XIV. Quand les souris dansent... Le chat n'est pas loin

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Centre commercial de Dallas : 16 heures 04 minutes.

La montre de Lenny indique seize heures quatre. Déjà ? L'après-midi est passé à une vitesse fulgurante, nous avons arpenté plusieurs boutiques avant de trouver la robe « idéale » selon Annie et Youri. C'est vrai qu'elle n'est pas mal, j'arrive à me trouver belle dedans, ce qui relève de l'impossible en règle générale. À croire que ce mois passé dans cette nouvelle vie a été bénéfique. Je me sens légère et heureuse en regardant les quatre personnes qui m'accompagnent.

Le blondin a, comme il l'avait prévu, tenté d'emballer bon nombre de femmes. Il utilisait le prétexte de m'accompagner pour leur adresser la parole. Ce Don Juan bancal s'est fait remballer, plus ou moins virulemment, à plusieurs reprises, ce qui provoquait nos rires à chaque fois. C'était comme regarder une mauvaise série en direct.

– Ellie, je vais devoir te ramener, Milo m'a envoyé un message il y a trente minutes, je ne l'avais pas vu. Me lance Youri.

– D'accord. Je réponds.

Mon ventre me sert en pensant à ce que Milo dira lorsque je passerai sa porte : nous allons être en retard. J'emboîte le pas de Youri qui se dirige déjà vers l'escalator en faisant signe à Annie que nous partons.

– On y sera rapidement, t'inquiète pas. Me rassure le blond en marchant rapidement.

– Ça ne sera pas la peine. Dit une voix familière.

Milo apparait devant nous lorsque nous pénétrons dans le parking. Les muscles saillants de ses bras sont tendus quand il se place devant Youri qui paraît nettement moins rassuré qu'il y a quelques secondes.

– Ça fait trente putain de minutes que je t'ai demandé de la ramener. Continue froidement le brun. Il tient fermement dans sa main un pistolet, visiblement prêt à tirer.

– Je n'avais pas vu ton message. Réplique Youri légèrement irrité.

Pas le moins du monde impressionné par l'arme mortellement dangereuse de son ami. De mon côté, je suis figée, j'ai eu souvent l'occasion d'en voir. Seulement, les fois où ils se trouvaient dans une main, quelqu'un était voué à mourir.

– Je la ramène. Ordonne-t-il en rangeant son Glock dans la poche arrière de son pantalon.

Milo se dirige déjà vers son 4 x4 garé juste devant l'entrée et je le suis rapidement. Cette après-midi était pourtant agréable jusqu'à son arrivée. Frustrée de laisser le blond et irritée par l'attitude détestable de son ami, j'entre silencieusement dans la voiture. Je n'ai même pas envie d'essayer de lui soutirer des informations concernant le fameux dossier, qui m'était d'ailleurs sorti de la tête.

– Tu ne sortiras plus sans moi. Crache Milo.

Pardon ?

Tu remercierais Youri pour ça. Insiste-t-il.

– Il n'a rien fait. Je rétorque froidement. Il n'avait pas vu votre message.

Je décide si mes hommes sont coupables ou non. Je ne te demande pas ton avis ! Et tu n'es pas en position de le donner. Rugis Milo.

Je me recroqueville sur mon siège en subissant le ton qu'il emploie. Je déteste les cris, surtout quand ils me sont destinés.
Enfermée dans cette voiture, je n'ai qu'une envie, c'est de m'en extirper le plus vite possible. La distance entre moi et l'autre malade n'est pas assez grande.

Pas assez grande.

Pas suffisante.

Je suis à sa portée s'il décide d'être violent ; nos bras ne sont qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, bien que je me colle le plus qu'il m'est possible à la portière. J'agrippe discrètement la poignée, prête à sortir de cet enfer. Comme si ça pouvait nous faire arriver plus vite à l'hôtel.

Nos Ombres Rouges - TOME 1 ( Corrigé )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant