Chapitre 19 : Les Trois Mousquetaires

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_ Ça m'étonne que vous soyez si nombreux pour assurer ma protection, mais soit. Qui veut manger le sol en premier parmi vous ? Demandais-je avec malice.

_ Des règles en particulier ? Me demande un brun.

_ Pas touche au visage, rien de mortel et je vais éviter de vous castrer. Ça vous va ?

      Ils approuvent mais leur regard se montre sceptique. Ils craignent de me faire mal involontairement. C'est assez logique mais ils n'ont pas à avoir peur à ce niveau-là. Alors je les laisse réfléchir quelques secondes, le temps que je me désaltère. Mon colocataire et le médecin de guerre nous regardent avec attention et je manque de m'étouffer à la question de John.

_ Tu crois que c'est une bonne idée de réconcilier deux côtés ennemis ?

_ Je suis, en quelques sortes, le lien entre les deux, John. Le premier qui fera du mal à l'un de vous deux est un homme mort. Répondis-je en posant sèchement ma bouteille sur la table.

_ Cinquante livres sur Jeanne. Lâche mon colocataire.

_ Vous êtes sérieux ?

_ Comment peux-tu te permettre ça ? Lui demande John quand je m'en vais.

_ Regarde-la bien et tu verras.

     Je soupire profondément et rejoins les cinq hommes au centre du tapis. On est dans un gymnase perdu en banlieue de Londres, n'ayant rien d'autre à faire pour aujourd'hui. On s'est dit que ça serait une bonne idée de voir où j'en suis en termes de défense physique. La dernière fois que j'ai fait quelque chose de similaire, c'était au lycée quand Aymeric m'avait un peu trop cherché. Il m'avait énervée, les filles lui ont dit d'arrêter, il a continué et il l'a regretté.

_ Chacun son tour, les gars. Leur dis-je avec calme.

_ Comme tu voudras. Me répondent-ils avec amusement.

     Moran reste légèrement en retrait et ne fait aucun commentaire, restant concentré sur ma façon de faire pour éventuellement apporter quelques corrections à ma posture. C'est le brun de tout à l'heure, William, le premier à tenter son coup. Il se place face à moi, on se salue selon les règles, et il lance les hostilités.

     William, brun aux yeux verts, la quarantaine, fiancé mais pas encore marié. Il a tiré une sacrée tête le jour où il a appris que son ancien patron avait une fille bien cachée dans un autre pays. Mais il s'est montré compréhensif et reste celui qui m'a témoigné le plus de sympathie dans le groupe.

      Il me regarde quelques secondes dans les yeux avant de se baisser et de tenter de me faucher les jambes. J'esquive d'un pas en arrière et il cherche à se redresser, ce que je l'empêche de faire avec un coup de pied dans l'estomac. J'évite d'y aller trop fort, ne voulant pas amocher l'un d'eux. Si ça le surprend au départ, aussitôt redressée, je passe derrière lui et n'hésite pas à cogner dans le pli du genou gauche. Un léger craquement se fait entendre et il déclare forfait, laissant l'un de ses collègues tenter sa chance.

     Le second à se présenter face à moi, c'est Stan. Châtain, les yeux bleus, la barbe de trois jours, trente-huit ans. Il vit seul chez lui, uniquement son chat l'attend. Il n'a plus de famille à l'exception de sa sœur avec qui il est en froid depuis très longtemps. De tout le groupe, c'est sûrement celui qui a le moins bien réagit à l'annonce. Refusant d'y croire, il a fini par décréter que c'était n'importe quoi, arguant que « Le patron n'aurait pas pu avoir une enfant avec une traînée qu'il aurait laissé en France aussi longtemps. » C'est William qui lui a expliquer certaines choses qu'il ignorait.

     Stan et moi on se salue comme l'exige la tradition et il tente de m'asséner un coup à l'estomac. Je le bloque dans la seconde, interceptant son poignet, et l'attire à moi, lui offrant un coup de genou bien placé au foie. Il se fige à l'impact, je le lâche et le termine d'un coup de coude entre les omoplates, le faisant s'effondrer de douleur.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant