Je regarde mon portable en arrivant à Shirrinford. Pas de réseau mais ça ne m'étonne pas. En même temps, vu le lieu hostile où je me trouve, ça n'a rien de surprenant. Il est trois heures de l'après-midi quand je franchis les sécurités avec le représentant du gouvernement et son frère. En revanche, je commence à angoisser quand je comprends que je vais devoir être seule dans cette épreuve. Je me charge de retenir les consignes en les écoutant avec une attention particulière et j'inspire profondément avant d'entrer dans l'ascenseur. Pour une fois dans ma vie que je vais respecter les règles, ça relève du miracle.
Mon angoisse se fait plus forte quand les deux portes s'ouvrent et j'avance d'un pas. La ligne blanche est bien visible alors je m'avance au maximum possible avant de m'asseoir pour éviter toute tentation. Des caméras de sécurité dans les angles de la pièce, une vitre qui nous sépare, une chambre simple et blanche. Rien ne me rassure ou ne m'inspire confiance dans cet endroit, c'est effrayant.
_ Je sais que tu as peur, je le sens. Me dit Eurus sans se retourner.
_ Non, tu crois ? Rien ne peut me rassurer ici. Cet endroit me file la chair de poule. Rétorquais-je.
_ J'imagine qu'ils t'ont dit de respecter la limite, raison pour laquelle tu es assise. Est-ce moi que tu crains, ou la sanction qui tombera si tu ne respectes pas les consignes fixées ?
Je recule légèrement, mon estomac noué, mon cœur battant à tout rompre, ma gorge sèche. Elle se tourne dans ma direction, ravie d'avoir réussi son coup pendant que je me pose mille et une questions. Brunes, les cheveux longs, les yeux verts, les traits tirés et entièrement vêtue de blanc, j'ai devant moi la sœur des deux génies de l'observation. Et autant le dire, elle me fait si peur que la vitre de sécurité ne me rassure pas.
_ Je ne m'attendais pas à ce que tu sois rousse. Me dit-elle avec un amusement perceptible.
_ Je ne m'attendais pas à ce que ce soit la première remarque que tu me ferais. Répondis-je d'un air fébrile.
_ Intéressant. Même effrayée et au plus mal, tu persistes à riposter. Ta bravoure est inutile, Jeanne, je dirais même stupide, en fait. Visiblement, ton assurance et ta sérénité venaient du fait que quelqu'un veillait sur toi. C'est étrange comme les choses évoluent.
Mais comment fait-elle ? Même les deux frères ne me mettraient pas dans un tel état. Qu'est-ce qu'elle a de plus qu'eux pour que je ressente un tel mal-être ? C'est impossible. Jamais personne ne m'a autant effrayé au cours de ma vie. Alors qu'est-ce qu'elle a de plus ?
_ Je sais que tu es la fille de James Moriarty, Jeanne. Montre-toi digne de lui, dans ce cas. Tu en meurs d'envie, je le vois dans ton regard.
A ses mots, je me lève et m'approche de la vitre sans m'occuper de l'alerte annonçant que j'ai franchir la limite et je lui donne droit à un regard mauvais, uniquement guidée par la colère que j'éprouve pour elle à cet instant précis. Mais elle ne tremble pas et se contente de m'afficher un sourire satisfait.
_ A la différence de mon père, je m'occupe des choses par moi-même et je ne cautionne pas le meurtre. Il était lui, je suis moi. Nous sommes deux personnes opposées, que ça te plaise ou non, Eurus. Il va falloir t'y habituer. Répondis-je froidement.
_ Ta peur n'était qu'une façade. Tu ne sais pas gérer tes émotions comme on le fait.
_ Plutôt crever que d'être un monstre dépourvu d'émotions. Ceci dit, tu n'es pas si vide de sentiment que ça, vu ta mélancolie.
_ Comment tu... ?
Sa satisfaction fait place à la surprise et je jubile de l'intérieur. Je me détourne pour reprendre ma place derrière la ligne, cachant mon sourire, ravie que mes oreilles me servent à quelque chose. Plutôt pratique de comprendre la musique, enfin de compte.
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If love is just chimic, I'm a scientist (Sherlock Fanfiction)
Fiksi PenggemarJeanne, étudiante française fuyant son pays, est approchée par le représentant du gouvernement britannique, Mycroft Holmes. la jeune-fille a décider de vivre à Londres pour fuir son passé et refaire sa vie. Mais elle cache bien des secrets que le dé...