Chapitre 7: MATTIA

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Il est vingt et une heure et je viens enfin de me garer dans mon garage, où ma Bentley Continental GT Speed rejoint mes autres voitures. Eh oui, la Mafia paie bien, très bien même. Nous faisons dans le trafic d'armes et de drogues. La réunion s'est éternisée mais j'en suis ressorti content.

J'avais une réunion avec le chef de la Mafia Russe, Nikolaï VLASOVA. Nous sommes tombés sur un accord, ça n'a pas été simple, mais je suis parvenu à ce que je voulais. Je le fournis en drogues et en armes. Une fois la réunion terminée, je suis allé chercher ma livraison d'armes que j'ai ramené à l'entrepôt. J'en ai également profité pour aller voir mes hommes qui s'occupent de mettre la drogue en sachet. J'ai une livraison dans une semaine au port pour NikolaÏ, faut absolument que tout soit en règle.

Je n'ai pas spécialement voulu reprendre le reine de la mafia tôt, j'avais vingt ans et encore beaucoup à apprendre, malheureusement l'accident de mes parents nous a tous pris de court, moi le premier. Du jour au lendemain, je devenais le chef de la mafia d'Italie, je devenais le seul repère pour Guilia.

Disons que les premiers mois ont été très compliqués. Mais on s'en est sorti. Je remercierais jamais assez Maria pour s'être occupée de Guilia quand je ne pouvais pas. Et c'est souvent arrivé. J'ai l'impression de reproduire le même schéma avec Andrea. Des moments j'aimerais réellement voir une vie simple, un boulot lambda, avec des horaires fixes, être un grand frère exemplaire pour Giulia et un père présent pour Andrea. Mais je sais qu'au fond de moi il me manquerait quelque chose. L'adrénaline. J'ai toujours vécu dedans. Au fond, je pense que je ne me vois pas faire autre chose. Même si c'est prenant, fatiguant, j'ai parfois du mal à combiner Mafia et Famille, mais une fois que tout redeviendra à la normal, je pourrais enfin reprendre mon rôle de grand frère et de père le plus souvent possible.

Et puis, pourquoi pas me trouver une femme. Le problème c'est qu'elles sont souvent là pour mon argent ou pour mon statut. Mais jamais pour moi. C'est pathétique, n'est-ce pas ?

C'est vrai que j'ai tout ce qu'il faut pour être heureux, un fils parfait, une petite sœur adorable, Maria, ma deuxième maman. L'argent, le pouvoir, des voitures, plusieurs villas un peu partout dans le monde. Mais pas de femme. Et bordel, qu'est-ce que j'aimerais rentrer le soir et être acceuillie par ma petite femme, d'être important pour quelqu'un d'autre que ma soeur, mon fils ou Maria.

J'arrive dans le salon et je suis accueillie par Maria, elle à l'air d'être en forme, ça fait plaisir à voir. J'espère que tout c'est bien passé avec Emma. Mais à en juger au visage reposant de Nonna, je pense que tout roule.

- Coucou mon garçon, tu vas bien ? Tu à des restes de salade et de croques monsieur dans le frigo si tu as faim.

- Coucou Nonna, ça va merci et toi ? Tu à l'air reposée, en forme. Je me trompe ?

- Non, tu as raison. la petite s'est occupée de tout aujourd'hui. J'ai pu me reposer dans ma chambre. Elle est parfaite cette petite et les enfants l'adore.

- Je suis content que tout se passe bien, tu sais où elle se trouve ?

- La dernière fois que je l'ai vue elle allait coucher Andrea.

Je lui fais un bisou sur la tempe en lui souhaitant une bonne nuit et je monte.
Une fois en haut des escaliers, j'entends de voix. Je conclus que Emma est dans la chambre de Giulia. Je suis vraiment content que tout se passe bien avec elle. Ça m'enlève une épine du pied, et une grosse. Je m'approche de la porte de la chambre de Giulia et j'écoute. Je sais, c'est pas bien, mais c'est comme ça.

- Alors ma chérie, comment s'est passé le collège aujourd'hui ?

Giulia prend du temps pour répondre, généralement, c'est pas bon signe.

- Tu sais, si tu ne veux pas m'en parler c'est pas grave. Tu m'en parleras quand tu te sentiras prêtre ou bien à Maria ou à Mattia.

Mon prénom qui sort de sa bouche m'envoie de la chaleur dans tout mon corps. Putain.

- Non, je n'ai pas envie d'en parler à Mattia, tu sais, il n'est pas souvent là avec son travail dans la mafia. Je n'ai rien dit tout à l'heure quand Andrea t'a dictée quoi écrire sur son dessin mais à moi aussi il me manque. C'est mon frère mais c'est aussi un père pour moi.

Sa voix se brise à la fin de sa phrase.
Coup de poignard en plein cœur. Je sais que mon boulot me prend du temps, mais je pensais pas que mes enfants étaient à ce point impactés. Oui, mes enfants, car je pense comme Giulia. Même si c'est ma sœur, je la considère aussi comme ma fille. Depuis sept ans, je prends le rôle de parents mais aussi de frère.

- Tu sais ma chérie, Mattia travaille beaucoup pour Andrea et toi, même s'il n'est pas souvent là, j'en suis sûr qu'il pense à vous sans arrêt. Vous êtes sa raison de vivre, en doute jamais.

J'aurais pas dit mieux.

- Au collège, on m'embête car je n'ai plus de parents.. Ils disent que mes parents ne sont pas fiers de moi car je suis bizarre parce que je n'est pas d'amis.

- Les enfants sont nuls, ne les écoute pas, d'accord ? Tu sais, à l'école, au collège et pas même au lycée, je n'avais pas d'amis, moi non plus. Et tout le temps on me disait que j'étais bizarre car je n'avais pas d'amis. Mais tu sais quoi ? J'en suis très fière, car avoir des amis qui jugent gratuitement, et bien je n'appelle pas ça des amis. Alors soit fière de toi comme Maria, Andrea, Mattia et même moi sommes fière de toi. Tes parents aussi sont très fiers de toi, j'en suis sûr. Ne doute jamais de ça.

Après toutes ces révélations, je décide de redescendre manger en attendant qu'Emma descende. Elle est vraiment parfaite et elle a vraiment les mots juste pour réconforter Giulia. Par contre, cette histoire au collège, je vais m'en occuper. On s'en prend pas à ma famille.

J'arrive dans la cuisine et je me sers de la salade avec trois croques. Bah quoi ? J'ai vraiment faim.

Je prends le temps de penser aux révélations que je viens d'apprendre tout en mangeant. D'ailleurs, ils sont très bons ces croques. Je suis réellement content que les enfants s'entendent bien avec Emma. Et surtout, aussi vite. Même avec les anciennes "nourrices" qui pourtant étaient restées quinze jours tout au plus, il n'y avait jamais une aussi bonne entente. Je suis content de mon choix. Clairement.


A SUIVRE..

La nounou des enfants Costa - MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant