Chapitre 18

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Aaron

-Martika.. je t'assure, tu n'as pas besoin de faire tout ça.

J'entre dans le salon, les cheveux encore mouillés. J'ai rapidement enfilé un short de sport ainsi qu'un t-shirt après une bonne douche froide.

La mère de ma meilleure amie fait la poussière dans mon salon et ça me gêne.
Elle m'offre un doux sourire.

-Ça me fait plaisir. Mais vous devriez vraiment penser à réparer cette fenêtre. Aucune lumière naturelle ne rentre. C'est dommage.

Je grimace en observant vers la fenêtre condamnée. C'est le dernier de mes soucis.

-J'ai fait du thé dans la cuisine.

-Tu ne travailles pas ? Demandais-je.

Elle secoue la tête en posant son plumeau avant de me prendre le bras pour me ramener dans la cuisine. Elle a ouvert la grande porte fenêtre pour faire entrer un peu d'air frais. Il fait agréablement doux.

Je m'assois face à ma tasse fumante.

-Je sais que c'est Katya qui t'a appelé.. mais je vais bien. Je t'assure !

Je tente de confirmer mes paroles, mais Martika se contente de sourire en prenant place à côté de moi. Ses cheveux brun clair sont plaqués en une queue-de-cheval haute. Son teint est bronzé et ses rides du sourire se dessinent bien.

-Tu sais Aaron, je te connais depuis des années. Tu ne dois pas avoir honte devant moi.

-Je n'ai pas honte.

Elle m'offre une douce grimace et mon coeur se réchauffe.

-Comment va ta maman ?

Je hausse les épaules.

-Pas top..

-Et comment tu te sens ?

Je déglutis difficilement. Il y a quelque chose de troublant dans cette question. Qu'est-ce que je devrais dire ? Que je me sens mal ? Non, que je me sens vide. Je suis lessivé, vidé, épuisé mentalement. Martika ne peut rien pour moi. Personne ne peut rien pour moi. Ma blessure n'a jamais été soignée même si je pensais m'en être débarrassé.

Je tape nerveusement du pied sous la table en ravalant un sanglot ridicule.

-Ça va.. Dis-je avec beaucoup de difficultés.

Je tente de prendre ma tasse chaude entre les doigts, mais je tremble, incapable de faire quoi que ce soit.

-Aaron.. je suis là.

Je renifle, les yeux rivés sur ma tasse. Une douce odeur de menthe s'échappe de ma boisson chaude.

Martika prend ma main pour la serrer dans la sienne. Étrangement, je craque et mes larmes coulent sans même me demander. Elles se laissent déverser sur mes joues avant de s'étaler sur la table.


-Tata !! Tata !!!

-Tout va bien. M'affirme l'ambulancier.

Ma tante est allongée sur le sol de la cuisine, les yeux clos. Elle a fait une mauvaise chute du haut de l'escabeau pour réparer une ampoule.

Les ambulanciers conduisent ma tante dans le camion. Je suis paniqué, les yeux imbibés de larmes et le coeur criant à l'agonie. Mon père reste sur le côté à observer la scène. Il ne semble ni troublé, ni inquiet.

-Mon grand. Me dit un des ambulanciers en s'agenouillant devant moi. Tout va bien se passer pour ta tata. Elle va s'en remettre. Ce n'est rien de grave, d'accord ?

Nous ou rien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant