Chapitre 26 : Précautions Inutiles

70 3 2
                                    

      Mon dos se fracasse sur le sol dans un bruit sourd, me coupant la respiration quelques secondes. J'inspire profondément, roulant sur le côté pour me positionner à quatre pattes, le dos courbé sous la douleur. J'ai voulu faire la maline, maintenant je m'en mords les doigts. Mais j'avais besoin de me défouler, d'une façon ou d'une autre. Alors Moran m'a proposé de tester mes limites en self defense. Je viens de me faire mettre à terre avec une facilité déconcertante.

      Mon portable émet une vibration, je le consulte et remets la réponse du message à plus tard, faisant glisser mon appareil sur le sol jusqu'à l'autre bout de la pièce. Je suis secouée par une quinte de toux et me redresse en me passant les mains sur le visage quand ça s'est calmer. Saisissant la main qui m'est tendue, je me fais remettre sur pieds avec un sourire et on reprend nos places, face à face, prêts à remettre ça.

_ Prêt à prendre une raclée, Seb ? S'amuse William.

_ Je parie quarante livres sur Milady. Commence Ryan.

_ Pari tenu.

      Je lève les yeux au ciel, noue mes cheveux en queue de cheval et me mets en garde. Jack est chez lui, n'assistant pas à la raclée que je me prends. Encore une chance, ceci dit. Je fais moins la maline, maintenant que l'on est passé aux choses sérieuses en comparaison à la dernière fois.

      J'ai droit à un coup dans l'abdomen qui me fait plier en deux sous la violence, essayant de minimiser les prochains coups. Je me redresse après quelques secondes, bloquant le poignet du tireur d'élite dans sa course et lui donne un coup dans le genou droit. Moran m'adresse un sourire et tente de me faire tomber mais ça ne fonctionne pas. Je me penche en arrière, sentant craquer ma colonne vertébrale, et je me redresse, ripostant d'un violent coup de pied dans son estomac non protégé. Je souris victorieusement en sachant que j'ai gagner ce coup-ci et il me félicite.

_ Pas mal. Me dit-il en se relevant.

_ Merci du compliment. Vous savez où me trouver, si besoin.

       Ils approuvent tous les trois, je ramasse mon portable que je range dans ma poche et je prends le billet que William tend à Ryan sous leurs protestations. Mais ce n'est pas ce qui va me faire changer d'avis. Je passe la porte avec un soupir de soulagement, entrant dans la salle de bain, et observe l'étendue des dégâts. Mon abdomen est constellé de bleus assez douloureux alors je place une serviette d'eau glacée dessus. Je siffle faiblement pour retenir le cri de surprise au contact du froid et j'entends toquer à la porte d'entrée de l'appartement.

      Je me fige, collant mon oreille au battant de la pièce où je me trouve, régulant ma respiration pour entendre la conversation discrètement. J'ai approximativement une quinzaine de minutes avant que quelqu'un ne vienne me chercher.

_ Jeanne n'est pas là ? Demande une voix féminine que je reconnais.

_ Parce que vous voulez savoir le temps qu'elle met sous la douche, peut-être ? Raille William.

_ Et pourquoi pas ? On est des femmes, après tout.

_ Hors de question que vous ayez la moindre information sur elle. Personne ne l'approchera si c'est pour lui faire ou lui dire du mal. Et que les choses soient claires, April, je sais très bien que c'est Mycroft qui vous envoie. Lâche Moran.

_ Parce que t'es pris pour son père, en plus de ça ?

_ Vous y verriez un problème ?

      La question sonne comme une mise au défi et je perçois la tension jusqu'ici. Il est vrai que je n'ai plus de famille par lien de sang, mais j'ai encore des gens sur qui compter. Et visiblement, je ne me trompe pas en leur confiant ma vie.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant