Chapitre 12 : Dies Irae

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       Il est deux heures de l'après-midi quand le téléphone sonne. On se jette un regard avec mon colocataire, interrompant ce que nous faisions. Je retiens un soupir de lassitude en comprenant que je vais devoir répondre et je me lève, prenant l'appel en voyant que c'est Lestrade. Je lève les yeux au ciel avec un regard blasé en direction du détective et la voix du flic me parvient.

_ On a besoin de votre aide.

_ Quelle est la situation ? Demandais-je avec calme.

_ Jeanne ? Je ne me suis pas trompé de numéro, pourtant.

_ Non, vous avez appelé sur le bon. C'est juste que monsieur ne voulait pas se fatiguer à tendre le bras. Alors, Greg ?

_ Un meurtre dans une église, en plein mariage. Les lieux ont été évacuer, il ne reste que nous, le prêtre et la victime.

_ Quelle église ? Insistais-je.

_ Quartier de Whitechapel. Me répond-il.

_ On arrive.

      L'appel se coupe et je pose l'appareil à sa place avec un sourire ravi. Ça fait longtemps que je voulais aller dans ce quartier précis. Par curiosité à propos de Jack l'Éventreur. Depuis qu'on en a parler en cours d'anglais, en fait. Alors y mettre les pieds dans le cadre d'une enquête, c'est trépident, en vérité.

_ On y va ? Me demande mon colocataire avec un sourire en me voyant bouillir de joie.

_ Avec plaisir. Depuis le temps que je rêve d'y aller.

       Je prends mes clés et on descend, prévenant notre logeuse que l'on est appelés. Elle me recommande la prudence et me donne un petit sachant contenant des cookies qu'elle a fait. Je la remercie avec le sourire et on arrête le premier taxi qui passer, montant aussitôt en donnant l'endroit où l'on va. Le trajet se passe en silence et je regarde les bâtiments d'un œil désintéresser.

      C'est quand on arrive à destination que je soupire de soulagement malgré moi. On descend, je paie le chauffeur en le remerciant et on entre dans l'église. Je tremble subitement de froid à en claquer des dents, me demandant combien d'âmes en peine restent entre ces murs. Je vais brûler un cierge avant de rejoindre la zone de recherches et notre ami policier nous interpelle. Je ne cesse pas de trembler et mon colocataire pose son manteau sur mes épaules quand je salue le prêtre.

_ Tant de sympathie ne vous ressemble pas. Lâche Anderson.

_ Certes, mais ce n'est pas une raison pour être désagréable avec elle. Parce que je suis sûr que vous ressentez une certaine aversion à son égard. Rétorque le détective.

_ En même temps, elle entre dans votre vie du jour au lendemain et c'est comme si vous vous étiez pris d'affection pour cette... étrangère. Poursuit Sally.

_ L'étrangère vous entend très bien. Crachais-je en direction des deux flics que je déteste.

_ Suivez-moi, tous les deux, avant que ça ne dégénère. Soupire Lestrade en nous faisant signe.

_ Sachez que quiconque lui fera du mal aura de gros problèmes avec moi, police ou non.

      Je lève les yeux à l'entente de la mise en garde et on suit Lestrade. Il nous conduit vers le chœur, au plus proche de l'autel, le corps de la mariée baigné de la lumière colorée filtrant à travers les vitraux. On dirait qu'elle est seulement en train de dormir et qu'elle va se réveiller.

      C'est sans grand étonnement que mon colocataire commence ses observations et je prends une pastille à la menthe pour faire passer la nausée qui arrive. Je croise le regard amusé de Sally en sachant qu'elle pense que je n'ai pas le moral pour endurer la vue d'un cadavre. Si elle savait à quel point elle est loin du compte... Anderson et elle ne me connaissent pas et ne cherchent pas à me connaître.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant