Nous ou rien.

Chapitre 37

Deux ans plus tard

Katya

Nous n'avons pas encore déménagé, mais c'est dans nos projets. Nous cherchons activement un nouvel appartement. Celui-ci est encombrant. Mira dort toute seule dans sa chambre et mes instruments sont désormais entassé dans le salon et dans la chambre conjugale.

-Quel film on choisi ? Demandais-je en rejoignant le salon avec un bol de pop-corn.

Aaron est installé sur le canapé et notre fille est entre ses jambes. Elle est si calme, si douce, si sage. Elle se laisse coiffer par son père qui lui fait deux petites tresses collées. Mira a hérité des cheveux de son père. Ils ne sont pas bouclés, mais légèrement ondulés et d'une brillance sans nom avec les petits bains d'huile que je lui fais régulièrement. Ses cheveux sont bruns et ses yeux sont légèrement plus foncés que les miens.

-Oui, dessin animé. Sourit notre petit ange.

Aaron sourit pleinement en terminant de la natter. Ils sont adorables et j'aimerais graver ses moments à jamais dans ma tête.

La mère d'Aaron est décédée il y a déjà quelques mois. Il revient de loin, bon sang. Et je crois même que sans Mira pour le rendre totalement heureux, il serait six pieds sous terre.

Il n'a jamais présenté officiellement notre fille à sa mère. Je la trouvais encore petite et fragile pour la laisser aux mains de ma belle-mère. Je n'avais aucune confiance et mon mari savait pertinemment que j'avais raison. Néanmoins, il lui montrait des vidéos et des photos, et même si elle se réjouissait de voir notre fille, elle n'en restait pas moins instable et malade.

Aaron a assuré son enterrement sans broncher. Il a tout fait dans la foulée et c'est comme si son coeur s'était mis sur veille durant cette semaine-là. Il a enterré sa mère sur Denver et va la voir chaque semaine. C'est un rituel qu'il a toujours eu lorsqu'elle était vivante et il ne coupera pas ça maintenant qu'elle est morte. Je le trouve vraiment courageux de le faire. Sa mère n'a jamais mérité d'avoir un garçon comme Aaron.

Ma fille pioche dans les pop-corn d'un air malicieux avant d'en mettre un dans la bouche de son père qui mime de se régaler. Nous rions et je me détends. Aaron est fort pour notre fille, pour nous. Il essaye de devenir meilleur chaque jour encore. Personne n'est parfait, évidemment et j'ai appris à ne plus le blâmer autant qu'avant. Alors oui, ça m'agace quand il se laisse détendre en fumant son joint dans le jardin. Et techniquement, ça fait des années qu'il ne le fait plus dans le jardin à cause de Rio. Il a peur que l'adolescent le prenne en exemple.

Je sais que mon mari suit un groupe de soutien une fois par semaine. Il a craqué au décès de sa mère. Avant ça, il ne fumait plus vraiment. Disons que c'était occasionnel même si ça m'énervait. Depuis le décès, il a chuté et j'ai du le pousser à retourner voir un groupe de soutien. Il poursuit ses efforts et il les poursuivra encore, j'en suis certaine.

-Je t'aime ma petite princesse.

Mira rit doucement en se nichant dans les bras de son père. Cette fille est un vrai pot de colle avec son papa et finalement, il adore ça.

-Ma petite princesse, dit à maman que t'aimerais bien une petite soeur.

Mira ouvre grand ses yeux en souriant. Elle secoue sa tête vers moi.

-Oui maman ! Veux une soeur.

Je fais mine de grimacer.

-On verra plus tard.

-Oh, elle n'a pas dit non. Rit Aaron. C'est un bon départ.

Nous rions et je m'empresse de mâcher mes pop-corn pour faire passer le stress. Je ne sais pas si je serais en capacité d'avoir un deuxième enfant. Mira nous prend déjà pas mal de temps. On essaye de se repartir les tâches, mais c'est compliqué de tout synchroniser. Quelquefois, elle vient même avec moi au studio parce qu'Aaron travaille et que mes parents sont trop loin.
Je ne pense pas pouvoir gérer et synchroniser mon travail et la charge de deux enfants.