•Prologue•

34 10 1
                                    

Les yeux de Jeanne étaient embués alors que les larmes continuaient de dévaler ses joues, floutant sa vision. D'un geste, elle essuya ses joues humides du revers de sa main, laissant échapper un soupir long et profond, signe de résignation. Finalement, elle se décida à remettre de l'ordre dans sa pièce, une tâche qui s'imposait maintenant inévitable.

Tous les articles nécessaires étaient soigneusement disposés sur la commode, attendant d'être manipulés. Elle s'attela alors à la tâche de nettoyer sa chambre, remettant chaque objet à sa place, redressant les affaires laissées en désordre, défroissant son lit et sélectionnant avec empressement ses vêtements favoris qu'elle enfila à la hâte.

Une fois cette tâche accomplie, elle verrouilla méticuleusement sa chambre, pressant son oreille contre le bois froid de la porte pour s'assurer qu'aucun son ne filtrait depuis le rez-de-chaussée. Ses parents étaient sortis se promener et ne la dérangeraient pas avant le dîner, dans au moins deux heures.

Elle récupéra alors une feuille froissée et marquée par les larmes d'un tiroir de sa table de nuit, la plaçant en évidence près de la commode avant de replacer soigneusement le reste du contenu. Ses pensées s'entrechoquaient brusquement, l'incertitude la saisissant un instant avant de décider de poursuivre.

Après mûre réflexion, elle choisit tout de même d'attendre encore cinq minutes supplémentaires, espérant qu'un miracle survienne, un signe qui la dissuaderait de poursuivre son plan. Un murmure, une présence, n'importe quoi qui la ferait douter.

Mais le silence persista.

Sans autre alternative, Jeanne monta sur un tabouret, laissant son esprit dériver vers les années passées, marquées par ce traumatisme qui avait pesé si lourd sur elle. Elle aurait préféré ne jamais voir, ne jamais garder ce lourd secret si longtemps. Les secrets et les tragédies familiales s'étaient accumulés, pesant trop lourd sur les épaules de Jeanne, bien trop jeunes pour supporter de tels fardeaux sous son propre toit.

Dans un soupir qui sembla la libérer de toutes ses pensées accablantes, Jeanne passa la corde autour de son cou et laissa son corps chuter du tabouret.

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant