Suiko

Chapitre 29 : L'examen !

Aujourd'hui, la boucle sera bouclée. Ce fut la première chose que pensa Matsuzo en se réveillant.

Aujourd'hui, il obtiendrait son A.S.P.I.C et pourrait enfin déployer ses ailes. Il n'y avait aucune peur dans l'esprit du jeune sorcier, seulement une tranquille assurance.

Aujourd'hui, il redeviendrait complètement lui-même.

Les autres élèves n'étaient presque pas stressés, conscients des progrès phénoménaux qu'ils avaient réalisés en quelques semaines. Matsuzo se présenta à la première épreuve. Il avait l'impression de flotter. Tout lui semblait irréel, comme s'il regardait par les yeux d'une autre personne.

Soudain, il sentit une main se poser sur son épaule. Il se tourna lentement. Severus Rogue.

- Mademoiselle Nakatomi, vous passerez les examens dans l'aile sud du château. Mesure spéciale du directeur.

- Bien professeur, murmura Suiko avant de s'éloigner.

Avant d'essayer de s'éloigner serait plus juste : le professeur avait laissé sa main sur l'épaule de la jeune fille, lui interdisant le repli stratégique qu'elle comptait opérer.

- Vous n'avez pas à vous en faire pour cet examen, j'ai bien vu que toutes vos chutes pendant mes cours n'étaient pas accidentelles, murmura le sévère professeur, avant de s'éloigner dans un tourbillon de robes noires.

- Ah bah ça alors... murmura Suiko, stupéfaite.

L'intervention déroutante du professeur de potion lui avait remis les idées en place, et c'est avec une énergie retrouvée qu'elle se pointa devant la première porte. Premier examen, défense contre les forces du mal.

Elle remplit rapidement le questionnaire, et le tendit en un temps record à l'examinateur qui bredouilla d'étonnement devant sa rapidité.

- Bien, passons à la pratique.

Matsuzo haussa mentalement les sourcils, tandis que Suiko se composait un air de surprise polie.

L'armoire qui se trouvait au fond de la pièce s'ouvrit, et l'atmosphère devint glaciale, tandis qu'un brouillard vicieux se répandait dans la pièce. Le cœur de Matsuzo se figea dans sa poitrine, alors qu'il sentait tous les souvenirs douloureux lui revenir dans la figure, amplifiés puissance mille.

- Spero Patronum !!!

Un énorme grizzli se précipita sur le détraqueur et l'écrasa au mur d'un puissant coup de patte, comme un chat l'aurait fait d'une mouche, avant de le mordre violement là où se situait la cagoule de la créature. Il enfonça profondément ses griffes, réduisant les bras putréfiés en lambeaux. Le détraqueur émit un râle de douleur. L'ours argenté se sépara enfin du tas de chiffons inerte, qui émit un petit bruit mat en touchant le sol. L'animal revint dignement vers Suiko et la laissa lui caresser doucement le museau, avant de consentir à disparaitre.

L'examinateur était au sol, secoué de tremblements. Quand Suiko s'approcha de lui, elle put entendre quelques mots hachés.

- ... Vrai détraqueur... Pas prévu... Démissionner...

Matsuzo retint un petit rire, mais s'agenouilla à côté de l'homme terrifié.

- Chut, calmez-vous. Le détraqueur a disparu, tout va bien.

L'homme se remit progressivement de sa frayeur. Il se releva enfin, épongeant son front.

- Et bien mademoiselle, je ne peux que vous donner la note maximale pour cette partie !

Suiko eut un sourire et remercia le pauvre examinateur, avant de sortir de sa salle pour sa prochaine épreuve.

Après plusieurs heures, elle en eut fini avec ses examens du matin. Elle retrouva les autres élèves dans la grande salle, et les commentaires allaient bon train. Tous étaient confiants, et le torse de Matsuzo se gonfla de fierté : il était très content de ses élèves. Cependant la pause se finit rapidement, et tous repartirent à leurs plumes.

Suiko fit un grand sourire au professeur Rogue, quand elle le vit l'attendre devant un chaudron.

Alors qu'elle transformait un large morceau d'écorce de sapin en toutes petites lamelles, la voix de Rogue résonna.

- Vous avez perdu votre bague ?

- ... Non. Je l'ai rendue à ceux qui en avaient plus besoin que moi.

Et sur cette réponse pour le moins mystérieuse, Suiko fit calmement glisser les lamelles de sapin dans son chaudron.

Enfin, tout fut finalement fini, et Suiko alla rejoindre les autres élèves. Elle les trouva fatigués mais contents d'eux. Alors qu'elle allait vers Hermione qui se rongeait les ongles à cause du stress, elle fut interceptée par un homme. Il était légèrement bedonnant, ce qui ne l'empêchait pourtant pas d'avoir un visage ridé et maigre comme un grain de raisin sec. Matsuzo le reconnut du premier coup d'œil, pour avoir de temps en temps vu son visage dans la gazette des sorciers. Mais que f... faisait il là ?

- Bonjour, je suis M. Cornelius Fudge, premier ministre du conseil des sorciers, se présenta l'homme.

- Enchantée, Suiko Nakatomi. Elève de Poudlard, répondit Suiko en forçant sa voix à prendre une tonalité extrêmement respectueuse, tout en serrant fermement de main de l'homme.

- J'ai voulu venir voir l'élève qui comptait obtenir son A.S.P.I.C en cours d'année, alors qu'elle n'était même pas dans la classe lui permettant d'avoir ce diplôme, rit le ministre, un certain mépris transparaissant dans sa voix.

- Ne vous inquiétez pas, j'aurais mon ASPIC. Et avec la meilleure mention qu'il est possible d'avoir, fit Suiko en rivant son regard confiant dans celui, surpris, du ministre.

- Vous semblez bien confiante.

- J'ai des capacités qui me le permettent. Au fait monsieur le premier ministre, enchaina Suiko avec un ton complètement différent, j'avais préparé un enchainement de sortilèges, si jamais on me demandait de montrer ce que je savais faire. Et comme je n'ai pas pu les réaliser lors de cet examen, me permettrez-vous de les présenter à mes camarades, pour les distraire du stress qu'ont occasionnés ces examens blancs ?

- Ce serait très intéressant, fit Dumbledore qui s'était approché subrepticement. Qu'en pensez-vous Fudge ?

- Et bien... Pourquoi pas, fit le ministre.

Dumbledore fit un petit clin d'œil à Suiko, qui eut un grand sourire. Enfin !

- Je vous promets que vous ne serez pas déçus !

***

Note de l'auteur : j'ai toujours trouvé le personnage de Severus Rogue trop unidimensionnel. C'est un peu dommage?