20. la Villa Hanbury - juin 2022

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Le Grand Prix de Monaco revient à Sergio Perez. Max Verstappen se contente volontiers de la troisième place. Le plus important, c'est que Charles Leclerc ait fini derrière lui. Sur le podium dominé par son coéquipier, le Néerlandais savoure. Il repense à Sofia. Sa théorie se confirme: chaque fois qu'il passe un peu de temps avec l'Italienne, il est assuré de prendre le meilleur sur son rival de toujours. C'est jouissif. Et ceci d'autant plus qu'il pourra bientôt la revoir. Le pilote Red Bull lui doit des excuses. Il s'en veut de l'avoir laissée seule dans sa cabine la veille. Ce n'est pas qu'elle passe après Emma. Loin de là. C'est seulement qu'il ne veut pas précipiter ce qu'ils partagent depuis quelques semaines. Il n'est pas encore prêt à tout chambouler pour elle. Pas encore. Ce n'est que quand il sera certain de pouvoir lui faire entièrement confiance qu'il se séparera de sa petite-amie et qu'il préviendra ses proches du retour de Sofia. Max y est presque, il le sent. Ce n'est qu'une question de temps.

Charles, lui, est fou de rage. Il y a de quoi. Ferrari a complètement foutu en l'air ses chances de victoire à Monaco en foirant la gestion des arrêts au stand. Alors oui, il est toujours au contact de Max au classement des pilotes, mais si son écurie ne se ressaisit pas au plus vite, il pourra tirer un trait sur son rêve. Le Monégasque suit la cérémonie du podium de loin. Il n'a aucune envie d'assister à la soirée en l'honneur de Sergio Perez. Il rentre donc chez lui, le visage fermé et l'humeur assassine, accompagné de Sofia. Il n'a besoin que d'une petite vingtaine de minutes pour faire ses valises. L'avion qui doit l'emmener à Maranello l'attend déjà. Le pilote se contente d'un rapide bisou sur les lèvres de sa petite amie avant de s'en aller.

Quatre jours de liberté. C'est bien plus qu'espéré. Sofia respire mieux quand Charles n'est pas dans ses pattes. L'Italienne en profite pour se détendre et surtout pour formuler clairement tout ce qu'elle a prévu d'avouer à Max. Leur rendez-vous est fixé à mardi. Le Néerlandais lui a envoyé une petite carte écrite à la main pour confirmer:

19h00 au jardin botanique de la Villa Hanbury. On y passera la nuit.

Sofia se retient de faire des recherches. Il s'agit sûrement d'un endroit magnifique réservé aux grands de ce monde, le genre qui accueille des célébrités discrètes ou des équipes de tournage durant tout l'été. Elle s'imagine déjà dévaler les escaliers du jardin, poursuivie par son amant au cœur de la nuit, sa robe emportée par le vent et son visage illuminé par la lune.

Après une petite heure passée à l'arrière d'une voiture conduite par un chauffeur, Sofia arrive sur les lieux, les mains moites et le cœur battant. Un majordome l'aide à sortir en lui offrant son bras. Elle pose ses talons sur l'allée de gravier et découvre avec ravissement le jardin. Tout est absolument parfait: des arches de glycines, en passant par des plants de lavandes, aux palmiers luxuriants. Au loin, on entend les vagues de la Méditerranée qui s'écrasent sur des rochers. La jeune femme en a le souffle coupé. Elle n'aurait pas pu rêver mieux. Elle se laisse conduire vers la somptueuse bâtisse orange aux volets verts. Le bourdonnement des abeilles et des insectes laisse place à une douce mélodie qui émane de l'intérieur de la maison. Sofia reconnaît la voix enchanteresse de Lana Del Rey. Paris, Texas, une chanson qu'elle dû écouter au moins mille fois quand elle passait encore tout son temps dans l'appartement de Max. Il s'en est souvenu.

Sans un mot, le majordome se retire en laissant l'Italienne devant la porte de la demeure. Elle inspire profondément avant d'entrer. Max est là. Vêtu d'un pantalon et d'une chemise de lin blanc, il se tient droit, aussi sérieux que s'il s'apprêtait à rencontrer le Roi des Pays-Bas. Il esquisse le début d'un sourire en découvrant Sofia dans sa robe légère. Il lui tend la main pour l'inviter à danser. La jeune femme laisse son sac tomber au sol pour le rejoindre et l'enlacer. Ses bras autour de sa nuque, elle se laisse entraîner. Ils tournoient pendant de longues minutes au son de la musique. Leurs corps se trouvent naturellement, leurs pas sont assurés. Ils valsent comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, ivres de bonheur et d'amour.

Mission Ferrari // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant