If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)

Chapitre 22 : Cachotteries

        Journée banale avec Eliza, comme d'habitude quand on va à Londres. Du haut de mes cinq ans, je trouve déjà le moyen de me soustraire à sa vue, me cachant derrière un mur à l'angle d'une ruelle. Malheureusement, elle me retrouve et me remonte les bretelles comme jamais j'y ai eu droit avant cet instant. Tous les regards se tournent vers nous et un homme fend la foule, n'hésitant pas à l'interrompre.

_ Enfin, Eliza, elle veut juste jouer. Où est le mal, à son âge ? Ce n'est qu'une enfant. Lui dit quelqu'un derrière elle.

_ En quoi est-ce que ça vous... regarde ? Oh mon dieu, James. Ça fait combien de temps ? Demande-t-elle en se rendant compte de sa bourde.

_ Depuis sa naissance. On ne peut pas vraiment dire qu'elle a le meilleur patrimoine génétique. Entre ta mentalité instable et mon intelligence, ça va être une bombe à retardement, Eliza.

_ Toujours aussi aimable... Râle-t-elle.

_ Comment s'appelle ma fille ?

_ Jeanne. J'espère qu'elle ne deviendra pas comme toi.

_ Et j'espère qu'elle ne sera pas comme toi non plus. Pourquoi Jeanne, d'ailleurs ? Rapport à Jeanne d'Arc ? Une sainte victorieuse guidée par les voix divines ? Ou il y a autre chose ? Parce que je sais que tu ne crois en rien, tout comme je sais que ton inculture frôle des sommets.

      Je me réveille en sursaut et en sueur, la respiration haletante et le cœur battant à cent à l'heure suite à ce que je viens de voir. Un souvenir qui remonte à mes cinq ans. Ce n'était pas un rêve mais bien une partie de ma mémoire perdue qui me revient. Pourquoi maintenant et pas avant ? C'est illogique...

      Je me passe les mains dans les cheveux en soupirant profondément avant de tenter de contrôler ma respiration. Ça fonctionne et je calme les battements de mon cœur assez vite contrairement à ce que j'aurais pensé. Ça ne me surprend pas plus que ça et j'étouffe un bâillement en regardant l'heure. Il est assez tôt mais j'imagine que John ne dort pas alors je lui envoie un message pour savoir s'il peut m'envoyer les horaires de Molly afin que j'aille la voir aujourd'hui.

      En attendant une réponse, je me lève et je prépare le déjeuner, gardant mon portable à proximité. Je le consulte quand la vibration d'un message reçu se fait entendre et je souris en sachant que je la revois à treize heures cet après-midi. Je vais peut-être avoir des réponses alors je remercie John en lui souhaitant une bonne journée, lui laissant la possibilité de m'envoyer un message ce soir s'il le souhaite ou quand il veut. Je suis à disposition, après tout.

_ Pourquoi vouloir voir Molly ? Me demande une voix derrière moi.

_ Discuter entre filles. Ça fait un moment que je lui dois ça, après tout. Répondis-je en posant mon portable.

      Je mets deux tasses sur la table, servant le thé, et je m'installe tranquillement sur ma chaise. Mon colocataire reste debout, devant moi, m'adressant un regard que je ne sais pas comment interpréter. Je commence à boire ma tasse et manque de m'étouffer avec mon thé en avalant de travers après le sursaut que je viens d'avoir. C'est quand je pose le récipient que je comprends pourquoi j'ai sursauté, et ça me semble plutôt logique.

_ Vous êtes sérieux ? M'étranglais-je.

_ Si tu as un sommeil aussi agité, autant que dire que je suis sérieux. Aussi longtemps que tu dormiras avec moi et que tes nuits ne seront pas tranquilles, tu devras les mettre.

_ Bien, dans ce cas je vais passer mes nuits dans ma chambre, si vous êtes comme ça.

      Devant mon air joueur, il sait comment réagir mais semble réfléchir. Il a compris que j'avais l'habitude de ce genre de choses, fût un temps, et c'est pour cette raison qu'il cherche ses mots avec soin. Pour une fois que l'un de nous ne fonce pas tête baissée, c'est une grande première. On va ouvrir le champagne si ça continue aussi bien que ça.