•Chapitre 23•

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Toutes les preuves que j'ai pu récupérer ces dernières semaines sont photocopiées et exposées devant moi sur cette grande table en bois dans le petit salon où je me trouve.

Un duplicata de la lettre de Jeanne, la photo où l'on voit parfaitement l'écriture de la lettre trouvée dans un tiroir dans la chambre de Clémence, le mot que m'avait écrit mon père dans l'un de ses livres et la lettre qu'il avait écrite à ma mère comme dernier testament avant de mourir.

Tout est exposé devant moi, et je m'efforce de trouver un lien logique entre toutes ces choses. Mais je n'en vois pas vraiment.

Le bruit d'un choc contre le bois de la porte me fait sortir de ma réflexion.

Bon sang.

« Je suis occupée ! » je hurle à travers la pièce.

La porte s'ouvre tout de même et j'ai juste le temps de rassembler les papiers en une pile pour que la personne qui entre dans la pièce ne découvre pas le contenu de mon travail.

« C'est moi. »

Je me retourne finalement et aperçois une silhouette blonde et bouclée.

« Léopold. Tu m'as fait peur. Entre, et referme derrière toi. »

Léopold s'exécute et s'approche ensuite de moi alors que je remets de l'ordre dans les papiers.

« C'est quoi tout ça ?

- Les preuves. »

Il écarquille les yeux suite à mes mots, probablement surpris de mon investissement dans cette histoire, et s'approche davantage des papiers.

« Je ne pensais pas que tu avais trouvé autant d'indices.

- J'ai trouvé quelques papiers dans la chambre de ma mère. »

Il attrape la photocopie de la lettre de Jeanne et me lance ensuite un regard en pinçant ses lèvres. Je ne dis rien, lui non plus. Il abaisse à nouveau la tête, et je le regarde faire, froncer les sourcils, parcourir les lignes des papiers qui s'étendent devant lui.

« Et ça, qu'est-ce que c'est ? »

Je regarde dans sa direction et il me tend la lettre écrite par mon père avant de mourir.

« Le testament de mon père, trouvé dans le placard de la chambre de ma mère. Je me suis dit que ça pourrait être utile. »

Il repose la lettre sur la table d'un mouvement sec et s'affale sur la chaise la plus proche.

« Et maintenant, on fait quoi ? »

Je souffle et m'affale sur la chaise à côté de lui en me tenant la tête.

« On essaie de trouver un lien dans tout ce bordel. »

Il approche son visage des documents et je fais de même. Nos têtes ne sont plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre, et je peux sentir son parfum qui embaume la pièce. Il tourne la tête vers moi, et nos regards se croisent.

Une seconde. Une toute petite seconde avant que je ne détourne les yeux vers les documents en me raclant la gorge.

« Donc hum... Hormis la lettre de Jeanne, tous les autres papiers ont été rédigés par ton père, c'est ça ? » me demande-t-il.

Je rassemble les papiers dans une petite pile. Le mot laissé dans l'un de mes livres d'enfant, le testament, la lettre trouvée dans la chambre de Clémence.

Je repasse ses feuilles en boucle devant mes yeux, Léopold sur le côté regardant par-dessus mon épaule.

Nous n'échangeons aucun mot à ce moment. Il y a quelque chose qui cloche, j'ai la solution sous les yeux, mais j'ai trop de mal à la trouver.

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant