28. chantage - août 2022

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Charles Leclerc fonce au volant de sa Ferrari sur le circuit de Spa-Francorchamps. Il va si vite que les arbres de la forêt des Ardennes qui longent le circuit ne forment qu'un rideau continu de vert. La longue ligne droite le mène jusqu'aux Combes. Il s'attaque ensuite aux courbes de Pouhon, Stavelot et Blanchimont jusqu'à atteindre la dernière chicane. Le Monégasque enchaîne les tours sous les yeux émerveillés des milliers de spectateurs qui se sont massés aux abords de la piste. Ce qu'il préfère, c'est évidemment le Raidillon et Eau Rouge. L'enchaînement est aussi mythique que traitre. Une petite erreur et c'est l'accident. Charles connaît le circuit sur le bout des doigts. Il sait quand accélérer et quand ralentir le rythme. Il maîtrise le tracé pour signer le deuxième temps de la seconde séance d'essais libres. Seul Max Verstappen fait mieux. Il faut toujours que ça soit lui qui soit devant.

Néanmoins, le pilote Ferrari regagne les stands avec le sourire. Il se sait capable d'améliorer son temps lors des qualifications. Et puis, de toute manière, les changements qui ont été apportés à sa monoplace durant la semaine le pénaliseront de dix places sur la grille de départ dimanche. C'est un week-end comme ça. Mieux vaut le prendre avec le sourire. D'autant plus que Charles va retrouver sa petite amie ce soir après plusieurs semaines de séparation. Il a hâte. Vraiment hâte. Elle lui a manqué. Il s'est tenu à carreau pendant tout l'été. Un comportement irréprochable qui devrait lui valoir une récompense. C'est en tout cas ce qu'il espère.

Le Monégasque s'extirpe de sa monoplace. Les mécaniciens s'affairent déjà pour s'assurer que toutes les modifications apportées à la voiture ont tenu le choc. Le pilote est rejoint par l'un de ses ingénieurs. Ensemble, ils échangent leurs impressions sur les pneumatiques testés. Tous les signaux sont au vert. L'équipe semble satisfaite de la journée. Un briefing devra encore se tenir durant la soirée, mais Charles dispose d'une petite heure de pause.

Il retire son casque et ses gants. Ses yeux se lèvent vers le fond du garage. Sofia est là. Elle lui sourit. C'est fou ce qu'elle est belle. Ses mains sont liées sur l'avant de son corps. Elle trépigne. C'est sûrement l'impatience de pouvoir enfin le retrouver. Le Monégasque balance ses affaires à un assistant et se dirige vers sa petite amie. Il s'arrête en arrivant à sa hauteur. Il ne tarde pas à se laisser tomber dans les bras de l'Italienne. Il l'enlace longuement, son visage enfoui dans ses long cheveux détachés. Il hume son parfum. Rien n'a changé. Son cœur s'apaise quand il pose ses lèvres sur les siennes. Ils s'embrassent un peu trop longtemps au goût des mécaniciens qui ne peuvent s'empêcher d'applaudir. Le visage rougi par la gêne, Sofia s'écarte en rigolant. Elle susurre:

- Je ne pensais pas que j'allais autant te manquer.

- Moi non plus.

Charles replonge sur la bouche de Sofia. La température grimpe. Il se retire uniquement parce qu'il se sait observé. Le Monégasque sourit tendrement et demande:

- J'ai un peu de temps. On se trouve un coin tranquille?

Sofia hoche la tête. Elle se cale sous le bras de Charles qui l'emmène à l'extérieur du garage. Le couple se retrouve entre deux piles de pneus à l'abris des regards. Ils s'enlacent une nouvelle fois. Plus passionnément encore. Le Monégasque laisse déjà ses mains glisser sur le corps de l'Italienne en léchant ses lèvres, mais elle l'empêche d'aller plus loin en se dégageant.

- Charles... j'ai quelque chose à t'annoncer.

- Ca peut attendre, non? J'ai trop envie de toi...

- Non. Ca ne peut pas attendre.

Sofia se recule et appuie son dos contre une tour de pneus. Elle a retrouvé son sérieux. Son visage trahit son inquiétude. Charles comprend qu'il devra patienter avant de pouvoir se soulager. Il réajuste sa combinaison grossièrement. Il faut dire qu'il est un peu à l'étroit depuis qu'il a senti le corps de l'Italienne sous ses doigts.

Mission Ferrari // Max VerstappenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant