•Chapitre 40•

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Je me tiens devant la grande baie vitrée du salon, contemplant le parc du château qui s'étend à perte de vue. Les jardins, bien que magnifiquement entretenus, semblent être les gardiens silencieux de secrets bien enfouis. Les bosquets taillés avec une précision presque militaire, les allées de gravier blanc éclatant sous le soleil couchant, tout paraît si paisible en surface. Pourtant, je sais que sous cette apparence sereine, de sombres secrets se cachent, des secrets que ma famille a soigneusement enfouis au fil des années.

Lorsque j'entends le bruit de la voiture de ma mère sur les graviers de l'allée, une vague d'appréhension m'envahit. Elle est revenue. J'observe la berline noire s'arrêter devant l'entrée principale, et ma mère en sortir avec son air habituel de contrôle total. Elle referme la portière avec une fermeté qui trahit sa détermination. Ses talons claquent sur le gravier, un son qui résonne comme une sentence. Le bruit, sec et régulier, résonne dans l'air du soir, accentuant la tension qui monte en moi. Elle entre dans le salon, son visage fermé et ses yeux brûlant de détermination.

« Charlène, il faut qu'on parle. »

Je me retourne pour la regarder, le cœur battant la chamade. Chaque battement résonne dans mes oreilles comme un tambour de guerre. Je me redresse, pensant que oui, il faut qu'on parle. Je sais que cette conversation est inévitable, et je me prépare mentalement à affronter ce qui vient.

Elle s'avance vers moi, la mâchoire serrée. Son regard est dur, presque perçant, comme si elle cherchait à lire mes pensées.

« J'ai appris que tu étais allée au village.

- En effet, rétorqué-je immédiatement, ma voix plus ferme que je ne l'aurais cru possible. Je soutiens son regard, refusant de me laisser intimider.

- Bon sang, Charlène. Que cherches-tu à prouver en fouillant dans le passé ? » Sa voix est pleine de frustration et de quelque chose de plus profond, quelque chose comme la peur. Elle ne peut cacher l'angoisse qui se cache derrière son autorité apparente.

Je prends une profonde inspiration, essayant de garder mon calme. Je sens la tension monter, mais je sais qu'il est crucial de rester posée.

« Je cherche des réponses. Il y a tant de choses que je ne comprends pas. Tant de choses que tu sembles me cacher. » Mes mots sont comme des flèches, précis et pénétrants. Chaque syllabe est un défi lancé à ses secrets.

Elle secoue la tête, furieuse. Ses traits se durcissent encore plus, et je vois une lueur d'inquiétude dans ses yeux.

-« Arrête immédiatement. Ces recherches ne mèneront à rien de bon. Elles ne font que nuire à notre famille. » Sa voix se brise légèrement sur le dernier mot, révélant une vulnérabilité rare. C'est un aveu involontaire de la gravité des secrets qu'elle garde.

Je sens la colère monter en moi. Je suis fatiguée de ces mystères et de ces non-dits qui empoisonnent notre famille.

« Ce ne sont pas mes recherches qui nuisent à la famille, ce sont tes secrets. » Mes paroles sont dures, mais elles sont la vérité que je ne peux plus contenir. Il est temps de mettre fin à ce silence oppressant.

Sa réaction est immédiate. Elle hurle maintenant, sa voix tremblant d'émotion.

« Tu ne sais pas ce que tu dis, Charlène. Certaines choses doivent rester enterrées pour le bien de tous ! Pour le bien de notre famille ! » Sa voix résonne dans le salon, emplissant l'espace de son désespoir. Les murs semblent vibrer sous la force de ses cris.

Je la regarde droit dans les yeux, refusant de céder.

« Peut-être, mais je mérite de savoir la vérité. Tu ne peux pas continuer à vivre dans le mensonge. »

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant