Chapitre 18 : Corps, géographie, Gringotts.

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Deux ans et quelques mois auparavant.

Je me suis écarté de mon corps. Enfin, après presque trois ans à patiemment accélérer la division des cellules, puis à la faire grandir et vieillir, cette masse de chair et d'os était prête à m'accueillir !

J'ai fait quelques tours autour, tout excité à l'idée de retrouver une enveloppe de chair ferme. Je l'ai regardée attentivement une dernière fois, puis suis entré à l'intérieur.

J'ai doucement ouvert les yeux que je savais être couleur chocolat, et ai tourné la tête. Sentir ce qui était maintenant mes muscles était une sensation des plus grisantes, pensais-je en levant la main, bougeant les doigts en tous sens.

Je me suis relevé progressivement, et ai fait quelques pas, chancelant au début, mais bien plus sûrs après quelques secondes de cet exercice. Bon, maintenant, habillons nous, et partons d'ici ! Sur ces bonnes pensées j'ai fait apparaitre un pantalon bleu, une chemise, des chaussures, et des sous-vêtements. Ensuite, il s'agit d'aller chercher de l'argent ! Direction la plus grande banque des sorciers, j'ai nommé Gringotts !

J'ai mis à profit mon nouveau corps tout neuf pour monter un escalier. Je me suis retrouvé au grenier, une grande pièce à peine encombrée par quelques coffres. Trois contenaient de vieux parchemins attestant de mon autorité en tant que fils du seigneur Nakatomi, et le quatrième, mes anciennes affaires de Poudlard. Tous mes anciens cours se trouvaient là, avec en plus quelques affaires de mes parents, que j'avais récupérées à la va vite. Quelques bijoux de ma mère, le sabre de mon père, ... Mais ce qui m'intéressait était une minuscule boite, de la taille d'une paume de main.

J'ai ouvert le coffre et ai passé une main sur le saya (fourreau) rouge, là où des traces de brûlure blessaient le bois laqué. Avec un sourire triste et un respect infini, j'ai écarté le sabre pour attraper la petite boite. J'en ai ensuite retiré le couvercle, et un petit sourire est apparu sur mes lèvres quand j'ai vu ce qui y était dissimulé. Elle s'y trouvait toujours : la clef d'or qui donnait accès au coffre de mes parents. A la mort de ces derniers, j'avais négocié avec les gobelins pour que le coffre renfermant la fortune de mes parents reste séparé du mien. J'avais pensé que cela me permettrait, si jamais j'avais un descendant, de lui léguer une fortune intacte. Et cela m'empêcherait aussi de céder à la tentation de l'achat, mon propre coffre ayant un contenu raisonnable.

J'ai caressé avec émotion la petite clef d'or, me rappelant plusieurs souvenirs. Mais j'ai secoué la tête. Ce n'était pas le moment. Je devais paraitre sur de moi, car les gobelins n'aimaient jamais rouvrir leurs coffres. J'ai donc inspiré un bon coup, et attaché la clef autour de mon cou grâce à sa chainette d'or. Ensuite je me suis concentré, ai transplané, et atterri en une petite détonation juste devant Gringotts.

J'ai fait un brusque arrêt. Vu que je compte analyser le monde moldu, il faudra que je visite plusieurs pays si je veux avoir une vue d'ensemble. Donc il me faudra de l'argent des différents pays. Cependant, les noms et les monnaies de ces pays ont forcément changés depuis ma « mort ».

J'ai obliqué dans le Chemin de Traverse, et me suis dirigé vers une petite boutique sombre portant le nom de librairie. Des énormes livres à l'épaisse couverture de cuir gravée d'or débordaient jusque sur la rue. Je suis entré dans la boutique et le vendeur m'a quasiment sauté dessus, me demandant ce que je voulais.

J'ai répondu vouloir un livre présentant la géographie actuelle, le plus précis et perfectionné possible. L'homme a foncé dans la boutique et est revenu quelques minutes plus tard, un large livre sous le bras. Il l'a ouvert devant moi, et j'ai commencé à le feuilleter, enregistrant les cartes dans un coin de ma tête. J'ai ensuite demandé plusieurs ouvrages sur les plantes médicinales. Tandis que le libraire fonçait dans les méandres de sa boutique, j'ai continué à feuilleter l'ouvrage. Quand il a déposé une pile de livres, j'ai délaissé le livre de géographie, ayant enregistré mes destinations futures. J'ai regardé ce qu'il avait déposé devant moi, et ai pris ma décision.

- Je les prendrai tous. Vous me les réservez, et je passe les payer dans un quart d'heure.

Il a acquiescé et, quelques minutes plus tard, je me trouvais devant Gringotts. J'ai poussé les immenses portes, et me suis trouvé dans une salle gigantesque. Elle était exactement comme dans mon souvenir. Cela prouvait le piètre niveau d'évolution des sorciers : contrairement aux moldus qui rivalisaient d'ingéniosité, la magie avait empêché l'évolution des sorciers, que ce soit en matière de technologie, mais aussi de mentalité. Et dire que cette même magie était l'argument massue de beaucoup de sorciers pour justifier leur soi-disant supériorité ! C'était à pleurer.

Bon, si mes souvenirs étaient bons, il y avait un bureau qui renseignait les sorciers sur les différentes fluctuations des monnaies moldues, et leurs conversions en Gallions, Mornilles, et autres Noises. Je me suis effectivement trouvé devant un bureau où plusieurs sorciers de différents pays entraient tour à tour en discussion avec des Gobelins ou des sorciers, qui répondaient à leurs questions.

- Je peux vous aider mademoiselle ? M'a demandé une voix enthousiaste.

Je me suis retournée, et ai failli me frotter les yeux. Un jeune homme roux, sa tignasse regroupée par un catogan, me regardait avec un grand sourire aux lèvres. Il était habillé de noir et chaussé de bottes en peau de dragon. Un croc de serpent était accroché à son oreille.

- Oui s'il vous plait. J'aimerais que vous me donniez les taux de change entre la monnaie Sorcière, Gallions, Mornilles, Noises, en monnaie moldue pour le Japon, l'Allemagne, la France, l'Angleterre, le Maroc, l'Inde, les Etats-Unis, l'Italie, l'Espagne, et la Russie, fis-je avec un grand sourire.

Le sorcier eut l'air un peu dépassé et, sortant du papier et une plume, me pria de répéter.

Je me suis exécuté, et il a répondu à mes questions à une vitesse effarante. Voyant que je n'avais pas tout retenu, il a eu un sourire rassurant, et m'a tendu le papier où il avait tout noté. En plus de mes réponses, il avait écrit qu'un Gallion faisait 17 Mornilles, une Mornille 29 Noises, et qu'en conclusion il fallait 493 Noises pour faire un Gallion. Je l'ai remercié chaleureusement. En effet, vu ses yeux et son sourire, il était impossible qu'il m'ait trompé.

Je me suis ensuite tranquillement dirigé vers un Gobelin. Je lui ai présenté la clef du coffre de mes parents. Après environ une heure je suis ressorti de la banque, accompagné de plusieurs billets et pièces des différents pays que je comptais visiter.

Etape suivante, trouver un logement moldu, et commencer à me renseigner sur la progression de tous ces humains. 

SuikoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant