•Chapitre 17•

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J'entends le chant des oiseaux à travers la fenêtre. La lumière s'échappe un peu et je souris inconsciemment face à cette situation parfaite. Le matin semble paisible, un rare moment de calme dans le tourbillon de mes émotions.

La situation est similaire à ces trois derniers jours. Je tourne le regard sur ma droite. Lucas est là, toujours endormi, son visage écrasé sur l'oreiller. Sa respiration lente et régulière me rassure. C'est le genre de journée que je n'ai pas connue depuis bien longtemps, le genre de journée sans problèmes. Et même si mes pensées continuent de tourner en rond à propos de Jeanne et de ma famille, je choisis de continuer à les taire, au moins pour quelques heures.

Je me lève doucement du lit, essayant de ne pas le réveiller, mais ma délicatesse ressemble davantage à un troupeau d'éléphants. Je fais tomber la lampe de chevet dans un fracas assourdissant. Lucas papillonne des yeux avant de se redresser et me faire face.

« Désolée, je t'ai réveillé. »

Il met quelques secondes à s'étirer et se frotter les yeux avant de me sourire, puis il m'attrape par le bras pour me rapprocher de lui.

« Bonjour, Charlène. »

Je lui rends son sourire, et nous nous embrassons doucement pour nous dire bonjour. Le contact de ses lèvres est tendre, réconfortant, et pour un moment, j'oublie tout le reste.

« Désolée, le petit-déjeuner ne sera pas aussi bon que lorsque nous sommes chez toi, il n'y a que du jus d'orange dans le minibar. »

Il rigole doucement suite à ma réponse et se lève rapidement, enfilant son jean et son t-shirt de la veille.

« Attends-moi là, je vais chercher un petit-déjeuner digne de ce nom ! »

Il s'extirpe de la chambre pendant que je prends le temps de me préparer. Lorsqu'il revient, il sort deux chaussons aux pommes d'un petit sac blanc et les dépose sur la petite table basse. Son geste est simple, mais il réchauffe mon cœur.

Nous nous installons et commençons à manger ce qu'il a ramené, savourant chaque bouchée. La douceur de ce moment est interrompue par une sonnerie de téléphone. Lucas grimace légèrement.

« Désolé, je dois prendre, c'est le boulot. »

J'acquiesce, et il s'éloigne sur le balcon pour prendre son appel. Je finis de prendre mon déjeuner, nettoyant les miettes que j'ai laissées sur la table. À ce moment-là, quelqu'un frappe à ma porte. Je soupçonne Lucas de m'avoir fait livrer quelque chose et j'ouvre la porte à la volée, m'attendant à voir un livreur avec un bouquet de fleurs ou quelque chose de ce genre.

« Léopold ? »

Il se tient là, dans l'embrasure de la porte, son costume habituel sur les épaules et le visage fermé. Il entre sans invitation, son inquiétude palpable.

« Bon sang, Charlène, te voilà enfin. J'étais super inquiet. Lucile m'a raconté ta dispute avec Carole et j'ai essayé de te contacter. J'ai eu peur, vraiment. Qu'est-ce que tu fais là ? »

Je suis bouleversée de le voir devant moi. J'aime beaucoup Léopold, mais il interrompt ce moment de bonheur, et je lui en veux un peu.

« J'avais besoin de m'éloigner du château. je réponds simplement en avançant dans l'appartement.

— De t'éloigner? Mais enfin, Charlène, tu ne vas pas vivre à l'hôtel éternellement. »

Je réfléchis à ses propos. Il a raison, je n'avais pas pensé à la suite.

« C'est temporaire. J'aviserai après. »

Il se masse les tempes, visiblement frustré mais essayant de garder son calme.

Noble cause.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant