Chapitre 28 : Escalier et promesse.

2 1 0
                                    

- Directeur. Quelle surprise, fit-il platement.

Dumbledore s'assit à côté de lui, arrangeant calmement sa robe de sorcier.

- Lumos ! fit le directeur, éclairant le couloir.

Les yeux de Suiko se plissèrent face à cet afflux de lumière, et Matsuzo sentit qu'il arrêtait de couler dans l'océan intérieur. Sa progression se trouvait figée. Même s'il ne coulait plus, il ne se rapprochait pas de sa lumière intérieure. Il trouva quand même la force d'envoyer un regard interrogatif au directeur, ce qui était déjà un net progrès.

- Je pense que toute discussion devrait se faire dans la lumière, expliqua calmement le directeur.

- ... Ah. C'est une opinion.

Sans se soucier du manque d'enthousiasme dont faisait preuve le jeune homme, Dumbledore continua sur sa lancée.

- L'échelle a été enlevée il y a longtemps, car elle n'était plus sûre. Dans les coins humides, le bois ne tient pas longtemps. Cependant, comme tu n'es pas le seul à connaitre plusieurs recoins de Poudlard, d'autres se sont trouvés dans cette situation avant toi. Quelqu'un a donc imaginé un ingénieux système que je trouve aussi pratique qu'amusant.

La longue tirade du vieil homme fut récompensée par une petite étincelle de curiosité qui s'alluma dans les yeux noisette de son élève.

- Je vais te le montrer. Je pense qu'il te plaira !

L'étincelle s'intensifia, faisant regagner un peu de leur brillant aux yeux ternis.

Le directeur se leva, épousseta ses robes, et leva enfin sa baguette. Il prononça une formule, tout en tapotant une pierre qui était curieusement blanche.

Tout un pan du mur sembla se multiplier, les nouvelles pierres s'agençant d'elles-mêmes pour former un large escalier. De grandes marches, stables et bien lisses, étaient encadrées par de solides rampes décorées de délicates fresques. Un escalier sûr et fonctionnel, auquel s'était rajoutée une touche artistique. Les fresques avaient dû être difficiles à faire, tout aussi bien par leur finesse que par leur disparition complète quand l'escalier se résorbait.

- ... Magnifique, murmura Matsuzo.

- Je trouve aussi, fit le directeur, tout en commençant à gravir l'escalier, entrainant le jeune sorcier à sa suite. Il a été fait par deux élèves qui étaient dans des maisons différentes. Un venait de Poufsouffle, l'autre de Serdaigle.

Ils passèrent devant un magnifique blaireau en train d'enlacer amoureusement un aigle qui lui rendait son étreinte.

- Ils s'aimaient, et se donnaient souvent rendez-vous au toit. Cependant, l'état de l'échelle inquiétait le garçon, qui avait peur pour la sécurité de son amoureuse. Ils ont donc créé cet escalier.

Les deux sorciers arrivèrent en haut des marches, et se retrouvèrent sur une petite plate-forme de deux ou trois mètres carrés, qui avait été aménagée sur le toit. Tout Poudlard s'étalait à leurs yeux. Matsuzo s'appuya contre la barrière qui protégeait les distraits d'une chute peu conseillée. Il était submergé par la beauté de cet endroit qui était toujours aussi saisissante, malgré les siècles qui s'étaient écoulés.

Dumbledore le rejoignit silencieusement, et ils se perdirent pendant plusieurs minutes dans la contemplation du paysage. Un instant hors du temps s'installa.

- Matsuzo.

- Oui ?

- Peux-tu me raconter qui était Suiko ? Je ne pense pas que tu aies choisit ce prénom au hasard.

SuikoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant