Mission Ferrari // Max Verstappen

25. menacée (2) - mai 2021

Max Verstappen célébrant sa victoire à Monaco assis sur le halo de sa monoplace. La visière de son casque relevée. Ses yeux gorgés de larmes. L'arrière d'une limousine. Un baiser échangé sur un tapis rouge. Une valse magique au son d'une chanson nostalgique. Un cœur qui bat si fort qu'il menace d'exploser. Les stroboscopes d'une boîte de nuit. Daniel et son aveuglant sourire. Des verres que l'on boit sans se soucier de leur contenu. De la musique assourdissante. L'odeur d'une cigarette. Du noir. Une ombre si enveloppante qu'on si laisse tomber. Encore du noir. Un vertige. Puis, plus rien.

Des bribes de souvenirs se bousculent dans la tête de Sofia. L'Italienne se réveille tant bien que mal. Elle n'a pas encore ouvert les yeux. Elle n'ose pas. Elle sait que quand elle le fera, elle devra se précipiter vers les toilettes les plus proches. Son ventre se tord. Elle a besoin de vomir. De se purger. La jeune femme inspire profondément pour tenter de faire passer sa nausée. Elle ouvre enfin les yeux. Ce n'est pas sa chambre. Ni celle de Max. Elle ne reconnaît pas le lit dans lequel elle est allongée, ni les draps qui recouvrent son corps. Elle passe frénétiquement ses mains sur sa peau. Elle est complètement nue. Seul le collier de diamants qu'elle portait la veille est encore autour de son cou. Elle déglutit en s'asseyant. Elle aperçoit sa robe qui traîne sur le sol. L'Italienne la saisit et s'habille tant bien que mal. Le tissu est froissé et sali par endroits.

Chancelante, elle quitte le lit. Le soleil se lève à peine. Il est encore tôt. Sofia trouve sa pochette. Son téléphone est éteint. Elle le rallume ne sachant pas vraiment quoi espérer. Elle reçoit alors des dizaines de messages de Max. Tous plus paniqués les uns que les autres. L'Italienne n'a pas le temps d'y répondre. Elle sursaute en entendant la porte de la chambre s'ouvrir. Charles se tient dans l'embrasure. Il ne porte qu'un caleçon. Le Monégasque a l'air ravi. Son sourire est sournois. Sofia tremble. Elle réalise qu'elle a passé la nuit chez le seul homme qui peut détruire sa vie. Que s'est-il passé? Elle s'accroche fermement à la commode pour ne pas tomber. Ses jambes menacent de lâcher. En voyant le pilote s'approcher, elle recule.

- Tu étais beaucoup plus affectueuse hier soir...

Sofia en reste bouche bée. Même si Charles était le dernier homme sur terre, elle ne pourrait pas le toucher. Où veut-il en venir? Elle s'assied sur le bord du lit en gardant son regard sur le sol. Ce que le Monégasque s'apprête à lui dire pourrait changer sa vie:

- Oh! Ne fais pas ta prude! Tu étais suspendue à mon cou! Tu n'arrêtais pas de dire: Charles! Charles! Ne me laisse pas ici! Aide-moi! Alors j'ai fait exactement ce que tu m'as demandé. Je t'ai ramenée chez moi, je t'ai bordée et je t'ai laissée dormir. Tu devrais me remercier.

Sofia ne croit pas un seul mot de ce que Charles raconte. Elle sait qu'il se prépare à attaquer:

- J'aurais pu en profiter, quand j'ai retiré cette robe et que tu étais à peine consciente. Je ne vais pas te mentir... j'aurais pu me glisser entre tes jambes et te prouver que tu as commis une erreur en choisissant d'être fidèle à Max.

- Ne prononce pas son nom...

Charles ricane. Il s'assied à côté de Sofia pour caresser sa nuque. Choquée, l'Italienne se laisse faire pour ne pas l'énerver.

- J'aurais pu... j'aurais vraiment pu... mais je me suis comporté comme un parfait gentleman et j'ai dormi sur le canapé.

- Et pourquoi ça?

- J'ai bien réfléchi... c'est encore trop tôt. Si je couche avec toi aujourd'hui et que Max venait à l'apprendre, il serait sûrement triste. Peut-être même déprimé. Mais sûrement pas anéanti. Il s'en remettrait en se plongeant dans le championnat. Et tu disparaîtrais aussi vite que tu es apparue. Mais si j'attends encore un peu, que vous soyez fiancés ou que tu sois enceinte... je pense que je peux l'exterminer.