C'est quoi l'entourloupe ? Demandais-je d'un air suspicieux.

_ Il n'y en a aucune. Tu es l'exception. Me répond-il.

_ Et pourtant, je suis convaincue du contraire...

      Je pose ma tasse sur le côté quand je l'ai terminée et sors mon stylo pour remplir les papiers que j'ai sous le nez. Je m'occupe ainsi pendant quelques minutes, m'évitant de croiser le regard de mon interlocuteur.

_ Je sais qu'il y a anguille sous roches. Vous ne m'accordez pas la double nationalité pour le plaisir de travailler avec moi. Lâchais-je avant qu'il ne parle.

_ En réalité, je t'envoie surveiller mon frère. L'empêcher de toucher à quelque substance illicite que ce soit, c'est ça ta mission. Me dit-il avec un sourire.

_ Substance illicite ? Vous êtes en train de me dire que je vais passer mon temps avec un drogué ? Vous plaisantez ?

_ Non, Jeanne, je ne plaisante pas. C'est pour son bien. Et de ce que j'ai appris sur toi, tu n'abandonnes pas quelqu'un dans le besoin, quitte à être fatiguée le lendemain. Je me trompe ?

      Le silence se fait entre nous et je soupire profondément, reprenant mes esprits quand je lui rends le dossier rempli comme convenu. Je finis par répondre par l'affirmative à sa question et je me prépare à m'en aller. Du moins, je le pensais.

      Ma consommation est gracieusement offerte par le représentant du gouvernement britannique et on se retrouve dehors. J'ajuste la sangle de la sacoche de transport de mon ordinateur sur mon épaule et je reste surprise quand une voiture noire s'arrête à mon niveau. On y monte et je suis étonnée d'apprendre que mes affaires ont déjà été transférées. En même temps, je vivais à l'hôtel depuis deux semaines, alors il n'y a pas grand-chose à prendre.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant