If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)

Chapitre 13 : Une Soeur?

       Je suis seule, un bouquet de fleurs à la main qui rejoint les autres sur le marbre froid et austère de la tombe. Je le pose délicatement, décalant les autres pour avoir un peu de place, et je m'effondre à genoux dans l'herbe poisseuse, prostrée, le dos courbé, pleurant toutes les larmes de mon corps pendant je ne sais combien de temps avec exactitude. La pluie me trempe jusqu'aux os, me glaçant complètement le corps et les membres, mais c'est à peine si je la sens passer à travers le tissus de ma veste.

_ Reviens-moi... Je t'en supplie... Ne me laisse pas... Je ne suis rien sans toi... Dis-je d'une voix brisée.

     La pluie finit par passer, pas mes sanglots qui semblent intarissables. Un rayon de soleil perce les nuages noirs, m'éclairant légèrement, et je me couche contre la stèle, n'ayant plus la force de bouger. Ne serait-ce que me lever c'est devenu impossible. Je me recroqueville sur moi-même, serrant mon pendentif dans ma main droite, et attends de me faire emporter.

_ Et qui t'a sorti de là ? Me demande mon colocataire.

_ Le garde-cimetière a appeler les pompiers en me voyant, ils sont arrivés et j'en ai été quitte pour trois jours à l'hôpital. Morgane a passer ces trois jours avec moi, mes grands parents m'ont incendiés comme jamais, ma génitrice a été déçue de voir que j'avais survécu et j'ai longuement discuter avec April quand elle était venue me donner les cours photocopiés de Aymeric et Eléa. Répondis-je en essuyant une larme sur ma joue droite.

     Il pleut dehors, très fortement. Mais le bruit des gouttes qui cognent contre les fenêtres du salon me détend. Il est quatre heures de l'après-midi, les parents des deux frères et l'aîné ne vont pas tarder à arriver. Je commence à angoisser d'avoir donner mon accord pour une simple mascarade dans le but de berner son frère. Mais je ne peux plus reculer... Je sens que l'on va se faire avoir dans notre propre jeu.

_ Tu n'étais pas à l'enterrement ?

_ J'en n'avais pas la force. On affronte chacun le deuil à notre manière mais pleurer devant tout le monde pour quelqu'un qui comptait à mes yeux plus que ma famille, c'était au-delà de mes forces. Je sais que Max ne m'en veut pas, où qu'il soit. Et nos trois amis communs non plus.

     Quelqu'un toque à la porte en bas et j'entends le battant s'ouvrir. Je lance un regard paniqué à mon colocataire qui me rassure d'un simple contact en posant sa main sur mon épaule droite. Je laisse échapper un soupir de soulagement, me lève et fonce préparer le thé en fermant la porte de la cuisine. Je pue le stress à cinquante kilomètres.

     C'est en me concentrant sur ma tâche et sur la préparation du plateau que j'en oublie mon angoisse. Mais je sais qu'au moment où je vais ouvrir la porte, il y a une chance que je laisse tout tomber. Mais bien étrangement, le léger courant d'air froid que je sens me fait sourire. C'est un stress inutile que je ressens, tout comme le jour où je me suis entretenue avec Mycroft dans la salle de conférence.

      J'inspire profondément, tenant le plateau de la main gauche et ouvrant la porte de la main droite. Les regards des parents se posent sur moi, le frère aîné lève les yeux au ciel et le cadet se contente de faire de la place sur la table basse. Je pose le plateau et laisse nos invités se servir tranquillement avant que la conversation embraye à mon sujet. Du moins, je pensais avoir un peu de répit.

_ Vous êtes sa nouvelle colocataire ? Me demande le père.

_ Ils sont plus que simples colocataires, si tu veux mon avis. Lui répond Mycroft en buvant sa tasse.

_ Voyons, ça ne nous regarde pas. Parle-nous un peu de toi, trésor. Me dit la mère avec un sourire amical.

      Je lance un regard victorieux au représentant du gouvernement et il se contente de soupirer. Je me sers une tasse et remue tranquillement avant d'accéder à la demande de leur sympathique mère. Et visiblement, même leur père est dans l'attente de ce que je vais dire.