Chapitre 28 : Un Joyeux Noël ?

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      La neige tombe à gros flocons dehors, recouvrant les rues et les toits de Londres d'un épais manteau blanc. Un temps pareil me rappelle mon enfance, quand je jouais dans le jardin chez mes grands-parents. J'y repense en buvant ma tasse de thé et en regardant la poudreuse tomber. Il est déjà cinq heures de l'après-midi, il fait bientôt nuit dehors et mon air morose à l'approche du 25 décembre est de retour. Chaque année la même rengaine, je déteste Noël. Les parents des génies de l'observation m'ont proposé de le faire avec eux mais j'ai refusé, ne voulant pas les déprimer et gâcher la fête. Ils n'ont pas insisté, comprenant ma décision.

      Alors je reste ici, dans cet appartement où je me suis réfugiée, passant cette fête avec mes trois amis de toujours et trois de mes gardes du corps. Jack est chez lui avec sa femme et sa fille et tout le monde a trouvé un moyen de combler cette journée si spéciale qui n'arrive qu'une seule fois dans l'année. Encore heureux pour moi, d'ailleurs.

_ Vous passez la journée comment, d'habitude ? Me demande Ryan en voyant mon trouble.

_ En général, ça finit chez Morgane ou chez Eléa et on passe la soirée devant un film. Oui, c'est niais, mais ça nous suffit d'être toutes les trois avec Aymeric. Répondis-je en nettoyant ma tasse.

_ Une soirée simple, en perspective.

_ Je ne le ferais pas ici. On est sept, on ne tient pas dans le canapé et mon écran d'ordi est trop petit.

_ Vous n'aviez pas un devoir à rendre ? Me rappelle William.

_ C'est fait, depuis longtemps. Je suis à jour dans mes cours, ne vous en faites pas pour ça. Juste le cours d'histoire à finir d'apprendre pour la rentrée et on n'en parle plus. J'ai le temps.

_ Jeanne, est-ce que tu vas bien ? S'étonne Eléa.

_ Je vais très bien, pourquoi ? Demandais-je en guise de réponse.

_ Tu es à jour dans tes devoirs pour la première fois en cinq ans. Tu es sûre que ça va ?

_ Parfaitement.

_ On ouvre le champagne ? Propose Morgane.

      Elle a droit à des refus et c'est Aymeric qui attire mon attention en demandant à ce que l'on parle seul à seule. J'accepte, mettant mon manteau en prévenant que l'on sort faire un tour et je prends mes clés avant d'être interceptée par William qui me tend un thermos. Je le remercie mais le refuse, mon ami me suit et on commence à marcher dans la rue enneigée.

_ Alors c'est définitif et officiel, tu ne reviendras pas en France ? Me demande mon ami.

_ Ma famille de ce pays de malheur m'a renié et on a demander une procédure d'éloignement, ce n'est pas pour rien. Surtout après ce que mon grand-père a fait. Hormis Morgane, Eléa et toi, je n'ai plus personne à aller voir en France.

_ Et Max, alors ?

_ Vous déposerez un bouquet sur sa tombe tous les quinze janviers de ma part ? Suggérais-je.

_ Quand je pense que c'était sa perte qui te mettait mal et que maintenant tu rayonnes de bonheur... Depuis combien de temps est-ce que je ne t'ai pas vu aussi heureuse ? Il serait tellement fier de toi.

_ Il l'est. Je peux t'assurer qu'il l'est.

     Et comme pour approuver mes propos, un chat noir aux yeux verts vient dans notre direction. Mon cœur manque de s'arrêter quand je le reconnais comme étant celui que j'ai vu au cimetière. Il se frotte à ma jambe et je le prends dans mes bras, constatant qu'il n'a pas de collier. Un chat errant, du coup.

_ Eh mais... C'est le chat qui traînait proche de la fac après ton départ. Il acceptait seulement les caresses de Morgane, Eléa et moi. Les tiennes aussi, si j'en crois ce que je vois. Il sifflait sur les autres qui cherchaient à l'approcher. M'explique Aymeric en prenant une photo.

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant