Noble cause.

•Chapitre 7•

J'ai à peine déballé mes affaires dans ma vieille chambre lorsque j'entends un léger coup frapper à la porte. J'ouvre la porte et découvre Léopold, les bras croisés, un sourire narquois sur les lèvres.

« Alors, tu fais quoi ? » demande-t-il en me regardant avec curiosité.

Je pose la dernière pile de vêtements sur le lit et me tourne vers lui.

« Je m'installe, dis-je en haussant les épaules. Maman est d'accord pour que je reste vivre au château plus longtemps que prévu. »

Léopold arque un sourcil, surpris.

« Vraiment ? C'est une bonne nouvelle ! On devrait même fêter ça ! Viens avec moi à une soirée ce soir. C'est chez un de mes anciens amis de fac, dans un vignoble pas très loin d'ici. Tu verras, c'est une soirée plutôt chic et ça nous fera du bien de nous changer les idées. »

Je suis tentée. Après tout, depuis mon arrivée, tout n'est que tristesse et chagrin. Une soirée pour se détendre ne pourrait pas faire de mal.

« D'accord, pourquoi pas. Ça me changera un peu les idées. »

Léopold sourit de toutes ses dents.

« Parfait ! La soirée commence à huit heures. Je viendrai te chercher vers sept heures et demie. »

Il tourne les talons et s'éloigne dans le couloir. Je referme la porte et m'assois sur le lit, réfléchissant à ce que je vais bien pouvoir porter.

*

Je choisis une robe noire simple mais élégante, des talons assortis et laisse mes cheveux détachés. À l'heure dite, Léopold frappe de nouveau à ma porte. Lorsqu'il me voit, son regard s'illumine.

« Tu es magnifique, Charlène, dit-il avec un sourire sincère. Prête ? »

Je hoche la tête et nous descendons ensemble. À l'extérieur, une berline noire nous attend. Le trajet jusqu'au vignoble est agréable. Léopold et moi parlons de nos souvenirs d'enfance, de nos projets. C'est étonnamment facile de discuter avec lui, malgré les années qui nous séparent.

En arrivant au vignoble, je suis émerveillée par la beauté des lieux. De longues rangées de vignes s'étendent à perte de vue, baignant dans la lueur dorée du crépuscule. La maison principale, un élégant manoir en pierre, est illuminée de mille feux. Des lanternes sont accrochées un peu partout, créant une atmosphère magique.

Léopold me conduit à l'intérieur, où nous sommes accueillis par une foule de visages souriants. L'ambiance est détendue, les gens discutent, rient et dégustent du vin. Léopold m'introduit à quelques-uns de ses amis, tous charmants et accueillants. Je me sens rapidement à l'aise.

« Viens, je vais te montrer quelque chose, dit Léopold en me prenant par la main. »

Il me conduit à l'extérieur, dans un coin plus tranquille du vignoble. Nous marchons entre les rangées de vignes, éclairées par la lune. L'air est frais et pur, une légère brise agite les feuilles. Nous nous arrêtons devant une petite fontaine en pierre, cachée derrière un bosquet.

« Cet endroit est magnifique, murmuré-je en regardant autour de moi.

— C'est mon endroit préféré ici, avoue Léopold en s'asseyant sur le rebord de la fontaine. Quand j'étais à la fac, je venais souvent ici avec mon ami Kyle pour me détendre et réfléchir. »

Je m'assois à côté de lui. Le silence est apaisant, seulement interrompu par le doux murmure de l'eau.

« Merci de m'avoir amenée ici, dis-je après un moment de silence. C'est exactement ce dont j'avais besoin. »

Léopold me regarde, un sourire tendre aux lèvres.

« Tout le plaisir est pour moi, Charlène. Je suis content que tu sois ici, avec nous, malgré les circonstances. »

Nos regards se croisent et pendant un instant, le temps semble suspendu. Je sens mon cœur battre un peu plus fort. Léopold se penche légèrement vers moi, mais avant que quoi que ce soit ne se passe, nous entendons des éclats de rire venant de la maison. Nous nous levons et retournons à l'intérieur.

À l'intérieur, l'ambiance est encore plus animée. Les invités dansent, discutent et dégustent les différents vins proposés. Léopold et moi nous dirigeons vers le bar où il me sert un verre de vin blanc. Nous trinquons à cette soirée loin de ma famille.

Nous passons le reste de la soirée à parler et à rire. Léopold me présente à d'autres de ses amis, et je découvre qu'ils sont tous aussi charmants que lui. Chacun raconte des anecdotes amusantes sur leur vie à la fac, et je me surprends à rire de bon cœur.

*

Un peu plus tard, nous sortons sur la terrasse. La nuit est claire, les étoiles brillent dans le ciel. Je suis légèrement étourdie par le vin, mais je me sens bien. Léopold me regarde avec une intensité qui me trouble.

« Tu veux danser ? » demande-t-il en tendant la main.

J'accepte avec un sourire. Nous nous joignons aux autres invités sur la piste de danse improvisée. Léopold me tient délicatement, et nous commençons à danser lentement. La musique est douce, presque mélancolique. Je me laisse emporter par le moment, par la chaleur de son corps contre le mien.

Je me sens perdue dans une bulle qui se forme autour de nous. Je sens sa main se resserrer légèrement autour de ma taille, et je ne peux m'empêcher de frissonner. Il y a une tension palpable entre nous, quelque chose qui n'a pas besoin de mots pour être compris.

Et puis cela me dérange subitement.

Je m'éloigne de lui et retourne à l'intérieur, là où la fête bat son plein et l'alcool coule à flots. Je m'assieds à une table, écoutant ses amis parler de tout et de rien. À un moment donné, un de ses amis apporte une bouteille de vin rouge particulièrement rare.

« Il faut absolument que tu goûtes ça », dit cet inconnu en me servant un verre.

Je prends une gorgée, savourant la richesse et la profondeur du vin. Les minutes passent et les verres s'accumulent. Je sens l'euphorie monter, la chaleur de l'alcool se répandre dans tout mon corps.

Le reste de la soirée se déroule dans un flou désagréable. Les rires, les discussions, les verres de vin qui ne cessent de se remplir. À un moment donné, je commence à en perdre la notion du temps. La fête continue autour de moi, mais je me sens de plus en plus déconnectée, l'alcool brouillant mes pensées et mes émotions.