18. liaison - avril et mai 2022

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Max dépose Sofia à environ cent mètres de son hôtel. C'est ce qu'ils ont prévu pour éviter de tomber sur des tifosi qui attendraient le retour des pilotes Ferrari. La voiture s'immobilise à l'abris d'un arbre. Le Néerlandais jette quelques regards aux alentours pour s'assurer qu'ils ne sont pas observés. Il passe ensuite son bras autour des épaules de l'Italienne pour l'attirer contre lui. Il place ses lèvres sur les siennes et l'embrasse pendant de longues secondes. Déjà, au creux de son ventre, il sent les prémisses de l'envie. Max met fin en baiser en prenant le visage de Sofia entre ses mains. Il appuie son front sur celui de la jeune femme. Plongé dans son regard, il chuchote:

- On s'écrit. D'accord?

Le ton est implorant, beaucoup plus qu'il ne l'aurait voulu. Sofia hoche la tête. Elle est déjà en train de poser sa main sur la portière quand Max la retient pour plonger une nouvelle fois sur sa bouche. Il plaque ses lèvres contre les siennes, impérieux et avide. Il ne peut se résoudre à la laisser partir, car il sait que les prochains jours promettent d'être insoutenables. Comment pourra-t-il encore vivre sans pouvoir l'approcher? Il a replongé. Une toute petite fin d'après-midi a eu raison de lui. Il quitte les lèvres de la jeune femme en soupirant:

- C'est dur de te laisser...

- Je sais.

Sofia est tout aussi bouleversée. Elle hésite à lui dire de tout abandonner et de fuir avec elle, mais elle a peur. Elle sait qu'il se rétractera à la moindre contrariété. Il n'a pas encore digéré ce qu'elle lui a fait subir. Elle le comprend. L'Italienne dépose un dernier baiser sur le front du pilote. Elle caresse sa joue, puis se décide à quitter la voiture. Il vaut mieux de ne pas réfléchir. Partir pendant qu'il en est encore temps. Elle ferme la portière sans se retourner. La pluie est de retour. La jeune femme court jusqu'à l'hôtel. Ce n'est qu'une fois à l'abris qu'elle s'arrête. Elle pivote pour regarder Max une dernière fois. Elle distingue sa silhouette derrière le volant, son visage crispé et ses yeux perdus. Il la chamboule. Il lui faut user de toutes ses forces pour ne pas rebrousser chemin et courir jusqu'à lui. Elle lui adresse un petit signe de la main et disparaît.

Une heure plus tard, allongée sur son lit, Sofia se languit. Elle rejoue le film de cette rencontre dans sa tête, cette fin d'après-midi irréelle qui bouscule toute sa vie. Son cœur est gros. Épuisé aussi. Il n'en peut plus de battre la chamade. Assommée, la jeune femme ne réagit pas quand la porte de la chambre s'ouvre sur Charles. Le Monégasque est de bonne humeur. Il laisse tomber son sac sur le sol et s'élance vers le lit. Appuyé sur ses coudes, il raconte sa soirée à l'Italienne. De l'apéritif arrosé à la montre qu'il a reçue, il n'oublie aucun détail. On a flatté son égo pendant deux heures, alors forcément, il a le sourire.

Sofia ne l'écoute pas vraiment. Sa tête est ailleurs. Elle est restée dans cette voiture abandonnée sur le bas-coté de la route. Elle sent encore sur son corps les mains de Max, son odeur enivrante et ses regards enflammés. Elle brûle toute entière. Ses rêveries sont interrompues par une question de Charles:

- Ça va mieux ta tête?

- Ma tête?

- Ben oui... tu m'as dit que tu voulais rentrer parce que tu te sentais mal.

- Ah... oui. C'est vrai.

- T'as l'air ailleurs.

- C'est juste que j'ai dormi un moment.

Charles passe sa main sous le chemisier de Sofia pour caresser la peau de son ventre. Elle baille en clignant des yeux. Elle n'est pas aussi fatiguée qu'elle le prétend. À vrai dire, elle est plutôt exaltée, mais elle n'imagine pas une seule seconde laisser le Monégasque passer après Max. Elle a bien trop peur qu'il estompe et gâche ses souvenirs. La jeune femme le lui fait comprendre:

Mission Ferrari // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant