Chapitre 7 : Voyage en train

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       Il est actuellement deux heures de l'après-midi sur l'horloge au-dessus du comptoir. Le bar est loin d'être plein mais cette ambiance tranquille et chaleureuse me convient très bien. La fléchette que je viens de lancer se plante en plein centre de la cible, me faisant gagner la partie commencée il y a dix minutes. L'avantage de savoir viser. Je rends les projectiles au propriétaire, prends mon verre et m'installe au piano tout au fond.

      Les touches blanches et noires me font face, me ramenant des années en arrière durant les longues heures de pauses au lycée. On avait un piano dans la grande salle. Bien souvent, les gens ne savaient pas jouer alors ça faisait assez mal aux oreilles. Tout le monde s'en plaignait, j'ai finit par me mettre à jouer et depuis, ils m'ont demander des conseils. Bon souvenir de cette époque révolue.

     Le silence se fait autour de moi, j'inspire profondément en posant ma main droite sur les touches et je commence à jouer sans m'occuper du reste. Je sais que tous écoutent avec attention, sentant que ça fait longtemps que je n'ai pas ressentit ce qui me traverse actuellement. Les années ont passées mais cette flamme particulière est toujours là. Je n'en ai jamais douter et je savais que je la sentirais à nouveau un jour. Il me fallait juste un peu de temps.

      Le carillon de l'entrée se fait entendre et je souris instinctivement en reconnaissant cette présence familière. Mais ce n'est pas pour autant que j'arrête de jouer, bien au contraire, d'ailleurs. Je retrouve ce vieux plaisir qui m'avait manqué, bien plus que je ne voudrais l'admettre. C'était une façon comme une autre d'oublier mes ennuis, à l'époque.

_ Lacrimosa de Mozart. Me dit une voix dans mon dos.

      Mon cœur fait un bond dans ma poitrine pendant mon sursaut et je commence à stresser en le sentant si proche. Son souffle chaud sur mon oreille me fait perdre mes moyens et la fausse note était inévitable. J'arrête de jouer, ferme les yeux en sentant mon cœur s'emballer plus que de raison et me contient. Je n'ai qu'à me retourner pour... Mauvaise idée. Très mauvaise idée.

_ Pouvez-vous reculer de quelques centimètres, s'il vous plaît ? Demandais-je en reprenant le contrôle de ma respiration.

_ Depuis combien de temps n'as-tu pas toucher un clavier ?

_ Depuis que j'ai perdu Max. J'avais cessé de jouer quand je me suis demander à quoi ça rimait de vivre sans lui.

_ Mais pourtant...

_ Les choses que je faisais et ma façon de penser étaient absurde mais je n'étais rien de plus qu'une âme brisée, un cœur mort, une coquille vide. Je m'étais moi-même coupée de la société et je refusais toute visite pour éviter d'affronter le regard des autres. Je n'étais que l'ombre de moi-même, Sherlock. Avec lui je vivais, sans lui je tentais de survivre.

      Il ne dit rien, cherchant sans doutes ses mots, et finit par renoncer devant cette situation délicate. Je finis mon verre avant de me lever et je le pose sur le comptoir en payant ma consommation. Tous les regards sont tournés vers nous au moment de sortir mais on ne s'en occupe pas, laissant parler sans rien savoir.

_ C'était de l'alcool, ce que tu buvais ?

_ Bien sûr que non, enfin. C'était du jus de pommes. Je ne consomme pas d'alcool. Et avant que vous ne posiez la question, j'avais toujours une bouteille de soda pour les soirées avec la bande. Répondis-je avec un ricanement.

_ Tu n'as jamais été tentée ?

_ Absolument pas. Certains boivent pour s'amuser, d'autres pour oublier. Je n'entre dans aucune catégorie. Parce que je considère qu'on n'a pas besoin de boire pour s'amuser et que ceux qui le font pour oublier, c'est une méthode de lâche. Il faut mieux affronter ses problèmes au lieu de les fuir. Pourquoi vous êtes venus me chercher, au fait ?

If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant