C'est un grognement étouffé qui m'échappe quand je me réveille. J'ignore l'heure qu'il est, tous mes sens sont brouillés, c'est à peine si je parviens à percevoir le moindre bruit ou à faire le moindre mouvement. J'ignore complètement où je me trouve, seul le carrelage glacé peut me donner une indication. Mais même mon cerveau semble avoir du mal à se reconnecter. J'ai la sensation étrange d'un marteau qui cogne contre mon crâne de manière répétée.
_ Pauvre petite chose. Si tu savais à quel point tu fais pitié.
Cette voix... C'est impossible... Ça ne peut pas être qui je crois...
Je tente de me redresser mais ça semble irréalisable. Le temps que ce qu'il reste de drogue dans mon organisme sera toujours là, je ne pourrais pas bouger un muscle. Pour calmer mon cœur qui commence à s'emballer, je cherche les drogues qui auraient potentiellement pu me sonner de cette manière. A part un mélange de morphine et de tranquillisant, je ne vois pas ce qu'ils auraient pu utiliser.
_ On dirait bien qu'elle se réveille...
_ Non, vraiment ?
_ Je te laisse voir par toi-même, frangine.
Le premier réflexe que j'ai en entendant la porte s'ouvrir, c'est de fermer les yeux. Et j'ai visiblement eu raison, la silhouette d'Oriana se découpe à la lumière présente dans la pièce à côté. Quelqu'un me permet de me redresser, m'asseyant sur mes talons, même si la position est inconfortable. J'ouvre les yeux en douceur quand ils sont légèrement habitués à la luminosité et je manque de faire un arrêt cardiaque en voyant où je suis et avec qui. Oriana, Jules et Kyle. Visiblement, ils veulent me donner plus qu'un avertissement, surtout à en voir la façon dont ils me regardent.
C'est quand mes muscles répondent à nouveau que je me sens légèrement soulagée. En revanche, je le suis beaucoup moins quand je constate que je ne peux pas bouger pour autant, ayant les poignets liés dans mon dos. Ils n'ont pas fait les choses à moitié, j'ai l'impression. Alors je fais tourner mon cerveau à toute vitesse pour tenter de trouver une explication plausible à la situation actuelle.
_ Ton raisonnement est voué à l'échec, Jeanne. Ne te torture pas le cerveau de cette façon. S'amuse Kyle.
_ Il va être l'heure, de toute façon. Lui dit Jules.
J'entends le soupir de dépit de Kyle mais ça ne l'empêche pas de replacer une mèche derrière mon oreille et de me retenir par le menton pour me regarder en face. Je me dégage de sa prise avec difficulté et il m'adresse un sourire amusé avant de se relever.
_ J'imagine que dans une autre vie, nous sommes plus qu'ennemis. En tout cas, il est l'heure d'y aller.
Il me met debout, me permettant de marcher sur quelques pas, et je suis mise de force dans un véhicule. Me débattre ne sert visiblement pas à grand-chose, sachant qu'ils sont deux pour me maîtriser. Je n'ai aucune possibilité de sortie, ce qui est encore pire que ce que je pensais au départ.
Le trajet se fait en silence et je m'attends au pire quand on s'arrête. La portière arrière droite s'ouvre, Kyle est le premier à descendre, suivit par moi et Jules en dernier tandis que Oriana verrouille le véhicule. Il fait nuit, un vent très léger se fait sentir mais ce qui m'interpelle le plus, c'est l'absence d'étoiles dans le ciel noir. Signe d'un mauvais présage. Et qui renforce ce sentiment sinistre, c'est la vue du portail branlant du cimetière.
Mon premier réflex est de tenter de reculer mais c'est vouer à l'échec, Kyle et Jules me tenant fermement les bras, ce qui m'empêche à nouveau de fuir. A croire qu'ils ont tout prévu et minutieusement répéter dans l'attente de ce jour particulier. Oriana va jusqu'à me pousser pour que j'entre dans cet endroit lugubre.
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If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)
FanfictionJeanne, étudiante française fuyant son pays, est approchée par le représentant du gouvernement britannique, Mycroft Holmes. la jeune-fille a décider de vivre à Londres pour fuir son passé et refaire sa vie. Mais elle cache bien des secrets que le dé...