9. Forza Ferrari - mars 2022

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- Une question pour Max Verstappen... Max, vous allez très certainement devoir lutter contre les Ferrari pour défendre votre titre. Les données de performance indiquent qu'ils sont les seuls à pouvoir concurrencer les Red Bull cette année. Je suis obligé de vous poser la question... comment allez-vous gérer la pression d'être sur la piste aux côtés de Charles Leclerc, qui n'est autre que le nouveau petit ami de votre ex-copine?

- Vous êtes sérieux?

Tous les regards sont tournés sur Max. Un silence pesant s'installe dans la salle remplie à ras bord de journalistes. La question, posée par un type qui travaille pour Sky, ne surprend personne. À vrai dire, elle est sur toutes lèvres du paddock depuis que les préparatifs au premier Grand Prix de l'année ont été lancés. Le Néerlandais jette un regard courroucé à son attaché de presse, qui ne peut que hausser les épaules, l'air de dire: « on s'est préparés, on savait que ça allait arriver. Tu n'as qu'à leur dire que tu ne répondras à aucune demande sur ta vie privée ». Le problème avec Max, c'est qu'il n'en fait qu'à sa tête. Piqué au vif, il dévie de la trajectoire imposée par l'équipe de communication de Red Bull:

- Je sais ce que vous imaginez tous... vous vous dites que dès que j'en aurai l'occasion, je ferai en sorte d'envoyer Charles dans les décors. Je tiens à vous rassurer... ça n'arrivera pas. En revanche, j'espère que vous irez jusqu'au bout de votre démarche. Et que vous demanderez à Charles ce que ça lui fait de fréquenter une fille qui est passée dans le lit d'un champion du monde.

Il se laisse tomber dans sa chaise, satisfait de sa réponse. Un murmure parcourt la salle. Les flash des caméras se mettent à crépiter. Le visage froid et fermé, il attend patiemment qu'un autre pilote soit interrogé. Il ignore les regards énervés de son attaché de presse, se gratte l'arrière de la tête et boit une gorgée d'eau. L'ouragan promet d'être à la hauteur de ses déclarations. Il peut déjà entendre le sermon de Christian Horner. Max a réagi sous le coup de l'énervement. Il regrette déjà. Pas parce que Charles sera assailli de questions quand viendra sa conférence de presse, mais parce qu'il sait que Sofia sera, elle aussi, emportée par la tornade médiatique.

Quel con. Il s'était pourtant promis d'y aller en douceur après la soirée d'anniversaire de Pierre. De ne pas jeter de l'huile sur un feu déjà ardent. Et pourtant, le voilà qui saute sur la première occasion de lui faire du mal. Max attend la fin de la conférence de presse, les bras croisés sur sa poitrine. Quand il est enfin libéré, il regagne les locaux de son écurie, suivi par un attaché de presse aussi énervé que dépassé:

- Putain! Je vais devoir réparer tes erreurs tout le week-end! Tu vas te prendre un raz-de-marée d'insultes des Tifosi. Sans parler des féministes.

- Tu n'avais qu'à intervenir! Dire quelque chose comme « question suivante »! C'est ton boulot! Je me demande à quoi tu sers par moments!

Max toise l'attaché de presse. Quand il est comme
ça, mieux vaut ne pas le contredire. Le pilote file dans sa driver-room. Cela ne fait pas vingt-quatre heures qu'il est à Sakhir et il a déjà réussi à se faire remarquer. Il balance rageusement sa casquette sur la banquette. Heureusement pour ses nerfs, une pause d'une petite heure est au programme. Juste le temps de se calmer. Il sait qu'il devrait rester ici, enfermé, loin de toute l'agitation qu'il vient de causer, mais il ne peut pas. Depuis que Mattia lui a parlé, il est en proie à une lutte intérieure de tous les instants. Doit-il croire le patron de Ferrari?

Deux cas de figure se dessinent. Dans le premier, l'Italien a dit la vérité. Cela implique que Sofia était amoureuse et qu'elle a souffert tout autant que lui de leur séparation. Ça expliquerait notamment son regard éteint et les montées de larmes qu'elle ne peut retenir quand elle est en présence du Néerlandais.

Mission Ferrari // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant