La belle et le Roux [ShanksxOC]

VIII ❦

Les jours se suivirent, bientôt cela fit un mois que Juliette Sforza était à bord du Red Force. Si son avenir auprès de l'équipage était encore incertain, tous s'accordaient à dire que, tout de même, c'était bien plus chouette d'avoir quelqu'un de compétent aux fourneaux. Finis l'angoisse des repas préparés par Rockstar, finis de tirer à la courte paille pour savoir qui allait être de corvée de patates, finis les plats insipides et les viandes cramées.

Malgré la réprobation de son second, Shanks le Roux devait bien avouer qu'il appréciait l'étrangère. Elle avait cette capacité à être tout à fait docile, elle disait «Oui capitaine», «Bien capitaine», mais était également capable d'une insolence cinglante, notamment lorsqu'il était question de défendre ses droits. Comme la fois où Lucky Roux l'avait sifflé pour l'appeler, elle avait serré les poings et avait débité tout un laïus comme quoi elle n'était pas un chien, et que celui qui la sifflait à nouveau avait intérêt à ne pas trop tenir à ses bijoux de famille. Oui, Shanks appréciait, et respectait, la manière dont ce petit bout de femme ne se laissait pas faire.

Une après-midi, après le déjeuner, Shanks garda sa prisonnière près de lui pour une sérieuse discussion sur ce qu'elle prétendait savoir de l'avenir. Elle resta prudente, argua que les livres dont elle tirait son savoir ne racontaient pas l'histoire du Roux, mais celle de Luffy, que Shanks n'était qu'un personnage secondaire dans son histoire, ce qui le vexa un peu de prime abord. Ce qu'il retint de cette conversation, ce fut surtout que Juliette était pleinement consciente de ses responsabilités, des dégâts que pouvaient engendrer une volonté de sa part d'intervenir sur le cours de l'Histoire. Le roux en fut rassuré et décréta que ni lui, ni aucun de ses hommes, ne la questionnerait sur leur avenir. Après tout leur vie était une aventure qu'ils voulaient vivre.

À mesure que les jours défilaient, Juliette prenait ses marques sur le Red Force. Bien sûr elle gardait une distance avec l'équipage, au fond elle n'était qu'une prisonnière, une passagère clandestine. Au mieux était-elle une invitée dont on se débarrasserait bientôt. Mais, la routine aidant, se lever le matin devint moins dur, la cuisine devint son territoire et lorsqu'elle était de corvée de ferme elle prenait le temps de cajoler les animaux qu'elle avait pris soin de nommer, au grand dam des hommes de l'équipage.

- Avec les compliments de Marguerite, avait-elle annoncé en servant un riz au lait.

- C'est qui ça Marguerite ?

- La vache qui a donné son lait pour vous nourrir, vous savez, 4 pattes et des sabots.

- Tu as donné des noms aux bêtes ? S'était étonné le capitaine.

- Bien sûr, avait répondu Juliette comme si ça allait de soi. La noire c'est Marguerite, la marron et blanche c'est Mustang Sally et la petite rousse c'est Kiri.

- J'imagine que tu as aussi donné des noms aux poules ? Souris Yasopp que cela amusait beaucoup.

- Évidemment. Il y a Poule de luxe, Poule aux œufs d'or, Poulopot, Pouletergeist et Poulepotte. La chèvre s'appelle Biquette.