Suiko

Chapitre 33 : Maquillage et sardine.

Tout le train résonnait de rires : les élèves, petits et grands, avaient hâte de retrouver leur famille.

De son côté, Matsuzo parcourait le train, à la recherche d'une certaine personne. Enfin, il l'aperçut à travers une vitre. Il poussa la porte et entra dans la cabine. Les discussions qui s'étaient tues quelques secondes à son arrivée, juste pour le saluer brièvement, reprirent leur cours sans plus se soucier du nouvel arrivant.

- Hermione ?

- Oui Matsuzo ?

- J'aimerai t'offrir quelque chose, fit le jeune sorcier, heureux que quelqu'un ait enfin retenu son prénom.

Tout en disant ces mots, il avait ouvert sa valise et en extirpait un coffret d'acajou.

- Oh, pour moi ? Qu'est-ce que c'est ? demanda la Gryffondor, curieuse.

Pour toute réponse, un petit sourire énigmatique prit place sur les lèvres du sorcier. Sa curiosité poussée au maximum, la jeune fille ouvrit le coffret. Un « oh ! » de stupéfaction franchit ses lèvres, tandis que son cerveau travaillait déjà à chercher les causes d'un tel présent. Hermione remercia chaleureusement Matsuzo, mais ce dernier l'interrompit.

- En vérité Hermione, il y a un sens à ce cadeau.

- Il y a un sens à un coffret de maquillage ? A part embellir celle à qui il est destiné, je n'en vois pas.

- Eh bien, c'est pourtant simple. J'ai l'impression que tu as un petit faible pour ... un certain garçon ... de ta classe...

Le sourire de Matsuzo s'accentua quand il vit le rougissement qui colorait les joues d'Hermione.

- Elle est sérieusement amoureuse de quelqu'un ? demanda Ron à un autre élève.

- ... ouais ... je crois ...

- Je me demande qui c'est ! fit le rouquin, faisant prendre un air catastrophé aux deux autres membres du trio légendaire.

Matsuzo continua :

- Cependant, tu as bien dû remarquer à quel point ce garçon pouvait être bouché. Attention, je ne dis pas qu'il est bête ! Mais avoue quand même que toute personne normale aurait fini par remarquer l'intérêt que tu lui portes ! Même Harry s'en est rendu compte, c'est pour te dire ! Pour en revenir au coffret, je vais t'expliquer pourquoi je te l'ai offert. Ton petit ... amour secret, est tellement buté que si tu restes comme ça sans rien faire, les choses vont vraiment continuer à trainer en longueur ! Ce coffret est donc une invitation, un moyen que je mets à ta disposition, pour ouvrir les yeux de ce petit r... crétin. Libre à toi de l'utiliser ou non, ce n'est qu'une proposition de ma part.

La bouche d'Hermione s'était ouverte au fur et à mesure que Matsuzo débitait son petit discours. Ce stratagème était tellement Serpentard ! Ce fut aussi l'avis de Harry. Ron n'exprima rien, essayant déjà d'imaginer Hermione avec du maquillage. Ce fut finalement Harry qui rompit le silence :

- Eh, il a quoi Pattenrond ?

Le chat orange était tendu comme un arc en direction de Matsuzo. Il étirait le plus possible son corps, les pattes à l'extrême limite de la banquette menaçant à tout moment de glisser, et de le faire tomber au sol. Les moustaches qui jaillissaient de son visage curieusement écrasé se tendaient devant lui, comme les mandibules d'un coléoptère. Bref, tout son être était tendu en direction d'un point, la petite valise que Matsuzo avait négligemment posé sur la banquette opposée au pauvre félin.

- Oh, tu es vraiment trop intelligent toi ! rit le sorcier en ouvrant les sangles de son bagage d'une main experte. Ou du moins, ton estomac l'est !

Sous le regard curieux des autres occupants de la cabine, il plongea la main dans sa mallette et en ressortit une sorte de sachet. C'était en fait un petit torchon fermé d'une ficelle bleue. A la vue de cette chose pourtant banale, Pattenrond s'étira encore plus, son petit corps poilu se trouvant presque à l'horizontale. Et ce qui devait arriver arriva : le Poudlard Express eut une imperceptible secousse, et les pattes glissèrent de l'extrême bord où elles étaient posées. Le matou fut déséquilibré par cette secousse pourtant minime, et tomba lamentablement au sol avec un miaulement de surprise digne d'une sorcière par nuit de sabbat.

Quelques rires étouffés saluèrent la prestation pour les moins surprenante du félin. Ce dernier, avec un air de dignité absolue, s'assit au sol. Il avait atterri sur ses pattes, donc une partie de l'honneur était sauve. Matsuzo eut un bref sourire, mais s'accroupit devant le chat, gratifiant sa petite tête écrasée d'une caresse. Le sorcier ouvrit ensuite son sachet, découvrant deux petits poissons posés sur une soucoupe de fer-blanc. Tout ragaillardi, le chat se jeta dessus, faisant fi de la dignité qu'il avait péniblement essayé de garder.

Pendant que les garçons étaient fascinés par la vitesse d'engloutissement du félin, Hermione regarda Matsuzo.

- Merci beaucoup. C'est vraiment un bon cadeau.

- Je suis content qu'il te plaise, sourit le jeune homme.

Il se releva ensuite, et sortit du compartiment.

- Je dois aller trouver quelqu'un. Bonnes vacances à tous !