Chapitre 3 : Nouvelle vie

243 11 42
                                    

     Il me faut un certain temps pour réaliser que je suis réveillée et que j'ai à peine dormi. Cinq heures du matin sur mon réveil, mon horloge interne est détraquée, c'est à croire. Je me passe la main droite sur le visage en soupirant de déception, sachant que la journée risque d'être longue. Très longue. Trop longue.

      Je bâille à m'en décrocher la mâchoire quand je suis assise sur mon matelas et je finis par me lever. J'enfile mon peignoir, plaçant mon portable dans la poche, et je descends. Je reste surprise de voir mon colocataire dans le salon, déjà debout. Sûrement une insomnie pour lui aussi.

_ Mal dormi ? Demandais-je en allant me faire un thé.

_ Je n'étais pas fatigué. Toi, par contre, tu as eu un sommeil assez agité. L'ordinateur ou le téléphone avant de dormir, ça excite les neurones. Me fait-il remarquer.

_ Vous vous êtes pris pour mon père ?

      Ma réponse cinglante et le ton que j'ai employer me surprennent moi-même mais je n'en montre rien. Le brun reste sans réactions, me montrant qu'il s'attendait à ce que je devienne agressive avec une remarque pourtant anodine, première vue.

_ Agressive et irritée. Intéressant...

_ Ne cherchez pas à jouer avec moi pour l'instant, Holmes, je risque de vous envoyer paître ou de sérieusement vous vexer.

_ Donc, je dois attendre que tu sois passée par la salle de bain ? Et si je n'en ai pas envie ? Me demande-t-il d'un air joueur.

_ Je vais fort probablement vous coller une sacrée correction dont vous vous souviendrez longtemps. Répliquais-je durement.

_ Oh, vraiment ?

      Une raillerie qui sonne comme une mise au défi de sa part. Il s'ennuie, il veut jouer, c'est indéniable. Mais je ne suis clairement pas d'humeur. Et ça ne l'empêche pas de me lancer ce regard joueur.

      Je me crispe sur la table en bois, les jointures de mes phalanges blanchissent sur le bord et je ferme les yeux en tentant de contrôler ma respiration qui s'emballe. Je bois ma tasse sans même ouvrir les yeux et me passe la main droite dans les cheveux pour donner un peu d'ordre à ma masse capillaire mais surtout m'occuper l'esprit.

      Le détective ne cille pas, il reste silencieux, attendant de savoir si je vais l'étrangler ou me fracasser le crâne contre la table. La première option me fait légèrement de la peine mais la deuxième me semble plus réalisable. Je ne passerais pas à l'action dans les deux cas mais je finis par donner un coup de poing sur la table pour me calmer.

_ Tu refuses tout contact physique des autres mais également de toi-même. Tu refuses que l'on te touche, mais tu refuses aussi de toucher les gens. Même pour leur administrer une correction, tu ne le ferais pas.

_ Et vous allez en jouer ? Crachais-je en me redressant et en le regardant bien en face.

_ Non, je voulais seulement vérifier quelque chose. C'est pour évacuer cette frustration que tu cognes sur les murs ou autres surfaces dures. A défaut de pouvoir te venger de cette façon sur quelqu'un, tu te fais souffrir toi-même comme pour te punir.

_ Si vous le dites...

     Je soupire profondément et me dirige vers la salle de bain sans faire attention à mon portable qui vibre, me signalant une avalanche de messages. Néanmoins, je le consulte quand la porte est fermée. Le grand frère qui veut me voir à dix heures. D'abord étonnée à la lecture du message, j'apprends qu'une voiture m'attendra devant la porte de l'appartement un quart d'heure avant. Si prévoyant, le grand frère.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant