•Chapitre 45•

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Les émotions me submergent, me faisant vaciller. Chaque mot, chaque aveu de ma mère résonne dans ma tête comme un écho interminable. Je suis en colère, triste, dévastée. Ma mère, celle qui avait toujours semblé si forte et inébranlable, a détruit nos vies avec ses secrets et ses mensonges. J'ai l'enregistrement de sa confession, et je sais ce que je dois faire. Il est temps de livrer la vérité à ceux qui peuvent agir.

Je prends une profonde inspiration, serrant l'enregistreur dans ma main tremblante, puis je quitte le château en direction du poste de police. Léopold et François m'accompagnent, leur présence me donnant un semblant de soutien dans cette épreuve. L'air est lourd, chargé de l'anticipation de ce qui va suivre. Le chemin jusqu'au poste de police me semble durer une éternité, chaque pas amplifiant le poids de ma décision.

En arrivant au poste, je remets l'enregistrement à l'officier de service. Mon cœur bat à tout rompre, et je sens les regards curieux et inquiets se poser sur nous. L'officier écoute l'enregistrement avec une attention intense, ses traits se durcissant à mesure que les aveux de ma mère se font entendre. Bientôt, on me fait signe de suivre l'officier dans une salle d'interrogatoire.

L'interrogatoire est éprouvant. Chaque question ravive la douleur des événements récents, chaque réponse me ramène à ces moments terribles. Je raconte tout : les lettres, les indices, les confrontations avec ma mère. François et Léopold sont également interrogés, confirmant mes dires et ajoutant leurs propres perspectives. Leurs voix trahissent la même douleur et la même détermination à obtenir justice.

Quand nous rentrons au château, une atmosphère lourde règne. La nouvelle de ce qui se passe s'est déjà répandue. Les domestiques murmurent entre eux, les visages fermés et inquiets. Tout le monde sait que les secrets de Marianne sont enfin dévoilés, et l'impact de cette révélation se fait sentir dans chaque recoin du château.

Dans le grand hall, la famille s'est réunie. Blanche, la femme de François, a les traits tirés par l'inquiétude. Carole, ma tante, semble sous le choc, et sa fille, Agathe, reste près d'elle, silencieuse mais visiblement affectée. Léopold se tient près de moi, sa présence rassurante et son soutien infaillible.

François prend la parole en premier, sa voix empreinte de tristesse et de résignation.

« Marianne a fait des choses terribles. Ses secrets nous ont tous affectés, et il est temps que la vérité soit connue. »

Blanche, ses yeux rouges de larmes, hoche la tête.

« Comment a-t-elle pu faire cela ? À sa propre famille... Elle a détruit tant de vies. »

- Nous savions qu'il y avait des secrets, mais jamais nous n'aurions imaginé cela. », murmure Carole, encore sous le choc.

Je prends une profonde inspiration avant de parler.

« Ma sœur a été victime des mensonges de notre mère. Elle a découvert la vérité sur ses origines et a voulu se venger, mais elle a trouvé la mort à cause de cela. Maman a couvert ses actions en prétendant que c'était un accident. Et puis Jeanne a été témoin de tout cela et a été tellement traumatisée qu'elle a fini par mettre fin à ses jours. »

Un silence pesant s'installe dans la pièce. Agathe, la fille de Carole, se rapproche de moi, ses yeux remplis de larmes.

« Je ne comprends pas comment elle a pu faire cela. Elle a causé tant de souffrances. »

Léopold pose une main réconfortante sur mon épaule.

« Charlène a fait ce qu'il fallait. Elle a révélé la vérité, même si c'était douloureux.

- Ma fille est morte à cause de ces secrets. Je suis dévasté, mais nous devons faire face à cette réalité. Merci Charlène. », ajoute François, les larmes aux yeux.

Alors que nous parlons, des lumières clignotantes et des bruits de sirènes se font entendre au loin. Tout le monde se tait, les regards se tournant vers les fenêtres. La police arrive pour arrêter ma mère. Le bruit des sirènes résonne dans la nuit, ajoutant une note de gravité à la situation déjà tendue.

Les policiers entrent dans le hall, leur présence imposante et déterminée. Ils se dirigent vers le bureau de ma mère, et quelques instants plus tard, Marianne apparaît, encadrée par les agents. Son visage est pâle, marqué par la peur et le regret. Elle marche lentement, comme si chaque pas était un fardeau insupportable.

Avant de monter dans la voiture de police, Marianne se tourne vers moi. Ses yeux sont remplis de larmes, et elle semble sur le point de s'effondrer.

« Je t'aime, Charlène, » dit-elle, sa voix brisée par l'émotion.

Je reste immobile, les mots de ma mère résonnant en moi. Malgré tout ce qu'elle a fait, malgré la douleur qu'elle a causée, ces mots me touchent profondément. Je ne peux pas ignorer l'amour que j'ai encore pour elle, même si elle a détruit tant de vies.

Les policiers ferment la porte de la voiture, et les sirènes retentissent à nouveau alors qu'ils s'éloignent. Le silence qui suit est assourdissant, chaque membre de la famille essayant de comprendre ce qui vient de se passer. Nous sommes tous choqués, dévastés par les révélations et les conséquences de nos actions.

Léopold me prend dans ses bras, me tenant fermement alors que je lutte contre les larmes.

« Tu as fait ce qu'il fallait, Charlène. Tu as révélé la vérité et tu as permis à la justice de faire son travail. »

Je le serre contre moi, laissant enfin les larmes couler.

« Je sais, mais c'est tellement difficile. »

François s'approche, posant une main réconfortante sur mon épaule.

« Nous devons maintenant reconstruire notre famille, faire face à cette réalité et essayer de guérir. »

Blanche hoche la tête, essuyant ses larmes.

« Oui, nous devons être forts et unis. Pour nous-mêmes et pour ceux que nous avons perdus. »

Carole et Agathe s'approchent également, formant un cercle de soutien autour de moi. « Nous serons là les uns pour les autres, » dit Carole doucement.

« Nous surmonterons cette épreuve. »

Le château Warteimer ne sera plus jamais le même. Les secrets et les mensonges ont été révélés, laissant des cicatrices profondes. Mais peut-être, avec le temps, pourrons-nous trouver un moyen de guérir, de reconstruire notre famille sur des bases de vérité et de sincérité.

Nous restons là, dans le hall, silencieux mais unis dans notre détermination à surmonter cette tragédie. Les souvenirs des moments heureux et des rires d'autrefois semblent maintenant lointains, presque irréels. Mais je sais que, malgré tout, nous trouverons la force de continuer. Ensemble, nous ferons face à la vérité et aux conséquences de nos actions.

Le silence dans le hall est lourd, mais il porte aussi la promesse d'un nouveau départ. Le poids des secrets révélés et des vies brisées se fera sentir longtemps, mais nous avons franchi une étape cruciale. En révélant la vérité, nous avons ouvert la voie à la guérison, à la possibilité de reconstruire sur des bases solides et honnêtes.

Je regarde autour de moi, voyant les visages de ma famille marqués par la douleur mais aussi par la détermination. Nous avons tous souffert, mais nous sommes encore debout. Je regarde ma famille, et je suis heureuse d'être parmi eux.

Pourtant, au loin, les mots de ma mère résonnent dans ma tête.

« Je t'aime Charlène ».

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant