L'annonce du directeur calma immédiatement tous les élèves, et ils se précipitèrent dans les couloirs. Aucun ne voulait manquer le train et être privé de vacances !
Ce fut donc en plein milieu d'une joyeuse bousculade que fusa la première question.
- Suik... Heu, c'est quoi ton nom déjà ?
- Oh, je sens que ça va me suivre longtemps, pensa le jeune homme, avant de reprendre à haute voix : c'est Matsuzo. Matsuzo Nakatomi.
- Mais elle est où Suiko ?
- Crétin ! Matsuzo était Suiko depuis le début ! Mais tu dormais ou quoi ?
- Et au fait, pourquoi t'es venu à Poudlard sous la forme d'une fille ?
- Pour pouvoir les voir nues dans les dortoirs !!! hurla un garçon.
Plusieurs élèves faillirent se casser la figure, et ne restèrent sur leurs jambes qu'en s'accrochant à droite et à gauche, sur d'autres élèves.
- Désolé de casser un mythe, mais les filles ne se baladent pas toutes nues dans les dortoirs, fit très calmement Matsuzo.
A ce moment une des filles ayant entendu la discussion fit trois pas en arrière. Une gifle retentit et Matsuzo pouffa intérieurement. Quelques-uns grimacèrent au bruit, mais aucun ne s'arrêta : ils n'avaient qu'une demi-heure !
- Au fait, pourquoi as-tu participé à l'entrainement de Quidditch ?
- En fait, je pense que Dumbledore voulait voir mes réactions, et que j'ai foncé tête baissée. Il craignait peut-être que le succès ne monte à la tête de Dubois, et qu'il ne monopolise trop Harry, le déconcentrant de ses études. Ces matchs leur auront donc fait comprendre qu'ils ne peuvent pas remettre tout entre les mains de leur attrapeur, car on finit toujours par trouver quelqu'un de plus fort que soi. Bref, qu'ils avaient intérêt à toujours donner le meilleur d'eux même et à ne jamais ne serait-ce que penser laisser Harry faire tout le boulot.
- T'as pas répondu à la question !
- Ah ? Mais vu que c'était que des entrainements, les résultats ne comptaient pas. Je pouvais donc faire ce que je voulais. En plus, ça faisait trop longtemps que je n'avais pas joué au Quidditch.
- Eh, Matsu, tes sabres, c'est des vrais ? coupa une des filles, qui n'arrêtait pas de les regarder depuis le début.
- Oui. Le premier est un jintachi. Il est utilisé pour la guerre et m'a été offert par mon père. Le deuxième un poignard enchanté, c'est un cadeau de ma mère.
- Wow ! Impressionnant ! Et ils te laissent les garder en classe ? Mes parents à moi n'accepteraient jamais !
- C'est surtout qu'il y a mille cinq cent ans, on ne raisonnait pas comme maintenant.
- Attend, donc tu es né il y a mille cinq cent ans ???
- Oui. Enfin, c'est un arrondi : j'ai été prisonnier pendant mille cinq cent ans, alors que j'en avais dix-sept.
- En vérité, t'es un fossile ! rit un garçon, avant de se prendre une tape sur la tête. Quoi, j'ai raison, non ?
- Le fossile te dit de te dépêcher si tu ne veux pas passer tes vacances ici, fit Matsuzo avec un rictus effrayant
- Tu n'es pas trop crédible avec une robe, rit une des filles.
- C'est pas une robe, c'est un kimono pour homme !!! Un vêtement traditionnel japonais !! Et puis vos robes de sorcier y ressemblent beaucoup plus !
- Ouais, mais nous on... on... s'emmêla un garçon
- On n'a rien à dire ? tenta une fille.
Il y eu quelques rires et les différentes maisons se séparèrent, allant dans leurs salles communes respectives. Cependant, Matsuzo se trouva bloqué devant l'escalier des filles : maintenant qu'il était redevenu un garçon, il ne pouvait plus y aller. Et toutes ses affaires étaient restées à l'intérieur. Les filles lui adressèrent un regard désolé, et proposèrent de lui descendre ses affaires en même temps que les leurs.
- C'est super gentil, mais ce n'est pas la peine, sourit-il, touché par cette proposition. Je vous propose plutôt de prendre ce qui vous fait plaisir, et de le garder en souvenir de notre amitié ! Ramenez-moi juste le matériel scolaire, le coffret de maquillage, et ma valise. S'il vous plait.
Matsuzo s'écarta pour laisser passer les filles. Une fois que le troupeau eut disparu dans les escaliers, la salle sembla beaucoup plus calme. Le jeune diplômé se rendit brusquement compte qu'il n'avait pas de chaussures dignes de ce nom. Il se mit aussitôt en devoir de régler de problème : il dédoubla un des nombreux chandeliers, réfléchit quelques secondes, puis prononça une formule. L'objet bougea, se resserra, changea de couleur, et devint finalement une paire de geta. A deux dents et pourvues d'une lanière en tissu noir, les sandales japonaises se mariaient parfaitement avec le kimono. Matsuzo les enfila et approuva mentalement, voyant que son talon dépassait très légèrement : c'était la bonne taille.
A ce moment-là, les filles se mirent à descendre les escaliers, et une valise qu'il reconnut comme sienne lui fut remise. Il remercia, la prit, lui fit prendre la taille d'une mallette, et se mit en route. Il arriva tranquillement devant les barques permettant de se rendre au Poudlard Express.
- Hagrid ?
Le garde-chasse le regardait fixement, ses sourcils broussailleux froncés.
- Pardon Suiko, mais comment t'appelles-tu déjà ?
- Ah non, pas vous aussi, gémit Matsuzo.
Quelques rires retentirent dans son dos.
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Suiko
FanfictionUne OC haute en couleur (littéralement), avec des vêtements trop moldu pour être un bon sorcier, et des habitudes trop sorcier pour être un bon moldu, arrive à Poudlard. Energique et décalée, quelque chose semble pourtant étrange avec son comportem...