Chapitre 8 : Enquête au château

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       Plus j'avance dans les couloirs sombres au plancher qui grince, moins je me sens rassurée. Je suis en liaison par oreillette avec le détective, une lampe à la main droite. Rien ne m'inspire confiance dans cet endroit et c'est d'autant plus oppressant quand j'entends le martèlement d'un tambour.

_ J'aurais préféré me retrouver face à Anne Boleyn... Soupirais-je quand le bruit est passé.

_ Pourquoi elle en particulier ?

_ C'est une femme, bon sang. Et elle n'est pas rester en tant que fantôme pour se venger. Cette pauvre femme ne méritait pas de se faire tuer.

_ Donc si on se rend à la tour de Londres, un jour, tu penses que tu la sentirais ?

_ De la même façon que j'ai senti celui-là... Marmonnais-je d'une voix tendue.

_ Tu l'as senti ?

_ Et je l'entends. Où que vous soyez, ne faites aucun bruit et ne dites rien jusqu'à ce que je vous reparle.

_ Tes désirs sont des ordres... Me dit-il d'une voix étrange.

      Je me fige subitement, m'adossant au mur le plus proche, sentant un courant d'air glacial. Des sueurs froides me coulent le long du dos, le tambour passe, faisant vibrer le sol sous mes pieds et je bloque ma respiration le temps qu'il s'éloigne. Un coup d'œil à la fenêtre me montre la pleine lune qui me calme et la présence s'éloigne. Je pars dans la direction opposée pour continuer mon tour et je laisse échapper un soupir de soulagement.

_ Nick-Quasi-Sans-Tête vient de partir. Où êtes-vous, au juste ?

_ Je sors des appartements du roi. Tu t'es renseignée pour savoir que le fantôme n'a pas de tête ?

_ Je le savais déjà, je l'avais lu quelque part. Le fantôme au tambour qui joue aussi bien de nuit que de jour... Si c'est de lui que les visiteurs ont peurs, je crains qu'on ne puisse pas faire grand-chose. Soit le château ferme, soit les visiteurs apprennent à accepter l'idée qu'un être surnaturel fréquente le lieu.

_ Tu accepterais ça, toi ?

_ Techniquement, il a toujours été chez lui alors en soit... On n'a pas vraiment grand-chose à dire, je trouve.

_ Voyez-vous ça ? La bénie par Jeanne d'Arc qui cherche un terrain d'entente. Se moque mon colocataire.

_ J'ai sacrément envie de vous encastrer, vous n'imaginez pas à quel point. Râlais-je.

_ J'aimerais bien voir ça.

      Je me tourne subitement en entendant un bruit derrière moi. Seulement le vent et la pluie, on est en bord de mer, c'est normal. Mais malgré mon esprit logique, mon cœur ne cesse de s'affoler. J'ignore pourquoi mais je finis par comprendre à l'entente d'un grincement métallique sinistre.

     Je sais que l'on n'est pas seuls mais un fantôme traverse les objets sans les faires tomber. Ce qui veut dire qu'il y a quelqu'un d'autre ici qui s'amuse à faire peur aux visiteurs et c'est loin de me rassurer. Dans un réflexe naturel, je saisis u petit cylindre métallique dans ma poche, appuie sur un mécanisme avant de le lâcher et une barre en métal prend sa place dans ma main.

     Je la tiens le long de ma côte gauche, légèrement levée pour éviter de saccager le plancher d'époque et je me tiens prête à tenir le fauteur de troubles à distance. Alors, je ne bouge pas, faisant croire à l'intrus que je suis partie. Il va avoir une drôle de surprise en entrant dans la salle des banquets, ce qui me fait rire d'avance en silence. Je tends l'oreille, maîtrisant ma respiration et je ferme les yeux pour me guider à mon sixième sens. L'intrus finit par se pointer, j'éteins ma lampe et tends ma barre métallique à sa hauteur. Il s'arrête, je rouvre les yeux et je reste assez étonnée quand je vois un jeune-homme blond éclairé par la lune qui passe par la fenêtre dans mon dos.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant