Chapitre 1 : Une folle chez les serpents !

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C'était la fin d'une journée banale à Poudlard, et tous les écoliers se retrouvaient dans la grande salle, mangeant aux tables de leur maison respective. Celle des Poufsouffle était calme et bonne enfant, et celle des Serdaigle calme et réfléchie. Les Gryffondor étaient exubérants et les Serpentard froids, tellement glacials que même les plats chauds en refroidissaient.

Bref, tout semblait normal. Mais ce que tous avaient remarqué était l'absence flagrante du directeur. Le grand fauteuil de Dumbledore était vide depuis le repas de midi, dernier moment où le grand mage y avait posé son auguste postérieur. La raison de cette absence allait être révélée quelques secondes plus tard, même si aucun des élèves ne le savait encore.

L'immense porte en bois massif s'ouvrit en un long grincement et Dumbledore entra dans la salle où toutes les maisons s'étaient tues, sauf les Gryffondor (toujours aussi casse-oreilles, ces gentils petits chatons !). Après un regard qui aurait dû être agacé, mais qui ne fut que légèrement attendri (certains auraient dit gâteux), le directeur avança jusqu'à sa place où il amplifia sa voix grâce à une formule magique. Tel un grondement de tonnerre, le discours commença.

- Mes cher élèves...

Dès les premiers mots, Drago Malefoy, aussi surnommé le prince des serpents, eut envie de lancer un Doloris au directeur. « Mes chers élèves », vraiment ? Pourquoi ne pas dire directement : « mon cher petit chouchou de Potter et toute sa clique de soi-disant amis, ainsi que tout le reste de l'école dont je me fous éperdument ! » ? Hein, pourquoi ne disait-il pas la vérité, cet horrible vieillard gâteux ? Pensa haineusement le serpent.

Dumbledore, inconscient de l'appellation peu flatteuse que lui avait donné le Serpentard, termina son discours.

- Et je vous demande donc de l'accueillir avec... gentillesse, conclut-il, un étrange sourire voletant sur ses lèvres au dernier mot, tandis que ses célèbres lunettes en demi-lune qui, une fois n'est pas coutume, étaient remontées, glissaient doucement jusqu'au bout de son nez où elles restèrent dans un équilibre précaire.

Avant que les quelques élèves de Poudlard disposant d'un cerveau suffisamment développé (c'est à dire très peu) aient pu trouver une explication à ce sourire peu habituel, la porte s'ouvrit pour la seconde fois en quelques minutes. Et là, tous se dirent qu'ils devaient avoir quelque chose de louche dans leur jus de citrouille. Une nouvelle drogue donnant des hallucinations, sans doute.

- Une... moldue ? s'étouffa Ron en détaillant la nouvelle élève.

En effet, la jeune fille qui se trouvait sur le pas de la porte n'était pas habillée de la traditionnelle robe de sorcier, mais par un ensemble légèrement plus ... original ? Un petit haut argenté moulant, une mini-jupe verte plissée, de longues chaussettes blanches montantes jusqu'aux genoux, et de petites baskets argentées agrémentées de trois lignes vertes sur le côté. Ses longs cheveux verts étaient assemblés en une queue de cheval en haut de sa tête grâce à un élastique noir.

La jeune fille sembla inconsciente du trouble qu'elle avait créé, et elle s'avança d'un pas sautillant jusqu'au choixpeau que lui désignait le professeur McGonagall. Elle s'assit sur le tabouret, balançant ses jambes dans le vide, toujours ce sourire immense sur le visage.

Une seconde passa. Puis une deuxième. Après plusieurs minutes, le choixpeau grommela quelque chose.

- Pardon ? fit le professeur McGonagall en se penchant pour mieux entendre.

- Sgremble, recommença le chapeau.

Voyant que personne ne comprenait, il consentit à parler en articulant.

- J'ai dit ser-pen-tard. Ce n'est pas compliqué à comprendre, non ? Maintenant, enlevez-moi de sa tête et ne comptez plus sur moi avant plusieurs mois, elle m'a filé un mal de tête à assommer un dragon !!!

Tous furent soufflés par la répartie du choixpeau. Jamais il ne s'était montré aussi agressif. Cependant, cela ne parut pas déranger la jeune fille qui enleva délicatement le chapeau grommelant dans sa poussière.

- Merci pour l'accueil ! Par contre ça manquait un peu d'énergie ! fit-elle avec un grand sourire, tout en lui donnant une petite tape, envoyant plusieurs siècles de poussière dans l'air de la grande salle.

Quelques professeurs toussèrent, et la fille plaqua sa main devant sa bouche avec une exclamation mêlant surprise, légère hilarité, et un petit début de repentir. Exactement comme une enfant de cinq ans surprise la main dans la boite de chocogrenouille.

- Bon, bah... Salut ! fit-elle en s'adressant aussi bien aux professeurs qu'au choixpeau qui avait décidé de déprimer dans son coin, avant de se diriger d'un pas élastique vers la table des serpents.

Ces derniers la regardèrent arriver comme si elle était leur condamnation à mort.


SuikoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant