•Chapitre 12•

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J'ai regardé l'écriture de cette lettre une bonne dizaine de fois et j'en suis certaine, je connais la personne qui l'a rédigée.

Il faut que je parle à François, de toute urgence. Si cette lettre a un rapport avec sa fille ou avec qui que ce soit du château, il pourra m'aider.

Je pourrais poser des questions à d'autres personnes, mais j'ai trop peur qu'ils commencent à se demander pourquoi je m'intéresse autant aux secrets du château. Et comme ma place ici n'est que temporaire, il vaut mieux que mes activités ne viennent pas aux oreilles de ma chère mère.

Après quelques minutes à le rechercher, c'est finalement affalé dans l'un des canapés du grand salon que je le trouve.

« François ! »

Je souris en entrant dans la pièce et fais attention à refermer la porte derrière moi pour ne pas trop attirer l'attention.

Mon oncle replace ses lunettes sur son nez en me voyant arriver et me sourit à son tour.

« Salut Charlène, comment vas-tu ? »

Je m'installe près de lui, une jambe sur le canapé, l'autre pendante, on dirait que je m'apprête à raconter les meilleurs ragots à une copine.

« Écoute, hum, j'ai commencé à fouiller un peu, tu sais à propos de... Jeanne. »

Celui-ci relève un sourcil suite à ma réponse. Je n'y prête pas trop attention et poursuis mon monologue.

Je raconte ce qu'il s'est passé ces derniers jours, les informations que j'ai eues par Antoine, le fait qu'ils n'étaient plus ensemble depuis quelques mois. François est plutôt choqué de l'apprendre, Jeanne ne lui avait apparemment rien dit à ce sujet.

« Tu crois que ce chagrin d'amour aurait pu la conduire à faire ça ? »

Je réfléchis un instant.

« J'ai pensé à cette possibilité. Mais non. Leur rupture semblait être d'un commun accord et Antoine m'a parlé de problèmes plus profonds qu'elle traînait depuis un moment.

— Quels problèmes ? »

Je relève les épaules, signe que je n'en ai aucune idée. Mon oncle souffle un peu, déçu que je ne puisse pas lui apporter plus de réponses.

Et puis, je ne sais pas où cela peut nous mener, mais je sors mon téléphone portable de ma poche et lui tends. La photo de la lettre trouvée dans la penderie de Clémence prend l'entièreté de l'écran, et je fais de rapides mouvements de mon regard entre mon téléphone et la réaction de François.

« Qu'est-ce que c'est ?

— Un potentiel indice. François, j'ai besoin de savoir, est-ce que tu reconnais l'écriture ? »

La voix de Blanche résonne ensuite depuis le couloir principal et me sort de ce petit rôle d'enquêtrice. J'ai l'impression que François n'est plus tellement concentré lui non plus, puisqu'il ne jette qu'un rapide coup d'œil à mon téléphone avant de se relever.

« Ça ne me dit rien Charlène, désolé. »

Le voyant quitter la conversation ainsi, je décide de me lever à mon tour pour le rattraper.

« Attends François, regarde ! »

J'agite mon téléphone devant ses yeux pour qu'il y prête attention mais il attrape mon bras et le rabaisse avant de vérifier que nous soyons bien seuls dans la pièce.

« Écoute Charlène, Blanche en a assez que je cherche des explications à la mort de Jeanne. »

Il marque une pause et souffle.

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant