Nous ou rien.

Chapitre 33

Katya

Je baille en rejoignant la cuisine. L'hiver est arrivé à une vitesse folle et Aaron est déjà aux fourneaux. J'ignore pourquoi il se casse autant la tête à tester diverses recettes pour le réveillon.

Il est seulement dix heures, mais il est déjà dans la cuisine.

-Qu'est-ce que tu fais ?

Je baille à nouveau.

-J'ai fait des macarons. J'espère qu'ils ne sont pas ratés..

Il porte un tablier noir à la taille et ses cheveux en pagailles sont plus ou moins attachés.

-Des macarons ? Sérieux ? D'où tu sors ? Tu aurais très bien pu acheter un gâteau comme tout le monde. Le taquinais-je.

Il m'offre un sourire taquin avant d'observer le four. La table de la cuisine est jonchée de vaisselles sales. Je trempe mon doigt dans un saladier contenant une pâte chocolaté.

-Et ça ? Qu'est-ce que c'est ?

-Mon moelleux au chocolat.

-Pourquoi tout ça ? Le réveillon est seulement dans une semaine.

-Je m'entraîne.

-Ça te tient à coeur ?

-De quoi ? Cuisiner pour ta famille ?

-Noël.. je croyais que tu n'aimais pas spécialement cette fête.

Il hausse les épaules.

-Je n'aime pas spécialement l'engouement autour d'une fête devenu commercial. Quand bien même, je n'ai même pas de religion pour voir le côté religieux.

Il s'arrête un instant en plongeant ses yeux sombres dans les miens.

-Mais j'aime être avec toi et passer cette soirée avec ta famille.

Je lui réponds d'un sourire.

-J'aimerais passer tous mes Noël avec ta famille. Rajoute-t-il.

Je souris pleinement en venant passer mes bras autour de sa taille.

-Ah oui ? C'est toujours pareil, tu sais ?

-Et j'adore ça. Rit-il. Je vais jouer au billard avec ton père, faire semblant de perdre parce que je me fiche de ce sport et lui offrir une bouteille pour compenser.

Je ris pleinement avant de lui offrir un chaste baiser sur les lèvres.

-Je t'aime.. Chuchotais-je. Tu as besoin d'aide ?

Il secoue la tête tout en m'embrassant le front.

-Non, chérie. Ne touche jamais à ma cuisine.

-Ta cuisine ?

-Ouais, ma cuisine. Tu es interdit dans ce lieu saint.

Il me pousse légèrement vers la sortie et je ris faussement vexé.

-Aaron. Tu ne peux pas me jeter. On partage cet appartement.

Il sourit gaiement avant de se stopper un moment. Surprise, j'attends de voir ce qui se passe.

-Tout va bien..?

-Dis.. j'aimerais bien apporter un gâteau à ma mère, mais.. j'ai l'impression que ça sonne désespéré. Je sais que je ne devrais pas.. mais j'ai envie de..

J'attends qu'il poursuive, ce qu'il fait avec beaucoup de mal.

-J'ai envie de lui faire plaisir..

-Chéri..