Chapitre 11 : Affaire classée

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      Minuit passée quand je sors de l'appartement avec moi colocataire. Les passants sont peu nombreux et c'est peut-être mieux ainsi. Rares sont ceux à oser sortir ce soir. Je souris de manière imperceptible, me rappelant de ces soirs à trainer en ville après nos anniversaires respectifs dans la bande. On allait souvent s'allonger dans l'herbe au parc derrière le lycée. La bonne époque. Ça me semble bien loin, maintenant.

_ Un souvenir heureux qui te reviens, à en croire ton sourire.

_ Laissez-moi savourer cet instant en paix, s'il vous plaît. Pour une fois ne dites rien jusqu'à ce que je parle. M'agaçais-je.

_ Comme tu voudras... Soupire-t-il.

      Soir d'été, il fait chaud, on laisse la fête de la musique derrière nous pour aller dans le parc derrière le lycée. Ça reste l'endroit où on sera tranquille quoi qu'il arrive. Et aussi un moyen d'écouter les répétitions de la chorale sans se faire griller. Le parc n'appartient pas au lycée mais une porte relie les deux endroits. Porte que seulement le personnel emprunte pour éviter de faire le tour.

     On s'allonge dans l'herbe, observant les étoiles sur fond de musique provenant de loin. Le son provenant du centre-ville nous parvient ténu et ce n'est pas plus mal. Au moins, on s'entend parler sans hausser la voix ou hurler pour qu'on se comprenne.

_ T'aurais dût prendre ta guitare, Aymeric. On aurait pu avoir un concert improvisé. Râle Morgane.

_ C'est vrai que ça aurait pu être agréable. Approuve Eléa.

_ Les filles... Et toi, Jeanne, ça t'arrive de jouer ? Me demande le concerné.

_ Du piano quand je vais au conservatoire avec Eléa ou quand je retourne au collège de temps à autres. Répondis-je.

_ Parce que ça t'arrive de retourner au collège ? Ça m'étonne après ce qu'ils t'ont fait...

_ Il faut croire que je ne peux pas laisser le passé derrière moi. J'y resterais longtemps attachée, c'est à croire.

_ Remember who you are, Jeanne. N'oublie pas qui tu es. Me dit Eléa en prenant une grosse voix.

     Ça les fait rire mais je leur adresse un faible sourire, me tournant sur le côté, dos à eux, observant les constellations en me disant que quelqu'un veille sur moi. Et vient le moment où je vois Morgane et Aymeric se chamailler. Je ris légèrement avant de leur dire :

_ L'amour brille sous les étoiles.

     Ils se figent et s'écartent aussitôt, ce qui déclenche notre hilarité instantanée. Ce n'est pas plus mal d'avoir une ambiance joyeuse. J'espère que tu assistes à ça, Max...

_ Je mentirais si je disais que ces moments d'insouciance ne me manquent pas. Dis-je faiblement.

_ Pourquoi alors être partie ?

_ Il y a deux réponses à cette question. Comme à toutes les questions. La réponse du savant et celle du poète. Laquelle voulez-vous en premier ?

_ Celle du savant.

_ Parce que je ne me sentais pas à ma place. Même si mes amis étaient là, je savais qu'il me manquait quelque chose de fondamental. Répondis-je.

_ Et la réponse du poète ?

_ Je suis partie pour avoir ce que je désirais le plus au monde. La liberté.

_ Et tu regrettes ?

_ Bien moins, maintenant. J'ai eu tout le temps d'y réfléchir durant mes deux semaines à l'hôtel. Sincèrement, je m'en sors plutôt bien.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant