8. girouette - février 2021

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- Oublie ce que j'ai dit. Passe la nuit avec moi.

Quand Max a prononcé ces mots, Sofia était sûre qu'il allait se rapprocher d'elle, la prendre dans ses bras et l'embrasser. Mais le jeune homme n'a pas bougé. Il a parlé froidement sans lâcher la main de l'Italienne. La chambre était plongée dans le noir, mais elle l'a vu fermer ses yeux et se détendre. Il a caressé ses doigts pendant de longues minutes jusqu'à s'endormir paisiblement. Sofia elle n'a presque pas fermé l'œil de la nuit. Difficile de trouver le sommeil après une telle soirée.

Max la girouette, c'est le nouveau nom qu'elle a donné au Néerlandais. Comment peut-il être aussi hésitant? Il souffle le chaud et le froid sans se soucier de ce qu'elle ressent. Elle ne sait jamais à quoi s'en tenir. Elle sait qu'elle l'attire, mais elle sait aussi qu'il pourrait s'enfuir sans prévenir. Sofia est exaspérée. Elle n'a jamais dû lutter autant pour se faire une place dans le coeur d'un homme. Elle a cogité toute la nuit. Elle s'est même dit qu'il serait plus facile de l'étouffer dans son sommeil que de le faire tomber amoureux. Puis, alors que sa montre indiquait quatre heures du matin, elle s'est enfin assoupie.

Ce matin, Sofia se réveille seule. Les rideaux sont tirés, mais le soleil s'invite timidement dans la chambre. Max a déjà filé. L'Italienne a de la peine à émerger. Elle est encore fatiguée. Elle commence par consulter son téléphone. Pas de message. Il est déjà dix heures. Elle se lève en se frottant les yeux, puis elle refait le lit machinalement. Vu le silence qui règne dans l'appartement, le Néerlandais a déjà dû mettre les voiles. Le billet qu'il a laissé sur la table de nuit le confirme. Assise sur le bord du matelas, elle déplie le morceau de papier pour découvrir l'écriture appliquée du jeune homme:

Mon avion décollait à huit heures. Tu dormais bien, je n'ai pas voulu te réveiller. Tu donneras la clé que j'ai laissé à la cuisine au concierge.

Je sais que tu te poses beaucoup de questions. Je sais aussi que je ne suis pas facile à vivre et que je ne suis pas très clair avec toi. J'en suis désolé.

Mais je veux te revoir. Et je suis prêt à parier que tu vas me manquer ces prochains jours...

Sofia écrase le papier dans sa main. Sa petite lettre, Max peut se la garder. Elle n'aime pas qu'il mette autant de temps à réaliser qu'elle est unique. Elle croit que c'est parce qu'il lui complique la tâche, mais c'est surtout sa fierté qui en prend un coup. La jeune femme se laisse tomber sur le dos. Cette mission l'éprouve plus qu'aucune autre. Elle doit se ressaisir.

Sofia décide donc de profiter de l'absence de Max pour fouiller son appartement. La veille, elle s'est déjà assurée qu'aucune caméra n'avait été installée. Elle écume d'abord la chambre, mais elle n'y trouve rien d'autres que des habits et un paquet de capotes. Le dressing regorge de chemises blanches et de pantalons beiges, la preuve que le Néerlandais n'accorde que peu d'importance à son style. Dans la penderie, elle tombe tout de même sur un coffre-fort. Sans y croire, elle tente de l'ouvrir en entrant la date de naissance de Max, puis celles de ses parents. La porte ne bouge pas. Sofia passe ensuite à la salle de bain où elle découvre des dizaines de paquets d'anti-inflammatoires et d'aspirines. Un rasoir est aussi posé sur le lavabo. Rien de très intéressant... elle continue avec le bureau qui a été installé dans une pièce voisine de la chambre à coucher. Tous les tiroirs sont fermés à clé. Elle est interrompue dans ses recherches par un message qui fait vibrer son téléphone. C'est Max:

Tu es réveillée?

Une légère panique s'empare de Sofia. Et si elle n'avait pas remarqué une caméra? Elle jette quelques regards autour d'elle pour s'assurer qu'elle n'est pas observée. Une fois rassurée, elle répond:

Je viens de me lever, oui.

Tu es fâchée?

Non. J'ai lu ton mot.

Mission Ferrari // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant