Mission Ferrari // Max Verstappen

17. à jamais - avril 2022

Le léger accrochage entre Max et Charles avant le début du Grand Prix d'Imola reste un incident isolé. Les deux hommes ne se recroisent pas. Sur la piste, en revanche, c'est le Néerlandais qui prend le dessus. Il signe le meilleur temps des qualifications le vendredi et remporte le sprint le samedi, des débuts parfaits qui boostent son moral avant la dernière journée de compétition. Le pilote prévoit une soirée tranquille à l'hôtel avec Emma pour préparer la course sereinement. Il est seul quand il regagne le parking souterrain du circuit. La Française a encore du travail avec les invités de Red Bull avant de pouvoir rentrer.

Sofia, elle, a réussi à se libérer d'une soirée qui s'annonçait barbante. Elle a fait croire à Charles qu'elle avait mal à la tête pour pouvoir l'abandonner. Elle n'a aucune envie de participer à cet apéritif organisé en l'honneur de Richard Mille, un sponsor important du Monégasque. Et puis, il faut aussi préciser qu'elle a prévu autre chose. Quelque chose qui lui tient à cœur. Cela fait plus d'une heure que l'Italienne attend patiemment. Le dos appuyé contre le mur en béton brut du parking réservé aux pilotes, elle distingue enfin la silhouette de Max. Le Néerlandais a le regard rivé sur son téléphone, mais il ne tarde pas à la repérer. Il est surpris:

- Qu'est-ce que tu fais là?

- Je voulais te voir.

- Ah bon?

- Oui. Je voulais te remercier d'être venu me voir hier. C'est gentil de t'être inquiété pour moi.

- Alors, c'est vrai? Il t'a vraiment tapée?

- Juste après que je sois rentrée. On s'est pris la tête et je lui ai dit quelque chose qui n'est pas passé.

- Qu'est-ce que t'as dit?

- Que tu ne m'aurais jamais trompée. Il n'a pas aimé la comparaison.

- Si tu veux mon avis, il n'a pas non plus dû apprécier de savoir que tu étais chez moi.

Sofia et Max échangent un petit sourire entendu. Il se passe quelque chose entre eux. Leurs mots sont plus doux, leurs regards plus tendres. Ils s'observent en silence. L'Italienne pourrait s'en aller, maintenant qu'elle a partagé ce qu'elle avait sur le cœur, mais elle ne bouge pas. Elle se crispe en voyant le Néerlandais se rapprocher. Délicatement, Max lève sa main vers le visage de Sofia. Il effleure sa peau encore douloureuse. Elle ferme les yeux pour savourer la caresse, essayant de se souvenir de la dernière fois qu'il la touchée. Elle frémit sous ses doigts.

- Tu as mal?

- Un peu, oui.

- Ca me donne envie de le tuer.

Max ne comprend pas pourquoi Sofia s'évertue à rester avec Charles. Il préfère ne pas savoir. Il se contente de caresser sa joue en silence. Les yeux du Néerlandais sont plongés dans ceux de l'Italienne. L'atmosphère se charge d'électricité. Le temps s'étire. Ils sont seuls au monde. Ils en oublient tout. C'est comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Max s'approche un peu plus encore pour passer ses bras autour de Sofia. Il la tient contre lui pendant de longues minutes, le temps pour leurs respirations de s'accorder. La chaleur qui émane de leur étreinte les apaise. Rien n'a changé. Leurs corps sont toujours les mêmes. Lui, musclé et puissant, et elle, légère et fragile. Ils n'ont rien oublié. Le bruit d'une portière que l'on ferme les fait alors sursauter. Max se dégage un peu à la hâte, en espérant qu'on ne les ait pas surpris. Il scanne frénétiquement les alentours. Rien à signaler. Rassuré, le Néerlandais propose:

- Je te ramène?

- D'accord.

Max et Sofia prennent place dans la voiture de location. Elle avait oublié à quel point elle aimait sa manière de conduire. Tous ses gestes sont maîtrisés. Il regarde à peine son rétroviseur avant de reculer, mais il est aussi concentré que s'il était au volant de sa monoplace. En quittant le parking, ils découvrent qu'un violent orage s'est abattu sur la région. Il pleut des cordes. L'eau stagne sur la route. C'est plutôt une bonne chose. Au moins, les fans qui attendent généralement les pilotes ont déserté leur emplacement. Max et Sofia passent inaperçus. La voiture quitte le circuit pour s'engager sur une route de campagne. Les hôtels qu'occupent les écuries ne sont pas loin, mais le Néerlandais préfère ne pas se presser. Chaque minute passée en compagnie de la jeune femme est une bénédiction.