Chapitre 22 : Le directeur.

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Quelques mois auparavant

J'ai relu encore une fois la lettre reçue il y a quelques jours grâce à un Epervier du Japon femelle (je savais qu'elle était de sexe féminin grâce à ses yeux jaunes et son ventre noir rayé). Si on enlève toutes les formules de politesse plus ou moins indispensables, on peut comprendre que le directeur actuel de Poudlard, un certain M. Dumbledore, viendra ce matin pour voir s'il est possible que j'intègre Poudlard en cours d'année. J'ai soupiré et posé le papier sur la table basse. On dit beaucoup de choses contradictoires sur cet homme. J'allais donc devoir m'en faire ma propre idée.

Mon invité voudrait sans doute boire quelque chose, et si l'examen se prolongeait, il mangerait sans doute ici avant de terminer et de fixer sa décision. Je devais donc être prêt à lui présenter des rafraichissements, et sans doute un repas. Il fallait que tout soit au mieux, car cela pourrait influencer son jugement.

Deux heures plus tard, j'ai senti les sortilèges qui protégeaient le domaine se contracter, et repousser un intrus. Je me suis levé, et dirigé rapidement vers le grand portail. Plus mon invité attendrait, plus il serait dans de mauvaises dispositions. Je me suis donc empressé de pousser les portes en bois de chêne renforcé de métal. Les deux battants se sont écartés à vitesse moyenne. En effet mieux valait qu'il ne se prenne pas l'une de ces planches de bois, elles pesaient chacune une bonne centaine de kilos. Et même si cela me permettrait de montrer mes talents en médecine, tant que je n'avais pas évalué sa personnalité, mieux valait être prudent.

Un vieux monsieur s'est approché des portes désormais ouvertes. Il avait une longue barbe argentée qui coulait sur sa robe de sorcier bleue, et une cape violette était posée sur ses épaules. Ses pieds étaient emprisonnés dans des bottines à talon dont les boucles étincelaient faiblement. Bref, c'était un sorcier actuel vêtu de la même façon que tous les anciens sorciers. Mauvais point. Sans doute un vieux conformiste.

- Salut, vous êtes monsieur Dumbledore ? ai-je fait en lui tendant la main.

- Oui, mais appelez-moi juste Dumbledore, mademoiselle Nakatomi, m'a-t-il répondu avec un sourire, remontant ses lunettes et me serrant doucement la main. J'espère ne pas avoir fait patienter vos parents.

- Oh, aucun risque ! ai-je ri. Ils sont en déplacement aux Etats-Unis !

Le directeur fut fidèle à la réputation des anglais, car pas un de ses muscles ne trahit la surprise. Surprise qui aurait dû être causée par ma réponse, mais aussi par ma tenue, ou le peu de la propriété qu'il pouvait voir. Si je lui avais annoncé que l'eau mouillait, je pense qu'il l'aurait pris avec la même expression.

Nous traversâmes le jardin, marchant entre des arbres de plusieurs siècles, de jolis rochers moussus, et trois grands étangs où nageaient auparavant des carpes aux couleurs flamboyantes. Nous passions justement au-dessus d'un de ces étangs grâce à un très beau pont en bois rouge, et les fleurs de lotus s'ouvrirent.

- Ces fleurs ont été enchantées pour s'ouvrir dès que quelqu'un passe le pont. C'est super joli, non ? En plus, comme la maison est bâtie en plein centre de Tokyo, il y a des sorts qui filtrent l'air super pollué. On respire beaucoup mieux comme ça ! C'est important de bien respirer, très important !

Enfin, après plusieurs minutes de marche, nous sommes arrivés devant ma maison. Nous avions au préalable dépassé le pavillon où se tenait la cérémonie du thé. Celui des bains et le belvédère se trouvaient un peu plus loin. Dumbledore s'est assis sur le fauteuil que je lui présentais. En effet, je me doutais bien qu'un Anglais trouverait la terre trop basse. Il a sorti plusieurs rouleaux de parchemin de son sac, ainsi qu'un chaudron et divers ingrédients.

SuikoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant